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Comment vous raconter cette petite merveille , un premier roman belge, un roman choral qui va nous faire découvrir la vie d'un quartier, plus exactement des vies qui se croisent, qui s'entremêlent, qui partagent sans le savoir des secrets, des mystères. Un cri qui retentit et hante les femmes du quartier.
Il y a Meg et Hugo, Meg a envie d'écrire, elle est femme, elle est mère, elle est submergée par sa vie, se perd, s'oublie, un cri va l'éveiller. Mais quel est donc ce cri ?
On va rencontrer les habitants du quartier qui vont eux aussi se livrer, nous raconter. Au fil des courts chapitres, les liens vont se faire entre eux, leurs vies, leurs secrets, leurs espoirs.
Des tranches de vie qui vont par la magie de l'écriture devenir universelles, on va s'identifier, s'interroger sur nos petits bonheurs, nos chagrins, nos failles, ce qui nous façonnent et sur l'amour bien entendu, thématique centrale.
L'écriture est sensorielle, subtile, poétique, gourmande, délicate. Un premier roman très abouti qui éveille tous nos sens. Un roman d'effacement mais aussi de renaissance. Il y a tant de choses dans ce récit, un cri, une prise de conscience, une femme qui se perd, des voisins, nous qui ne sommes pas seuls et ne vivons pas dans un monde parfait.
L'écriture comme échappatoire, tant de pistes à explorer. Ce livre c'est la vie, notre humanité, nos forces, nos faiblesses.
Soyez curieux c'est vraiment un petit bijou.
Les jolies phrases
Mais comment peut-on dire qu'on se meurt quand on a tout ?
Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit, c'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour.
J'ai pensé que mon chemin à moi était sans issue. Un beau chemin, mais impossible de faire marche arrière.
Il y a mon coeur rempli de trop d'amour
Il y a ma tête vide de trop peu de savoir
Il y a quelqu'un qui crie et je ne fais rien
Il y a lui, qui travaille et qui travaille
Et puis il y a moi et ma feuille presque blanche.
Je suis perdue quant au sujet, mais j'imagine mon roman comme un jardin anglais. Au premier coup d'oeil, lorsqu'on regarde le jardin, et parce qu'il paraît si naturel, on pense que presque personne n'y travaille. Pourtant, rien n'est magique et derrière les bosquets qui explosent, quelqu'un se fatigue à la tâche.
Elle trouve ça beau de ne rien demander. Quand on ne demande rien, on n'attend rien. Et quand on n'attend rien, c'est qu'on est libre.
Désaimer. Le verbe existe. Même si personne ne l'utilise. Il implique une latence. Une période de revalidation. Elle ne connaît pas la marche à suivre. Cela doit prendre du temps de désaimer...
L'homme libre est bon. Blanche le sait. Il est doux et fragile. Elle en est sûre. Même s'il semble dur. Froid. Mais, elle, quand elle le regarde, dans l'ombre d'un geste ou d'une imperceptible réaction, elle voit un homme apeuré d'aimer. Et dans ces moments-là, l'amour, elle peut le voir. Alors elle reste à distance pour ne pas le faire fuir. Quand on a peur de l'amour, il finit par vous craindre et par s'enfuir dès qu'il s'approche.
Le plus compliqué dans la parenthèse, c'est le demi-cercle qui la ferme.
Elle tolère la séparation mais pas la rupture. L'abandon. La perte. Elle meurt de l'absence. Elle meurt du silence.
Ne pas aimer, c'est ne pas souffrir. Alors elle n'aime plus personne. Même pas elle.
Tu sais qu'on peut choisir ses pensées comme ses habits. Assortis aux couleurs de la vie. Il paraît qu'en Inde, ce pouvoir se cultive.
L'amour peut-être si proche de la haine.
Elle a appris à profiter du moment qui est là. Sans rien attendre. Si ne rien attendre c'est être libre, alors il lui a peut-être appris la liberté.
Elle a dit que dans la vie, il n'y a pas de brouillon possible. Même pas l'esquisse d'une esquisse puisque l'esquisse est toujours l'ébauche de quelque chose tandis que le griffonnement de nos vies est une ébauche de rien. Alors, au risque de ne rien vivre, sans ébauche on se lance, on se jette, on se blesse. Avoir le coeur brisé prouve qu'on a essayé.
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