"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Antoine, 26 ans, rejeton d'une famille aristocratique alsacienne chrétienne, est envoyé, en janvier 2019, en Algérie par son cabinet, pour réaliser un audit sur une compagnie aérienne locale. Il y rencontre Houria, jeune musulmane kabyle, très professionnelle, très attachée à sa religion et issue d'un milieu modeste. Les jeunes gens tombent amoureux au moment où l'Algérie est secouée par des manifestations hebdomadaires demandant la démission du président Bouteflika et une vraie démocratie après 60 ans de régime militaire. Leur vie va être directement impactée par les évènements.
L'auteur inscrit cette histoire d'amour dans un pays qu'il a bien connu, où il a fait son service militaire et pour lequel il a une certaine tendresse. D'ailleurs le personnage de Philippe, le grand-père d'Antoine, est le sosie littéraire de Maurice de Kervenoaël.
En filigrane, le roman pose la question des couples dont les membres ont une culture mais surtout une religion différente au sein du couple bien sûr mais également dans les familles respectives.
L'Algérie est un personnage à part entière avec son histoire depuis la guerre de décolonisation, en passant par la décennie noire qui a vu s'affronter l'armée et les islamistes, jusqu'au hirak, manifestations pacifiques hebdomadaires devant lesquelles le pouvoir a fini par céder sans renoncer à la répression. Est évoquée également la Kabylie qui se bat pour obtenir un certain degré d'autonomie, la reconnaissance de sa langue (le tamazight) et de son drapeau et dont les activistes sont pourchassés et emprisonnés.
J'ai été attirée vers ce roman par ces yeux bleus indigo hypnotiques qui nous fixent intensément. Ils m'ont rappelé la fascination qu'avait provoquée en moi la photo, prise en 1984, de Sharbat Gula, 13 ans, la jeune fille afghane aux yeux verts perçants. Roman agréable à lire, intéressant par son arrière-plan géopolitique; je regrette qu'il y ait autant de répétitions, principalement dans le premier tiers du roman; les informations concernant les personnages nous sont fournies plusieurs fois au cas où le/la lecteur/trice n'ait pas bien saisi d'entrée de jeu!!!
#Lafemmeauxyeuxindigo #NetGalleyFrance
Entre chroniques familiales et roman historique ce livre est le premier d’une série qui raconte des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans celui-ci le personnage central est Lillibeth issue d’une famille aisée, épouse d’un officier de marine et mère de quatre enfants.
Avec elle nous allons rencontrer ses amies, de milieux très différents mais toutes unies par leur amour pour la peinture. Quatre femmes dissemblables avec des positions divergentes quant à la politique du gouvernement français mais qui vont être amenées à se surpasser pour affronter l’occupation, la peur et le danger.
De la Bourgogne à Casablanca via Paris et la Ferme des Engoulevents en Bretagne, l’auteur nous raconte la guerre vue et vécue par Lillibeth !
Au travers de la vie de Lillibeth et moments partagés avec ses amies, Maurice de Kervénoaël couvre tous les événements qui se sont déroulés dans la période de 1939 à 1942, sans parti pris et sans tenter de justifier des décisions prises par ceux qui ont vécus ces périodes. J’ai beaucoup apprécié ce recul par rapports aux faits qui lui a permis de broder des vies sur tout ce qui s’était déroulé dans cette période d’intenses doutes.
Je me ferais un plaisir de lire les tomes suivants, assez impatiente de voir les évolutions de chacune des protagonistes par rapport à l’Histoire vécue en direct.
