"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Superbe travail exhaustif de Numa Sadoul sur l'œuvre de Franquin. C'est vraiment mieux d'avoir sous les yeux les différents albums dont les deux auteurs parlent pour constater de visu de quoi ils parlent. Sinon c'est comme si vous lisiez les impressions ressenties sur un tableau et ses composantes sans voir le tableau dont on parle.
C'est très intéressant comme toujours d'avoir les interviews de Sadoul dans ce domaine mais c'est aussi, dans ce cas-ci, très frustrant. Il y a beaucoup de questions que j'aurai voulu qu'il pose, beaucoup d'explications sur la création d'une page, d'un personnage, voire d'une case que j'aurai voulu avoir et qui ne viennent pas.
Et summum de la frustration c'est que pour nombre de questions posées, Franquin répond qu'il a oublié, qu'il ne sait plus... Ajouté à sa modestie maladive qui fait qu'il ne s'étend pas sur son travail et qu'il se dénigre bien souvent. Comme si ce qu'il faisait n'avait aucune importance. C'est vite devenu agaçant. Il ne se félicite presque jamais d'un dessin ou d'une planche. Au mieux dit-il "celui-ci n'est pas trop raté" ou bien " Je ne le déteste pas"...
Mais en tant que révisions exhaustive de l'oeuvre d'un très grand maître de la BD (quoi qu'il en dise lui-même) c'est un livre indispensable pour qui se passionne pour cet art ou au moins, pour cet auteur.
Très intéressant. Par le maître des interviews d'auteurs de BD.
On à souvent l'impression d'assister à une séance de Moebius chez le psy avec Sadoul qui posent des questions très pertinentes et qui sait toujours où il veut mener Jean Giraud. On voit qu'ils se connaissent bien et s'apprécient.
Gir se révèle être un personnage vraiment extraordinaire.
Pour être plus terre à terre j'aurais aimé plus d'anecdotes sur la création de différents albums, personnages etc ...
C'est une lecture passionnante malgré tout.
Indispensable pour tout admirateur du maître de la BD franco-belge
Chronique déjà parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, une fois n’est pas coutume, il ne s’agit pas d’une BD mais bien d’un « Beau », très beau même, livre d’entretiens entre Numa Sadoul et André Franquin. Autre fois qui n’est pas coutume, je ne l’ai pas entièrement lu avant de me présenter devant vous pour le chroniquer. Mais bon, les 230 pages que j’ai dévorées me semblent suffisantes pour vous en dire tout le bien que j’en pense.
Il se trouve que je l’ai reçu relativement tardivement et que je tiens absolument à publier cette chronique AVANT les fêtes de Noël car oui, il s’agit du cadeau idéal pour tout bédéphile qui se respecte. D’abord parce qu’il s’agit de Franquin et que, à titre personnel, je le considère comme le plus grand auteur de BD franco-belge parmi des dizaines d’auteurs eux-mêmes fabuleux (question de goût… Je ne dis pas qu’il est forcément le plus grand, mais, pour moi, c’est le cas… Un peu comme Les Beatles, Chaplin ou Brassens…). Ensuite, parce que, outre le sujet, c’est aussi la façon dont il est traité qui m’a convaincu.
En effet, Numa Sadoul s’entretient avec Franquin non comme un journaliste (même un bon, hein…) mais bien comme un ami. Et, à ce titre, il se permet des remarques, des « relances », des coups de gueule presque, que ne se permettraient jamais un journaliste (sauf peut-être certains à l’égo sur-dimensionné, dans l’audio-visuel d’aujourd’hui, mais uniquement pour de basses raisons de recherche de buzz…) mais qui sont effectivement la marque de l’ami qui dit ce qu’il pense et pas forcément ce que l’autre veut entendre.
Après, ça ne veut pas dire que Sadoul ne porte pas une très grande admiration à Franquin, mais il n’en garde pas moins la liberté de lui « rentrer dedans » quand celui-ci part vraiment trop loin dans l’auto-négation de son talent et dans la critique de sa production en tant qu’auteur de BD (ce qui arrive assez régulièrement…).
Côté Franquin, ce qu’il dit est vraiment très intéressant. On en apprend un peu plus sur la dépression chronique dont il souffre et dont un épisode particulièrement fort d’une paire d’année vient de se produire autour de 1982-83. On réalise surtout que sa légendaire modestie (qui est TOUT sauf de la fausse modestie) et clairement liée à son état psychique puisque le dénigrement permanent de son talent et de sa propre personne lui rend la vie difficilement supportable…
Mais bon, je vous rassure, même si un passage lui est consacré, on ne parle pas que de sa « déprime »… Bien au contraire… La première partie aborde notamment ses débuts et ses relations avec le milieu de la BD. On y retrouve un Franquin anti-conformiste et anticlérical (tout ce que j’aime !!!) et drôle au possible. C’est une sorte de résumé biographique de sa carrière et de tout ce qui, dans sa vie, peut y être lié.
Ensuite, on rentre dans le dur, si je puis dire, puisque les deux hommes passent en revue, méthodiquement, les uns après les autres, tous les albums de BD que l’auteur Belge a publi&é jusqu’à 1985 (année des entretiens). Le ton est toujours amical, mais si Franquin porte globalement un regard assez sévère sur sa production passée, il n’est tout de même pas avare d’informations et autres anecdotes concernant ses BDs.
En tout cas, ce livre est vraiment une mine d’or pour qui s’intéresse à la Bande Dessinée franco-belge dans son ensemble et à André Franquin en particulier. Et, évidemment, cela va de soi, c’est une très belle idée de cadeau de Noël pour votre entourage. Alors n’hésitez pas une seconde et foncez chez votre libraire !
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