"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On ne va pas se le cacher, c’est dur, très dur, peut-être même trop dur pour rester crédible. Je me suis prise au jeu de cette enquête où on doit démêler le vrai du faux, à travers les différents témoignages, mais à force de rajouter des éléments abominables (il faut avoir le cœur bien accroché par moment) j’ai fini par ne plus trop y croire et avoir l’impression qu’on essayait de me forcer à me dire « ah, mais quelle horreur, c’est de pire en pire ! ».
"Adabana" signifie "fleurs oisives". Titre arbitraire ou symbolique ?
Une jeune lycéenne, Mizuki, se fait violer par l'oncle de sa meilleure amie (attention : dessins et situations explicites). Elle réussit à saisir un couteau pour le planter en plein milieu de son bar-restaurant, alors fermé. Sa meilleure amie, Mako, arrive sur les faits et les deux jeunes filles vont se protéger l'une l'autre. Plus tard, la petite ville découvre le corps assassiné de Mako dans un lac, et Mizuki explique à la police qu'elle l'assassin. Et qui est ce jeune homme qui dit aimer Mako et qui semble la stalker ? Mizuki est-elle saine d'esprit derrière son apparente innocence ?
Dessin aéré, fluide, précis, presque caricatural, cru, pour une histoire glauque de viol et de cybercriminalité contre des adolescentes. Le temps n'est pas linéaire et il faut reconstruire, avec les éléments que nous distille la mangaka, ce qui pourrait être du passé, du grand passé, du futur passé, etc.
Le malaise devant l'insanité du scenario est direct et se diffuse en nous pendant tout ce premier tome.
Renversement des rôles : ce n’est pas Mizuki qui a été violée, mais Mako qui est, de plus, exploitée par son oncle pour faire des photos et des vidéos pornographiques sur lequel il se masturbe puis qu’il vend sur des plateformes de sexe. Mako n’a plus que son père malade, impotent et hors réalité. Elle tombe amoureuse de ce beau jeune homme que Mizuki pensait être un stalker. C’est le prince charmant… Enfin, au début, pour ferrer sa proie. Désormais, elle est exploitée sexuellement par celui-ci qui est d’une grande violence physique, sexuelle, psychologique et économique.
Le graphisme est toujours fluide, très soigné, lisse, comme en négatif de la noirceur du scénario.
Très clairement, l’histoire est à vomir tant dans le propos que dans le traitement du propos : la mangaka dénonce un tabou sociétal (l’exploitation sexuelle des ados, l’inceste et les VIF) ou elle prend plaisir à jeter pages après pages une situation glauque sur un ton voyeuriste et jouissif ? J’ai du mal à saisir l’angle et le 3e et dernier tome sera peut-être une réponse.
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