#lafermedesengoulevents #NetGalleyFrance
Cette histoire se passe pendant la seconde guerre mondiale, et plus précisément de 1939 à 1942. On y fait la connaissance de Lilibeth, elle est mariée à un officier et mère de famille. Lorsque la guerre éclate, Lilibeth et sa famille sont dans leur propriété d’Hervy en Bourgogne. Cette annonce n’est pas tellement prise au sérieux. C’est lorsqu’il y aura un bombardement dans une ville voisine qu'ils comprendront tous que leur vie est en danger. De retour à Paris, le mari de Lilibeth rejoint son bataillon de marine. Pour mettre sa famille à l'abri, Lilibeth décide de partir vers la Bretagne, où sa famille a une propriété, la ferme des Engoulevents. Un long périple l’attend, rempli de cahots et de doutes. Lilibeth et ses enfants feront beaucoup d’allées et venues pendant cette période de 3 années.
On va suivre également trois autres femmes, Cécile, Maïté et Esther. Elles ont toutes les trois leurs différences. Claire est la plus âgée, maman d’enfants adultes, elle va se retrouver très vite veuve dès le début de la guerre, et elle aussi va se retrouver à faire des choix difficiles, surtout que ses fils adultes sont euxm aussi partis à la guerre. Maïté est une femme sensible et vivante, qui va vivre reculée dans sa maison avec son amie Diane. Esther est la plus jeune de tous, elle vit avec son père, ancien combattant de la première guerre mondiale d’où il est revenu décoré. Plus le temps avance, plus les exactions contre les Juifs prennent de l'importance, mais le père d'Esther est persuadé qu’il est impossible qu'on lui fasse quoique ce soit à lui ou sa fille, il est français avant d’être juif. On sait, nous, en tant que lecteurs, qu'il risque de tomber de haut…
Ce qui relie ces femmes, c’est leur amour de la peinture et de cet art. Elles sont toutes des artistes, chacune dans leurs domaines. Elles sont très différentes de par leur éducation. Certaines sont très strictes, d'autres plus insouciantes, elles n'ont pas reçu la même éducation, l'une est catholique, l'autre protestante et une autre encore Juive. Même au niveau politique, elles ont chacune leur préférence l'une va être du côté du Marechal Pétain et soutenir sa décision de faire la paix avec les Allemands tout en les laissant envahir peu à peu le pays. La mère de Lilibeth , par exemple, sera du côté des Allemands. Mais plus le temps se passe et plus les horreurs commencent à parvenir à leurs oreilles et les font changer d'avis. Des drames personnels vont leur faire revoir leurs idées. Et lorsque les premières lois antijuives vont être proclamées, elles vont se rendre compte que le Pétain de cette guerre n'est plus celui qu'elles ont connu.
J'ai beaucoup aimé suivre ces femmes, leurs différences d'éducation ou de religion les rendent toutes différentes et pourtant, elles sauront mettre leurs différends de côté justement pour s'entraider. La guerre ne va pas les épargner, celles qui se croyaient loin de tout vont finir par se faire rattraper par le cours de l’histoire. J'ai aimé suivre chacune d'entre elles, elles ont toutes été très enrichissantes et émouvantes. L’auteur décrit très bien et avec tact leur prise de conscience. Elles n’hésitent pas alors à braver le danger afin de défendre ce qui leur semble juste. La parole est donnée à chacune d'elle, pas de façon égale, on retrouve plus souvent le personnage de Lilibeth, ce qui est un peu normal puisque ce premier tome porte son nom. Je me suis attachée à chacune d'entre elles. Connaissant un peu l’histoire de la seconde guerre, je savais déjà que certaines allaient se retrouver contre un mur, et j’étais déjà triste pour elles.
Bien sûr, le contexte historique est important et prend de la place, cela ne m'a pas dérangée du tout car c’est toujours très enrichissant. Surtout que l'auteur a parlé de faits qui ne sont pas ceux dont on parle le plus. Et ça j’apprécie énormément. Je ne savais donc pas qu'il y avait eu des conflits au début de la guerre, entre les Anglais et les Français et j’ai appris également qu'il y avait eu des combats entre les Américains et les Français en Afrique du Nord. Le contexte et les faits historiques sont vraiment riches, bien détaillés, en incluant bien les personnages du livre, ce qui rend la lecture moins lourde et pas ennuyeuse. L’auteur montre bien les faits qui se sont passés au début de cette guerre, ceux qui sont tout de suite rentrés en résistance, qui se sont opposés tout de suite à l'ennemi, et ceux qui faisaient confiance à l’armistice de 1940. Il a bien montré également ce qui leur a fait changer d'avis. C’est vrai que j'ai parfois trouvé certaines réactions choquantes face à l'ennemi, certaines sympathies déplacées. Mais il faut alors replacer le tout dans son contexte, et l'auteur a vraiment bien expliqué tout cela.
