Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
« Les petites conférences » de Bayard reprennent des échanges d’un chercheur, praticien, « sachant » (historien, anthropologue, musicien, …) avec des jeunes (enfants et adolescents) ; obligeant à rendre plus simple et compréhensible le propos … ce qui est très bien pour un lecteur qui cherche à développer ses humanités … !
Boucheron met donc son savoir d’historien, ayant travaillé notamment sur le Moyen Age, pour développer, moins tant que « Comment » se révolter, certaines « Caractéristiques » (et permanence) des révoltes.
Il développe notamment sur :
• les structurations médiévales avec les paysans (et les champs et fermes), les seigneurs (et les châteaux), les ordres religieux (et les églises) et les obéissance à un ordre ;
• que ce n’est pas forcément les « humbles » qui se révoltent » mais les puissants …et « il faut bien que les nobles prennent les armes lorsque menace l’arbitraire royal … au nom de l’intérêt général … » ; et d’ailleurs la Révolution Française à commencé par une révolte nobiliaire un an avant 1789.
• les soulèvements contre l’impôt,
• et, de façon générale, la révolte contre l’autorité (notamment paternelle),
• …
Il en profite pour développer sur certains héros de la chevalerie, acteurs de révolte :
« Si vous pensez à tous les romans de chevalerie, au cycle arthurien de la table ronde et de la quête du gral, que racontent-ils au fond sinon toujours les mêmes histoires d'infidélité, de trahison, de rébellion contre l'autorité - et d'abord contre la première d'entre elles, à savoir celle des pères ? On peut, à bon droit, estimer qu'on ne saurait être jeune si l'on n’est en révolte ; dans ce cas, le Moyen Âge apparaît plutôt comme le temps d'adolescents attardés qui s'obstinent à se révolter contre leurs parents. On pourrait aller plus loin en remarquant que par rapport à la grande période d'autorité qui est celle de Rome, le Moyen Âge ne cesse de poser la question cruciale de toutes les filiations : comment hériter, que dois-je hériter, puis-je discriminer l'héritage ? » p 13
Remarque de Boucheron sur la chevalerie et la rareté du chevalier errant contrairement à la littérature qui cristallise plutôt sur cette errance et solitude :
« la chevalerie est un art de combat qui se pratique en équipe. … les chevaliers chassent en meute, et voici pourquoi ils adorent qu'on leur raconte des histoires ou leur propre solitude est une révolte contre le groupe. Les romans de chevalerie sont pleins d’ermites et de chevaliers errants. Si les historiens qui les lisent en conclut qu'il y avait des chevaliers errants au moyen-âge, ils ont tout faux : il peuple les romans parce qu'en réalité ils sont très rares, que la rareté fascine ce qui échoue à les imiter. » p 27
Une fois encore ces détours par l’Histoire aident à mieux comprendre à la fois le passé, le présent et à anticiper le futur.
C'est un manifeste rationnel, précis, argumenté. Boucheron nous invite à ne pas nous laisser bercer par les discours politiques qui visent à nous endormir mais plutôt à rester en alerte, en action, à ignorer leurs simagrées et même à être créatifs.
Il parle juste et tape fort, l'air de rien, sans les outrances verbales de ceux qu'il dénonce. Si le style est clair et très précis bien que les phrases soient étrangement découpées par la ponctuation, certains concepts ne sont pas grand public (anthropocène, parousie, Doomsday Clock...) mais ils ont tout leur intérêt.
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"[La Doomsday Clock] rend possible le calcul d'une prévision afin de conjurer l'attente et de faire sonner l'alerte : elle forme une parole qui nous dépasse, et se porte au-devant de notre capacité de conceptualisation" (p. 21)
"On pourrait en tirer sinon une loi générale, du moins quelque chose comme une régularité : dans chaque situation catastrophique, il y a soit la conjonction, soit le conflit secret entre deux catastrophes. Celle qui se voit et se raconte si bien qu'elle occupe tout le champ du langage [...], et celle qui n'est pas imaginable et passe inaperçue, mine de rien, mais sape sourdement les fondations des sociétés poilitiques" (p. 34)
"Ce qu'ils voient ? La possibilité, plutôt que de mourir d'avance du temps qui reste, de vivre le reste du temp" (p.42)
"Ils désignent leurs successeurs en choisissant leurs adversaires" (p. 49)
"On ne saurait oublier qu'en politique, les choses horribles commencent toujours intelligemment. Ce qui signifie donc qu'on ne perd pas totalement son temps à inventer, pour plus tard, et au même niveau d'exigence, ce qui pourrait les contrarier" (p. 61)
C’est davantage l’auteur, Patrick Boucheron, que le thème qui m’a attirée dans cette lecture, car j’apprécie la verve et l’érudition du professeur au Collège de France que j’ai écouté sur les ondes de France Inter.
Je ne connaissais de Machiavel que l’expression qui désigne un homme sans scrupules, mais du personnage je ne savais rien.
Nicolas Machiavel est né en 1469 à Florence qui est alors une république dominée par les Médicis. La carrière de Machiavel sera en dents de scie, il écrira de nombreux ouvrages inspirés par son passage aux affaires et sa fréquentation des grands de ce monde politique de la Renaissance florentine. Son œuvre la plus célèbre est incontestablement « Le Prince »
« Alors le coup a raté. Si l’intention de Machiavel, en écrivant Le Prince, était de démontrer combien un homme de sa trempe était indispensable à la conservation de l’État, manifestement il a raté. »
L’auteur raconte Machiavel dans sa complexité, ainsi que l’environnement dans lequel il baigne car comment saisir le personnage si on ne connait rien de la Renaissance Florentine. Et qui d’autre que Machiavel pour parler de ses contemporains avides de pouvoir ?
« Machiavel est un chasseur, toujours à l’affût pour observer cette mécanique des passions humaines qui agitent d’autres vies que la sienne. »
Patrick Boucheron, le décrit ainsi : « Machiavel est le maitre des déniaisements. Voici pourquoi il fut, durant toute l’histoire, l’allié des mauvais jours. »
Ce livre est né d’une émission de France Inter, il rassemble les chroniques diffusées sur France Inter durant l’été 2016.
Si j’ai trouvé plus agréable d’écouter les chroniques à la radio, ce petit essai permet de revenir plus en détail sur la vie et l’œuvre de Machiavel. Intéressant.
Livre très intéressant d'un point de vue historique mais hélas trop orienté politiquement, et dans ce cas à gauche avec bien sûr des messages de gauche.
Du genre "tout ce qui vient d'ailleurs est bon à prendre" et qui voudrait faire passer "l'en***ade générale" (pardon pour la vulgarité) pour de l'ouverture d'esprit.
Du coup, forcément je me pose la question, comment prendre ce livre ? Car j'entends toujours mes profs d'histoire - dont certains sont dedans - dirent qu'il faut être neutre dans cette matière.
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