"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand on s'est fait un ennemi du numéro deux de la mafia de Chicago, on vit forcément dangereusement. Nolan le sait bien, lui qui a défié l'autorité de Charlie, l'a ridiculisé, humilié au point qu'il en a perdu sa position privilégiée. Nolan a payé dans sa chair cette inimitié et il ne compte plus, ni les balles qu'on lui a retirées du corps, ni les fois où il est passé à côté de la mort. Sa carrière aussi en a pris un coup. Alors qu'il se voyait à la tête d'un grand restaurant, il a du quitter Chicago, abandonner ses rêves de grandeur et vivre de casses de banque et de cambriolages.
Mais tout cela fait partie du passé et sa vie a repris des couleurs depuis le décès accidentel de Charlie. Nolan est revenu dans les bonnes grâces de la Famille qui lui a confié la gestion du Tropical Motel, un complexe hôtel-restaurant-boîte de nuit, une affaire florissante qui n'est que la première marche vers la gloire. Après un an de probation, l'heure est venue pour Nolan de vraiment s'associer avec la Famille, en investissant ses 400000 dollars dans le restaurant très chic qu'il rêve de diriger. Fruit d'un casse, cette petite fortune l'attend bien au chaud dans le coffre d'un ami antiquaire d'Iowa City. Mais, le jour où il doit aller récupérer sa part, la boutique est braquée, ses dollars s'envolent et John, le neveu de l'antiquaire est enlevé. Flanqué d'un homme de main de la mafia, Nolan se lance à la poursuite du butin.
Un roman de truands sans fioritures, une histoire de haine et de vengeance où on trahit, on vole, on tire dans tous les sens. Max Allan Collins fait le job sans s'embarrasser d'un quelconque style. Un personnage est introduit, il en fait une description physique détaillée, s'attarde sur sa tenue vestimentaire et le fait entrer dans la ronde. Ensuite, place à l'action, aux nombreux dialogues et à une intrigue qui se déroule sans temps morts. Pléthore de truands, peu d'innocents, les personnages ne font pas dans la dentelle et l'auteur non plus dont le sens du récit nous fait penser à une sorte de parodie de roman mafieux. Ce n'est pas de la grande littérature mais c'est divertissant.
Mike Hammer est un célèbre détective privé new-yorkais apparu sous la plume de Mickey Spillane à la fin des années 1940, et dont les aventures papier ont donné lieu à des adaptations cinématographiques et télévisuelles jusque dans les années 1990. Après la disparition de Mickey Spillane en 2006 Max Allan Collins a repris le flambeau, son ami lui ayant légué ses notes et manuscrits inachevés. Ainsi est né Le journal du parrain : les premières pages ont été rédigées par Mickey Spillane, et Max Allan Collins a pris ce qui était une bonne introduction pour y greffer son histoire, mais sans que l'on décèle le changement d'auteur.
Ce court récit se lit facilement et rapidement. Pas besoin de connaître les aventures de Mike Hammer pour profiter du texte, les références au passé du détective sont suffisamment expliquées pour ne pas perdre les lecteurs néophytes. L'intrigue est une classique enquête menée à New York dans les années 1980 ; on y trouve le détective privé et sa superbe secrétaire, des flics pas très futés, des mafieux encore plus bêtes et quelques politiciens pas très nets. Entre action et dérision l'histoire se déroule sans accroc et se termine par un final surprenant qui est le gros point fort de ce livre. A la suite du récit, les éditions Ombres Noires nous proposent une très intéressante interview de Max Allan Collins. Sans être exceptionnelle, Le journal du parrain est une petite lecture agréable pour se reposer entre deux gros pavés.
http://andree-la-papivore.blogspot.fr/2016/03/le-journal-du-parrain-de-mickey.html
Je ne sais pas si c'est les romans qui ont inspiré la série ou l'inverse! Fidèle à la série en tout cas!
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