Je me suis très vite attachée à chacune de ces femmes, les personnages sont vraiment bien travaillés dans leurs pensées, leurs psychologues. Et pourtant, le choix narratif n'est pas toujours celui avec lequel je suis le plus sensible. Il a en effet utilisé la narration à la troisième personne du singulier, je suis d'habitude plus sensible au « je » qui me permet de rentrer dans la peau du personnage, mais ici l'emploi de la troisième personne permet de garder une certaine distance avec les héros, et ce n’est pas plus mal parfois quand l’intensité est trop forte. J'ai regardé évoluer tous ces personnages comme s’ils faisaient partie de mes amis. Chaque femme de cette histoire est forte et sensible à la fois, elles doivent remplacer leurs hommes, prendre les décisions parfois très graves et importantes, voir leurs familles se déchirer, et tout ça en ne montrant pas sa faiblesse. Je trouve les femmes de cette époque épatantes.
La lecture s'est faite facilement et sans ennui. Je me suis plongée dedans dès les premières pages et n'ai pas relevé la tête avant la fin. L'histoire est prenante, à chaque page, je me demandais ce qui allait arriver aux personnages, et une partie finie avec une des quatre femmes donnait très envie de la retrouver dans la suite de ses aventures. La lecture se fait donc avec une grande envie de savoir. L'auteur a su mener une sorte de suspense, et j'ai trouvé ça assez fort, car on sait déjà ce qu'il va se passer au niveau historique.
Mon seul petit bémol repose sur le fait que j’ai e l'impression en lisant le résumé et en voyant la couverture du livre, que toute l'histoire allait se passer à la ferme des Engoulevents, mais en fait, Lilbeth ne séjourne pas longtemps là-bas et retourne vite avec son mari. À moins que cette ferme ait une autre importance dans les tomes qui suivent, à voir donc.. Bien sûr, c’est un tout petit bémol, cela ne m'a pas empêchée d’apprécier ma lecture, loin de là.
Je découvre Maurice De Kervénoaël avec ce livre et j'ai grandement apprécié son style, sa plume sa façon de relater l’Histoire avec un grand H et d'y inclure une histoire avec un petit h, ce qui rend la lecture très émouvante. Je me suis régalée avec ce livre. C’est un premier tome, et après renseignements pris auprès de l’auteur, il va y en avoir trois en tout. Et je peux vous dire que j'ai déjà hâte de retrouver tout ce petit monde. Vu que celui-ci est consacré à Lilibeth, je suppose que les autres concerneront l'une des autres femmes. J’ai aussi appris, en parcourant la biographie de l'auteur qu’il avait écrit un diptyque avec la guerre d'Algérie en toile de fond, Les braises du souvenir, et une autre trilogie sur une famille bretonne, Le manoir des Lannélec. Cette dernière me tente beaucoup. Je vais donc noter Maurice De Kervénoaël dans mes auteurs à suivre, afin de ne rater aucune de ses futures publications. Et retrouver Lilibeth, Céline, Esther et Maïté. J’étais triste de les quitter, surtout qu'on les laisse à un moment très difficile pour elles, mais je me suis réconfortée en me disant que j'allais les retrouver dans un second tome.
Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman, si vous aimez les belles histoires sur fond historique très fort, si vous aimez suivre des histoires de femmes avec leurs sensibilités et leurs forces. Moments forts garantis, avec de belles émotions.
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