"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L’auteur nous livre dans cet essai, une rétrospective historique de la fameuse loi de 1905, de sa création, qui ne s’est pas faite sans mal, et avec beaucoup d’opposition de la communauté catholique. La contribution décisive d’Aristide Briand aidé par Clemenceau est bien décrite et la vie et les vicissitudes de cette loi, mal comprise et souvent remise en cause au cours du vingtième siècle sont étayés par les avatars qui la poursuivent. Un décryptage salutaire pour tenter de remettre les pendules à l’heure .
J‘ai écouté une émission sur France Inter où Patrick Weil parlait de son livre. Ce terme de laïcité, ou ce que l’on en fait actuellement m’interpelle et, le livre fut entre mes mains.
Assassinat de Samuel Paty est le départ de son livre.
« La laïcité, a-t-on dit aux élèves, c’est la liberté de conscience, la fraternité ; ainsi que la neutralité de l’État, l’obligation de se conformer aux règles communes de l’Ecole de la République, par exemple le droit de chaque professeur de traiter toutes les questions au programme et l’interdiction de signes religieux ostensibles. Elle permet aussi l’exercice de la citoyenneté »
Oui, mais voilà, comment les jeunes et nous comprenons cela ? J’ai l’impression que certains comprennent cela comme une interdiction d’exercer leur religion comme ils le souhaitent alors qu’il s’agit de laisser la liberté aux gens de croire ou ne pas croire et je me demande si le problème n’est pas là, laisser la liberté aux gens de croire ou ne pas croire.
Patrick Weil part du début, de la naissance de la loi de séparation de l’église et de l’état. Une loi qui n’est pas tombée du ciel. « Deux ans d’examen approfondi d’un projet de loi par une commission de trente-trois membres… Le débat à la Chambre des députés est si riche et fouillé, le texte voté si ciselé, que le Sénat l’adopte sans aucun amendement. »
La loi affirme la liberté absolue de conscience ; le droit de manifester des croyances, sans pression, et la liberté du culte, dans le respect des lois .
Donc, l’État n’interfère pas dans le monde cultuel. Il est neutre.
N’allez pas croire que la chose fut aisée. Des hommes d’église sont allés en prison parce qu’ils, entre autre, refusaient l’école publique contre leur école qui qualifiait de libre. Terminologie qui perdure de nos jours.
Cette loi est garante de notre liberté. Un français est français sans que l’on ait à apposer juif, musulman. Il est français, un point c’est tout, d’ailleurs l’on ne dit pas français catholique, protestant. Le changement doit venir des deux côtés, vraiment des deux côtés. Surtout aucune pression, le choix religieux doit être libre
« Vos parents vous ont transmis leur croyance ou leur non-croyance par rapport à l’existence de Dieu. Et vous, vous avez le droit de faire maintenant votre chemin par vous-mêmes, en toute liberté. Avant tout, vous avez une liberté de conscience et la loi vous protège. Si une personne fait pression sur vous, où que ce soit chez vous à la maison, dans la rue, à l’école, où que vous soyez, elle peut avoir une forte amende, et même aller en prison. Comme vous-mêmes, si vous faites pression sur quelqu’un ».
C’est ce que dit Patrick Weil lorsqu’il se rend dans des établissements scolaires. Mais la réalité est tout autre car si la loi de 1905 a séparé l’église de l’État français, il n’en va pas de même dans beaucoup d’autres pays et pas seulement dans les pays arabes, le président américain ne jure t-il pas sur une bible?
Il ne faut rien lâcher, la séparation de l’église et de l’État est garante de notre liberté de penser.
Lire « De la laïcité en France » fait découvrir l’historique de cette loi, de la ténacité du gouvernement contre celle de l’église. La Commission qui a géré cette loi a fait preuve d’une grande maturité, d’une énergie qui ne fut pas celle du désespoir mais de l’espoir. La pédagogie, l’examen der tous les points ont été menées avec une grande intelligence.
Alors, que cette loi soit explique dans toutes les écoles, avec, comme support ce livre, serait une bonne chose. Savoir permet de comprendre et d’accepter « La connaissance de cette histoire qui nous fait compatriotes est aussi une condition de la laïcité ». L’histoire de France doit être apprise sans se voiler la face, sans se donner le beau rôle.
Merci Monsieur Patrick Weil pour ce livre didactique. Il va circuler dans la famille, chez mes petits-enfants.
Un livre à mettre entre toutes les mains très facile à lire et à comprendre.
Coup de cœur pour la clarté du langage et des explications.
http://encreenpapier.canalblog.com/archives/2021/07/24/39068751.html
[...]
En résumé, c’était un livre très intéressant à lire, qui même s’il ne raconte pas tout dans le détail en dit bien assez pour replacer les enjeux de la laïcité et la loi dans le temps, mais je regrette les silences plus ou moins profonds de l’auteur. Il reste sur des écrits, des faits, est analyse cela à distance comme si cela allait de soi, comme si tout se valait. En fait, par moment on pourrait penser que ce livre a été écrit par un gentil monsieur qui a bien appris sa leçon, bien fait ses recherches, bien analysé, mais qui pour autant manque d’esprit critique, d’information et de projection. Pourtant il est évident que le droit, même si c'est le droit, ne répond pas toujours aux réalités, d'où l'intérêt d'en sortir pour le faire évoluer. Bien que dans le même temps je reconnaisse à l’auteur des raisonnements justes, et que je lui dois même un changement de vision.
Effectivement, jusqu’à aujourd’hui je pensais que la laïcité - qui n’a jamais été écrite pour lutter contre l’islamisme - ne pouvait sauver la République. S’il est évident qu’elle ne suffira pas, il est également évident qu’elle peut finalement le contrer à condition de s’en tenir au texte, et discriminer en sus et au nom de la paix les fauteurs de troubles. En d’autres termes il faudra la laïcité, plus bien d’autres choses et du courage pour retrouver la sécurité et la paix. La question de ce qui est bien ou mal ne doit plus se poser lorsque l'on est en danger.
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