"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une belle surprise que Tuskegee Ghost de la collection Cockpit des Éditions Paquet.
Un scénario original qui traite d'une partie de l'histoire aérienne américaine de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais pas. Saviez vous que l'armée américaine avait crée un département de forces aériennes composées de pilotes noirs nommés les Tuskegee Airmen ? Inspiré de l'histoire vraie de ces pilotes qui ont du lutter contre l'ennemi mais aussi contre le racisme qui sévissait à l'époque en Amérique. Dans le dialecte muskogee des indiens Creek, Tuskegee signifie « guerrier »
On est donc sur une double temporalité, 1942 pour la période de guerre où l'on fait la connaissance d'un jeune pilote noir qui va être déployé au Maroc français pour combattre les nazis. Puis, 1969 où se même pilote continue à vivre des crises d'angoisse dues aux séquelles de la guerre alors que son fils semble prendre le même chemin que lui puisqu'il se destine contre sa volonté à être pilote. Sa femme le somme de consulter pour son stress post traumatique.
J'ai particulièrement apprécié le travail du dessinateur, notamment le choix des couleurs pastels qui donne un beau rendu. Les traits donnés aux noirs américains sont très réalistes et les ombres et lumières sur leurs peaux noirs apportent du caractère aux personnages.
J'ai aimé la dimension importante que prend la psychologie du personnage, sa vie après guerre en Alabama, état du sud raciste. La guerre n'est pas l'unique sujet et même si la testostérone est bien présente dans cet univers masculin, il y a deux personnages féminins qui apportent douceur, sagesse et franchise. Comme souvent avec les BD, elle se lisent bien trop vite, celle ci ne fait pas exception et il me tarde de connaître la suite de cette histoire prometteuse. Bonne lecture.
Les Tuskegee Airmen furent les seuls noirs qui purent piloter des avions de chasse de l'armée américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ils s’entraînaient sur de vieux avions, les seuls qu'on laissait à leur disposition, les accidents étaient fréquents. Le jeune Robert Hoffman survit à l'un d'eux et fut ensuite surnommé Ghost.
Des années plus tard, en 1969, dans l'Alabama profondément raciste, il tient un garage et n'a jamais évoqué son passé de pilote à son fils Mark qui pourtant rêve de voler. Les deux hommes ne se parlent que peu, Mark est parti étudier en Floride, mais son retour pour présenter Jenny son amie, serait peut-être le bon moment.
Série prévue en deux tomes dont voici le premier scénarisé par Benjamin von Eckartsberg qui mêle une famille de fiction à la réalité des Tuskegee Airmen. A travers un homme, on s'intéresse donc à l'histoire de la lutte pour les droits des noirs qui espèrent après leurs faits d'armes être enfin acceptés par les blancs. Évidemment et malheureusement, on sait maintenant qu'il faudra beaucoup plus que des actes de bravoure pour poindre vers l'égalité et que même de nos jours, elle n'est pas réellement atteinte.
Le dessin est d'Olivier Dauger, très coloré, un côté cinématographique évident, un peu comics également, bref un genre très convaincant qui nous replonge aisément dans les séries et films qui parlent des années 40 à 60 aux États-Unis.
Le tout donne un album très réussi qui aborde des thèmes forts : la guerre, le racisme, les traumatismes, la transmission, la lutte pour les droits, de manière fine. Il pourra être lu par le plus grand nombre.
Miss Marple n’est peut-être pas aussi connue qu’ Hercule Poirot. Agatha Christie l’a mise en scène dans plusieurs romans et nouvelles. Je n’en ai lu aucun. Mais l’idée de découvrir ce personnage dans une adaptation BD me tentait bien !
Il s’agit ici de la 2ème adaptation parue aux éditions Paquet par le même duo Ziegler-Dauger. L’ambiance Londonienne des années 60 est ici plutôt feutrée et limitée aux murs d’un hôtel qui sent bon la naphtaline, la lady respectable, le thé et les muffins.
Jane Marple est détective malgré elle. Elle observe, écoute et tisse des liens grâce à sa bonne connaissance de la nature humaine. La vieille dame, peu prise au sérieux, prend quelques jours de repos dans ce lieu cher à son cœur… mais la voilà au milieu d’évènements inattendus. Meurtres, suicide, hold-up… la police navigue à vue.
Le récit est plutôt vivant et on se demande comment Miss Marple va parvenir à confondre les coupables.. elle évolue dans l’hôtel parallèlement à l’enquête inefficace de la police.
Au final j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette « détective de salon de thé » ! A conseiller évidemment aux fans d’Agatha Christie mais pas que.
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