"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De Patricia Highsmith, je n'avais jusque là lu que l'excellent Monsieur Ripley, il y a une cinquantaine d'années.
De l'inconnu du Nord-Express, je connaissais l'excellente adaptation cinématographique par Alfred Hitchcock.
Patricia Highsmith, née en 1921, était une excellente candidate demandant de lire un ouvrage d'un auteur née cette année là ...
Mais je savais bien pourtant qu'il faut toujours, toujours impérativement lire les romans AVANT leur adaptation cinématographique !
Bref, malgré un suspense bien mené, une montée croissante de la tension, je me suis assez ennuyée pendant la lecture de ce roman et j'ai eu du mal à m'y accrocher et à le terminer !
Dommage !
Patricia Highsmith est une des romancières que je préfère, et ce notamment grâce à son extraordinaire personnage de Tom Ripley, fort connu notamment grâce aux adaptations cinématographiques du premier romans de la série. Les plus fameuses étant « Plein Soleil » de René Clément, avec Alain Delon dans le rôle de Ripley, ou encore, ma version favorite, celle d’Anthony Minghella, « The Talented Mr. Ripley », où Matt Damon campe un excellent Ripley, tout en ambiguïté sexuelle et talent d’imitation.
Avec « Sur les pas de Ripley », nous sommes dans le quatrième roman de la série. Tom Ripley prend sous son aile le jeune Frank Pierson, 16 ans, fils d'un milliardaire américain réfugié en France suite à la mort accidentelle (ou pas) de son paternel. Et aussi pour s’éloigner de sa petite amie Teresa, qu’il n’a pas réussi à satisfaire. Et aussi, devine-t-on, pour se rapprocher de Tom Ripley, qui le fascine à cause des rumeurs malveillantes qui courent à son propos. Ripley va s’enticher du jeune homme et se mettre en tête de le protéger, là encore sans que l’on sache s’il le fait par attirance pour lui ou pour en quelque sorte racheter ses propres erreurs, que le parcours du jeune Pierson lui rappelle. La peinture psychologique est comme toujours subtile avec Highsmith, et jamais l’on est certain d’avoir cerné l’ensemble des facettes du personnage de Ripley.
Nous voyagerons en compagnie de ces deux personnages, passant de Villeperce en France à Berlin, puis Hambourg, avant de finir, tragiquement, avec les États-Unis et de quitter Ripley revenu à ses problèmes de termites. Un défaut du roman est qu’il comporte à mon sens quelques longueurs, et qu’il aurait gagné en force à l’aide de coupes bien senties. Parfois, l’ennui nous gagne. Les scènes divertissantes des bars gays de Berlin amusent un instant, ainsi que les improbables kidnappeurs du jeune américain, mais un peu trop souvent la tension narrative habituelle chez Highsmith grâce aux faux-semblants qu’elle dispose est absente, ou un peu trop voilée. Ce qui fait au final que ce roman est loin d’être le meilleur de la série. Il reste cependant agréable, et il est toujours plaisant de découvrir une nouvelle facette d’un personnage aussi fascinant que celui de Tom Ripley.
Excellent ! Une peinture psychologique gracieuse et effrayante, Patricia Highsmith est au summum, comme toujours avec elle j'ai été happé par l'histoire, malgré le fait qu'il ne se passe pas grand chose, et c'est justement ça toute la magie de cette œuvre. On attend, comme le héros, ce qui va bien pouvoir se passer, et, insidieusement, l'angoisse monte... Puis, après un vol qui tourne mal, vont venir les mensonges, les faux-semblants, et le personnage principal va devoir tant bien que mal composer avec. C'est de bout en bout passionnant, puis il y a un style, une patte, dans la façon de raconter, de décrire, de saisir une psychologie, d'aller au-delà d'une morale conventionnelle ou convenue, en interrogeant au final l'humain, qui fait que quand on lit un tel livre on s'interroge sur soi, sur la condition humaine, et que rien que pour cela on ne peut que rendre grâce et saluer bien bas le talent de la grande Patricia Highsmith. Un must have.
Peggy, jeune, jolie et fortunée s’est suicidée.
« Ma fille unique, disait Coleman ; elle était ma fille unique ; mais cela n’implique pas qu’elle sera votre femme unique, n’est-ce-pas, votre seule et dernière femme ! » Son père rend son gendre responsable et le poursuit d’une haine meurtrière.
Ray, le mari, est rentré trop tard pour éviter le drame. Tenant absolument à s’expliquer auprès de son beau-père, il s’obstine à tenter de le convaincre qu’il n’a rien vu venir et qu’ils sont aussi malheureux l’un que l’autre.
« Mais si, à Venise, il parvenait à voir Coleman une fois seulement, en tête à tête, peut-être serait-il capable de lui faire tout comprendre, avec des mots très simples, lui faire admettre qu’il ne savait pas pourquoi Peggy s’était tuée, qu’en toute honnêteté il ne pouvait pas l’expliquer. S’il réussissait à ce que Coleman le croie au lieu de penser qu’il lui cachait quelque secret, alors… »
Peine perdue, les envies de meurtre sont les plus fortes et même si le gendre a la peau dure, le lecteur sent que ça va mal finir.
Tout au long du roman, on attend la mort de l’un des deux duellistes ou l’inculpation pour meurtre de l’autre. On attend surtout les réponses aux deux questions initiales : pourquoi Peggy s’est-elle suicidée et s’est-elle réellement suicidée ? Patricia Highsmith promène son lecteur dans les ruelles et les canaux de Venise comme dans les pensées de ses personnages en ménageant son suspens. On est évidemment très surpris de la lecture des dernières pages et on referme le livre avec un goût d’inachevé, à rapprocher de son titre. Curieux !
« Il y a des gens comme ça. Ils préfèrent prendre le large… »
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