"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai bien aimé ce témoignage qui sort de l'ordinaire puisqu'il s'agit de la biographie d'une rue. La robe de Hannah se lit comme un roman et raconte un siècle de l'histoire de Berlin.
L’auteur, Pascale Hugues, a choisi de nous conter l’histoire de sa rue à Berlin avec le témoignage de certains habitants de 1904 à nos jours.
Au fil des pages, de sa construction en 1904, au passage dans les années 1970 de quelques artistes rebelles (David Bowie, Tangerine Dream) en passant par sa presque destruction en 1945, l’auteur a mené une enquête minutieuse en rencontrant les principaux protagonistes ou leurs descendants de ce récit.
Par ce récit, Pascale Hugues a su émouvoir et toucher, particulièrement les chapitres parlant de ses familles juives vivant la douleur de l’exil ou l’enfer de la déportation pendant le nazisme. Je comprends le choix de l’auteur pour ce titre «La robe de Hannah » car ce chapitre est émouvant, tendre et surtout touchant. Le chapitre « Les revenants » parlant de ces déportés revenant des camps et qui vont essayer de récupérer leurs biens volés, bien sûr un chapitre poignant mais également intéressant car je ne connaissais pas cette partie de la seconde guerre mondiale (droit de réparation pour des biens volés ou dédommagement pour les pertes humaines).
Un récit qui m’a plu. Toutefois les événements les plus récents de la vie de cette rue m’ont laissé indifférent et m’ont presque ennuyé.
"Journaliste française, Pascale Hugues vit à Berlin depuis plus de vingt ans. Intriguée par tout ce qui a pu se passer dans sa rue depuis un siècle, elle décide de partir à la recherche des hommes et des femmes qui l’ont habitée.
Le puzzle vertigineux de l’histoire de Berlin s’assemble alors sous nos yeux : on voit la rue se construire en 1904 et s’installer les premières familles d’entrepreneurs, d’avocats et de banquiers. On ressent l’humiliation de la défaite de 1918, les effets de la crise économique et de la montée du nazisme. On tremble avec Hannah et les familles juives qui vivent la douleur de l’exil ou l’enfer de la déportation. On survit aussi avec ceux qui restent, dans la peur des bombardements alliés.
Presque détruite en 1945, la rue ne compte plus qu’une poignée d’habitants qui veulent oublier le passé et tout reconstruire. Avec le mur de Berlin, elle se retrouve à l’Ouest. Grise et petite-bourgeoise, la rue accueille pourtant dans les années 1970 quelques artistes rebelles… dont David Bowie. Aujourd’hui, elle est à nouveau tranquille et prospère, comme à sa naissance. Avec des souvenirs en plus."
"Ma rue a ses potins et ses personnages", écrit l'auteure dès les premières pages de son récit, une fois passée la description de la rue dans laquelle elle habite, à Berlin. Une rue banale, ordinaire, mais qui, de par l'histoire de la ville où elle se situe, s'est trouvée, ainsi que ses habitants, au cœur des événements de l'Histoire. On peut comprendre que Pascale Hugues ait eu envie de mieux connaître l'histoire du lieu, de faire renaître les générations qui se sont succédées dans les immeubles et y ont vécu le meilleur comme le pire. Les personnes qu'elle est allée rencontrer sont d'ailleurs toutes ravies de lui parler de leurs vies pour qu'à son tour elle raconte leurs histoires dans l'Histoire. Mais même s'il est vrai que les "vies ordinaires" peuvent être tout à fait captivantes, passionnantes, et receler leur part d'exceptionnel même dans les toutes petites choses, ce n'est malheureusement pas le cas dans ce récit qui juxtaposent des anecdotes et fait se succéder des témoignages, sans que cela constitue un tout signifiant. Chaque chapitre est comme une nouvelle diapo glissée dans le projecteur, avec un nouveau personnage, une nouvelle histoire ; les diapos se suivent et l'on attend avec impatience la fin de la série, comme lorsque des amis vous infligent leurs photos de vacances et que l'on n'ose pas leur dire que cela n'intéresse qu'eux-mêmes.
La "mode" est encore et toujours au devoir de mémoire, au souvenir, particulièrement en ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale mais pour difficile, émouvante, douloureuse qu'aient été les vies des personnes qui ont vécu la montée du nazisme, la souffrance de l'exil, le déchirement des séparations et l'horreur du deuil, cela ne suffit pas à faire un livre intéressant, encore moins nécessaire. Le livre de Pascale Hugues est certainement un très joli recueil de souvenirs pour ses propres personnages mais il ne parvient pas à emporter le lecteur. Le puzzle reste trop morcelé et l'on regrette que l'auteur se soit dispersée dans cette multiplicité d'anecdotes au lieu de développer davantage la jolie histoire qui donne son titre à l'ouvrage.
Marthe, alsacienne et Mathilde, allemande, vivent leur enfance à Colmar, dans la même maison. Elles ne se quitteront pas jusqu’à leur mort, quelques quatre-vingt-dix ans plus tard.
Le fils de l’une épouse la fille de l’autre et ils ont une fille, Pascale Hugues, qui nous raconte l’histoire de l’Alsace à travers la vie de ses grands-mères.
C’est fort bien documenté et reconstitué. Un peu pêle-mêle parfois d’où un effort de concentration nécessaire.
Je me suis complètement investie dans ce livre, ayant eu des grands-parents alsaciens. Mon grand-père ne parlait qu’Alsacien, ma grand-mère assez bien le français. « Mémère Mulhouse », comme on l’appelait était la douceur même, et je l’entends encore me raconte leurs changements de nationalité imposés et tout ce que cela impliquait. En particulier, un jour où le Kaiser visitait leur école, comment ils avaient détourné les paroles d’un chant qui lui était dédié, et avec beaucoup d’entrain, lui avaient chanté leur hostilité sans qu’il ne se rende compte de rien..
Bref, un livre qui m’ offert un émouvant retour dans le passé.
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