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Le corps de Tom Jeffries, un adolescent de quinze ans disparu un an plus tôt lors d’un camp de vacances est retrouvé dans les marécages du Mont Scarlaw par trois amis qui poursuivaient « quelque chose ». Classé sans suite, ce décès a été déclaré accidentel par la police.
Vingt ans plus tard Scott King , dans son devenu très célèbre podcast « Six versions », va donner la parole aux témoins de l’époque : Harry qui a découvert le corps sur ses terres, Charlie, Eva, Anyu les ados faisant à l’époque partie du groupe de Tom, Decker et Sally, les adultes accompagnants, Haris, jeune adulte souffrant d’un trouble autistique, enfin certains profs des ados. Ceci afin que ses auditeurs se fassent leur propre idée sur le déroulement des évènements ayant entrainé l’accident.
Au fil des chapitres, la personnalité des ados se dessine ainsi que la dynamique du groupe qu’ils formaient dans le camp.
Nous découvrons l’extraverti, mâle alpha du groupe, renvoyé plusieurs fois de son collège, peut-être le plus fragile. La jeune fille, commandant en second, gentille, facile à vivre pour ses parents mais qui cache bien son jeu. L’autre jeune fille discrète, sérieuse, taiseuse, calme et polie avec ses pairs, impénétrable avec les adultes, c’est la stratège du groupe, elle détermine les opérations et garde toujours la tête froide. Le garçon sympathique, qui manque de confiance en lui, faible et vulnérable, l’élément satellite, paumé qui n'adhère pas aux marqueurs identitaires du groupe, victime de harcèlement scolaire, suiveur et imitateur du garçon dominant. Au milieu de tout cela la venue de Tom Jeffries change immédiatement la dynamique du groupe, il vient d’un milieu aisé, d’une école privée, fasciné par le feu et manipulateur, il a une attitude malsaine envers l’autre sexe, devient le bras droit du dominant avant de prendre sa place créant beaucoup de rancœur chez les uns et les autres.
La construction de ce livre addictif est telle qu’on a vraiment la sensation d’avoir lu un podcast. Tous les éléments se mettent en place au fur et à mesure pour que nous nous fassions notre opinion mais l’auteur garde en main une pièce maitresse qu’il ne dévoilera qu’à la toute fin .
La couverture du livre est à double lecture, on peut y voir les arbres d’une forêt se refléter dans l’eau mais également des ondes radio.
Un polar addictif extrêmement bien construit qui nous happe jusqu’à la dernière page.
Lu dans le cadre du « Prix du meilleur Polar Points »
Merci aux éditions Points de m'avoir permis la lecture de ce bon thriller dans le cadre du prix du meilleur polar sélection 2025 .Scott King reprend des cold cases dans un podcast appelé « Six versions » où il interviewe les témoins de l'époque en espérant que la vérité éclatera enfin .Là ,il enquête sur la disparition tragique de Tom Jeffries dont le corps sera retrouvé un an après .Qu'est ce qui a bien pu se passer cette nuit d'Aout sur le mont Scarclaw ? A vous de le découvrir .
Scott King revient, avec au menu de son nouveau podcast « Six Versions » : une ville déprimante du nord de l’Angleterre, un vampire légendaire venu de Sibérie, une vague de froid, des marginaux, une influenceuse très populaire, un challenge débile sur le net, une tour délabrée, un meurtre, 3 pauvres types en prison, et, comme d’habitude, une histoire bien moins binaire qu’il n’y parait.
