Alors, on le lit ou pas ?
Alors, on le lit ou pas ?
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La Revue de Presse littéraire de juin
La Revue de Presse littéraire de mars 2016
Il faut s'accrocher mais on trouve des trésors à chaque page
Mon premier Houellebecq !
Ce roman, qui parle de délinquance, d’idéologie multiculturaliste, de possibilité de guerre civile ou de conflit ethnique (pas seulement en France mais en Europe), du vivre ensemble laïc, de mouvance identitaire, pointe finalement du doigt ce qui fait mal, les partis politiques, gauche, droite, centre, extrême (3), les Cathos, les athées, l’arrivisme, la lâcheté, les arrangements, la laïcité bafouée… « Je me rendais bien compte pourtant, et depuis des années, que l’écart croissant, devenu abyssal, entre la population et ceux qui parlaient en son nom, politiciens et journalistes, devait nécessairement conduire à quelque chose de chaotique, de violent et d’imprévisible. » (p. 116). Et, à travers son personnage principal, François, c’est la France qu’il montre, une France perdue, dépressive, sans vie réelle, superficielle, nauséabonde même et sur le point d’exploser de l’intérieur.
Quelques réflexions
(1) Comment dans une république laïque, où la religion est de l’ordre spirituel et privé, est-il possible de créer un parti politique basé sur une religion ?
(2) Le nouveau parti en place, pour lutter contre la décadence occidentale, interdit l’avortement, l’homosexualité, le travail des femmes entre autres parce que ce sont des choses choquantes mais installe les mariages arrangés, la polygamie, la pédophilie (mariages d’adolescentes)…
(3) La vraie démocratie est dans les pays scandinaves où le gouvernement doit faire avec tous les partis au prorata de leurs résultats aux élections (voir l’excellente série danoise Borgen par exemple).
Mais revenons au roman, un roman de fiction politique satirique qu’on peut classer en anticipation (il se déroule dans un futur proche et Houellebecq propose une hypothèse de ce que pourra être l’élection présidentielle en 2022). « Il fallait se rendre à l’évidence : parvenue à un degré de décomposition répugnant, l’Europe occidentale n’était plus en état de se sauver elle-même – pas davantage que ne l’avait été la Rome antique du Ve siècle de notre ère. » (p. 276). Alors, Soumission, un roman visionnaire ? Nous le saurons en 2017 ou en 2022 !
Soumission est mon premier Houellebecq ! Eh oui, je n’avais rien lu de lui à part un ou deux extraits dans le magazine Lire [lien] lors de précédentes rentrées littéraires et je n’avais pas été convaincue, par le style, par les thèmes abordés, je ne sais pas trop. Par contre, j’avais vu La possibilité d’une île, film de 85 minutes réalisé par Michel Houellebecq, sorti en 2008, adapté du roman éponyme paru en 2005, et il m’avait bien plu mais je n’avais pas eu l’envie de lire ce roman ou d’autres textes de l’auteur. Et puis mon mari a lu Soumission peu après sa parution (c’était son premier Houellebecq aussi) et il voulait que je le lise pour que nous puissions en parler ensemble ; j’ai repoussé la lecture aux vacances d’été… : chose promise chose due, je l’ai lu durant ma deuxième semaine de vacances, je peux même dire que je l’ai dévoré ! Les trois premières parties en une première fois et les deux dernières parties en une deuxième fois. J’ai adoré ! Houellebecq est un auteur génial ! Pourquoi n’ai-je pas tenté sa lecture plus tôt ? Je n’étais peut-être pas prête… Je lirai ses précédents romans, c’est sûr, en espérant ne pas être déçue. Et en me gardant bien de me mêler aux autres lecteurs de Houellebecq parce que j’ai remarqué qu’il y a des pro-Houellebecq (fans irréductibles), des anti-Houellebecq (détracteurs de tous bords), ceux qui tirent d’un côté ou de l’autre selon le sens du vent (je ne vous explique pas le regard méprisant de la vendeuse en librairie le jour de l’achat de ce roman…) et puis il y a ceux qui s’en foutent, des polémiques autour de l’homme et de ses romans, mais ils ratent un grand moment de lecture !
Dans ce roman, qui décrit finement la société française du XXIe siècle, j’ai appris des choses sur le XIXe siècle, sur Huysmans (que je n’ai jamais lu) et sur le monde universitaire… pas très sain. « Avec les distinctions honorifiques et les évolutions de carrière, les indiscrétions sexuelles étaient à peu près notre seul sujet de conversation entre collègues […]. » (p. 62).
« […] alors que l’économie française continuait à s’effondrer par pans entiers l’édition se portait bien, dégageait des bénéfices croissants, c’en était étonnant même, à croire que dans leur désespoir tout ce qui restait aux gens c’était la lecture. » (p. 43). Cela ne m’étonne pas ! D’ailleurs, comme le personnage du roman, les gens qui ne peuvent (ou ne veulent) fuir, se réfugient dans la nourriture (bonne bouffe, bons vins) et dans la lecture, selon leurs moyens intellectuels et financiers, soit l’un soit l’autre soit les deux !
Je me suis demandée si le Journal des dix-neuvièmistes existait (Houellebecq met un accent grave). En fait, il n’existe pas en tant que tel mais la Société des études romantiques et dix-neuviémistes [lien] a été fondée en 1970 et elle étudie le XIXe siècle « à travers la littérature, les arts, les sciences, l’histoire culturelle et l’histoire de la langue […]. » (source : Wikipédia). Cette Société édite la revue Romantisme depuis 1971 ainsi que le bulletin Dix-neuvième siècle, remplacé en novembre 2011 par Le magasin du XIXe siècle.
https://pativore.wordpress.com/2015/08/22/soumission-de-michel-houellebecq/
C'est mon premier Houellebeck. J'aime bien le style d'écriture et les réflexions de l'auteur à travers son personnage. Le sujet et intéressant et la façon de l'aborder, très réussie. L'auteur est assez visionaire et de citer des personnages politiques existants et des dates précises donne beaucoup de crédibilité aux événements décrits. Houellebecq fait preuve d'une grande finesse d'analyse de la situation politique ou nous nous trouvons et vers laquelle nous allons.
Cela dit après des débuts accrocheurs, on s'aperçoit qu'il ne se passe pas grand chose finalement. C'est beaucoup le roman des réflexions existentielles du personnage. J'aurais aimé un roman plus "cataclysmique" .
Mais finalement, l'auteur décrit bien ce vers quoi il nous emmène. ... Et puisqu'il décrit une "soumission " , c'est logique qu'il n'y ait pas beaucoup daccrocs. Ère soumis c'est tout accepter ! Donc pas de résistance, pas de conflits. Malgré tout les petits détails de changement de moeurs dans la société qui devraient pourtant déclencher des revoltes.
C'est un roman réussi d'un véritable auteur donc, mais je suis plus client de "grand spectacle "
Livre troublant, vision d'un monde en déclin.
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