« Six Version – Le Vampire d’Ergarth » est le quatrième volet de la série de podcast de Scott King, et à ce jour c’est le dernier disponible en langue française. Après le gros bouleversement intervenu dans le podcast précédent concernant Scott King lui-même (voir « le Disparu du Wentshire »), cette fois-ci il enquête lui-même, sur place, sans se cacher au téléphone ou en vision conférence. Cette fois-ci, le narrateur se confronte les yeux dans les yeux avec ses interlocuteurs, et d’une façon ou d’une autre, il ressent leur témoignage avec davantage d’acuité. Sur la forme, tout est toujours aussi prenant. Chaque gros chapitre se compose de l’interview d’un protagoniste (un pompier, une camarade de classe de la victime, son frère, ses parents…) et intercalé entre, des extrait des vidéos d’Elizabeth Barton préparant le défi idiot qui lui coutera la vie (comme un compte à rebours). Les personnes interrogées sont en police normale, les interventions de Scott King (parlées ou en réflexions) en italique. Le tout est monté comme un bon film, de façon dynamique. On tourne les pages avec avidité, en imaginant que chaque nouveau paragraphe va apporter un indice supplémentaire au vaste tableau de la mort d’’Elizabeth. Sur le fond, on a toujours les éléments de base de « Six Versions » : la touche de surnaturel en surface, une histoire en apparence binaire et que personne avant lui n’a réellement creusé (ni la police, ni la justice ni la presse), la perversité des réseaux sociaux (très important ici), et des personnages multi facettes, multicouche on pourrait dire. Sans en dire trop, on se rend compte que les coupable n’étaient pas que des brutes sans cervelle, la victime pas qu’une jeune fille délicieuse et empathique, que beaucoup de ceux qui savent des choses soit sur eux, soit sur elles refusent d’en parler. Lors du dernier chapitre, une théorie se profile, sur « qui a fait quoi », ou plutôt « qui à fait faire quoi à qui ». C’est assez embrouillé au final, surtout que comme à chaque fois, les interlocuteurs de King donnent une version subjective, parfois tronquée de leur vérité. Ce roman comme les autres de la série, c’est une forêt dense dans laquelle parfois on a du mal à se repérer, et à repérer la vérité. Surtout que les dernières pages, en forme de retour d’outre-tombe, n’est pas très clair et n’apporte pas vraiment la lumière espérée. Ce qui est limpide en revanche, c’est la critique de la jungle des réseaux sociaux ou tout n‘est qu’apparence et cynisme. Elizabeth était une influenceuse très populaire (qui savait très bien se mettre en scène) et avait une armée de fans qui se comporte en meute. L’importance de cette meute est cruciale dans l’intrigue et explique la peur que certains interlocuteurs éprouvent encore pour Elizabeth, même plusieurs années après sa mort. C’est un roman efficace et qui confirme que la série « Six Versions » est une série de qualité, originale sur la forme, toujours pertinente sur le fond.
Le jour de Noël de 1988, le petit Alfie (7 ans) a disparu dans des circonstances inexpliquées. Son père et lui traversait la forêt de Wentshire au Pays de Galles, et le temps que le père jette un œil sous la capot à cause d’un bruit de moteur inhabituel, le garçonnet n’était plus là. Les recherches n’ont rien donné, Alfie est déclaré mort 7 ans plus tard. Scott King consacre donc son nouveau podcast à cette histoire étrange, où il est question de forêt hantée, de mère démissionnaire et alcoolique, de père éploré et de mythologie celtique.
Troisième épisode de « Six Versions » (sur 4 à ce jour), après le très perturbant « La tuerie MacLeod » et toujours les mêmes ingrédients efficaces. On repart donc avec Matt Wesolowski pour 6 entretiens qui tous apporteront une lumière différente sur cette histoire. Au départ, pour l’opinion publique, c’est la disparition d’un petit ange dans une forêt hantée, avec une mère alcoolique et irresponsable et un père courage qui a attiré sur sa personne l’intérêt médiatique et la sympathie du public. Les entretiens vont sérieusement mettre à mal cette histoire pour tabloïds. Jusqu’à la fin, le puzzle qui se dessine sous nos yeux apporte à la fois plus de noirceur et plus de malaise que l’on ne l’imaginait. Comme dans les tomes précédents, le surnaturel n’est pas loin, sans être au cœur de l’histoire, il la colore en permanence par petites touches. Là on baigne un peu dans une ambiance « Blair Witch » version celtique, le tout mâtiné de « Damien –La Malédiction ». Le deuxième entretien, celui des ouvriers du chantier jouxtant le lieu du drame, est même en plein dans cette veine. Mais au travers de ce prisme surnaturel, c’est surtout le portrait d’un homme qui se dessine, celui du père d’Alfie, Sorrel Marsden. Voilà le portrait par le menu d’une personnalité complexe, tendance toxique (notamment avec les femmes). Pour le coup, au-delà des sorcières et des farfadets, c’est plutôt Sorrel qui est la principale source d’angoisse du roman ! Comme d’habitude, les interviews sont en police normale quand les apartés des Scott King sont en italique. Chaque interviews est entrecoupée d’enregistrements de King, encore perturbé du podcast précédent et du harcèlement dont il a fait l’objet, et de sa relation étrange avec la médium qui avait tenté de retrouvé Alfie en 1988. C’est comme si cette femme exerçait sur lui une sorte de pouvoir qu’il n’avait pas vu venir. Je ne sais pas si ces apartés étaient utiles, mais comme ils sont courts ils ne parasitent pas le roman. La recette de Matt Wesolowski est parfaitement rodée à présent, chaque podcast est plus pointu que le précédent, plus nébuleux, plus difficile à lâcher. Comme les romans sont assez courts, il faut parfois se faire violence pour ne pas le lire en deux coups de cuillères à pot. Le dénouement est très inattendu et pour une fois, Scott King résous réellement l’affaire. Je me suis laissé surprendre par ce dénouement surprenant et émouvant. On croyait nager allègrement dans le surnaturel, le roman nous prend carrément à contrepied pour mieux nous offrir le portrait glaçant d’un Mal bien plus humain et plus destructeur que celui des lutins des forêts celtiques.
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