Avec une infographie privilégiant la 2D et un minimalisme dans les représentations, Martin Panchaud nous offre un objet singulier et original
Avec une infographie privilégiant la 2D et un minimalisme dans les représentations, Martin Panchaud nous offre un objet singulier et original
Simon Hope a 14 ans, il vit en Angleterre et son adolescence n'est pas de tout repos. Moqué, harcelé et racketté, il mise toutes les économies de son père à la course de chevaux du Royal Ascot et gagne plus de 16 millions de livres, bien conseillé par une diseuse de bonne aventure.
Ça ne va rien arranger, bien au contraire. Sa mère, agressée, est retrouvée inconsciente, dans le coma, son père a disparu. Simon part à sa recherche. Une quête personnelle, intime, un passage à l'âge adulte, Martin Panchaud nous livre un récit noir et complexe.
Un récit contrebalancé par un graphisme novateur. Difficile de ne pas avoir entendu parler de cet album, multi primé, qui offre une expérience de lecture unique. Des pastilles de couleurs pour les personnages, des décors en vue aérienne, pas de cases ni de bulles.... Le lecteur de BD peut être décontenancé.
Ce fût mon cas et j'ai longtemps laissé cet album dans un coin. Une fois la lecture achevée, difficile de ne pas reconnaître l'ampleur du travail de l'auteur suisse, dislexique sévère, de sa créativité et de sa capacité à nous raconter une histoire d'une façon unique.
Une BD en infographie... fallait oser ! Martin Panchaud l'a fait et force est d'avouer que c'est une lecture déroutante et intéressante. Il parvient à créer une complicité avec le lecteur en laissant la part belle à son imagination. Prêt pour l'expérience ?
Voici une œuvre complexe, originale et déroutante qui remporta le « Fauve d’or » d’Angoulême 2023.
« La couleur des choses » est un roman graphique audacieux, autant par sa forme que par sa narration. Tout est représenté en plan avec des ronds et des pastilles de couleurs qui représentent les personnages afin de permettre à l’imagination des lecteurs de leur donner forme et corps.
Alors que ce roman graphique raconte une histoire avec un minimum d’éléments, au bout de quelques pages on oublie son originalité pour ne se concentrer que sur l’histoire.
C’est un drame social au milieu duquel arrive une baleine bleue dont on se demande en quoi elle sert l’histoire. Elle a bien entendu un rôle déterminant qui va prendre corps.
Simon Hope, donc, quatorze ans, rondouillard et harcelé par ses « camarades » est issu d’une famille très fortement dysfonctionnelle. Sur les conseils d’une voyante, il va jouer aux courses et gagner 16 millions de Livres Sterling, mais dans le même temps, sa mère est massacrée et son père s’évanouit dans la nature alors qu’il a besoin d’eux pour contresigner le ticket gagnant et empocher l’argent.
Le personnage de Simon est naïf et candide. Il va se retrouver projeté dans un monde administratif hostile. Alors qu’il obtient enfin tout ce qu’il veut, il va être privé de tout ce qu’il avait, à savoir sa famille. Il va alors se lancer dans un road trip qui le fera traverser l’Angleterre à la recherche de la vérité.
Ce roman graphique récompensé pour son originalité a été très facile à lire .
Je suis la première surprise d’avoir aussi bien réussi à entrer dans l’histoire.
J'ai adoré cette bd concept. Le concept est hyper original. On rentre complétement dans l'histoire (au début je dois avouer que j'avais des doutes) et finalement notre imagination prend le dessus sur le récit comme dans un roman. A lire absolument pour qui aime sortir des sentiers battus.
Précisions liminaires : Martin Panchaud est suisse et cet album est paru d'abord en langue allemande en 2020 avant de trouver un éditeur français. Il vient d'obtenir au salon de la bande dessinée d’Angoulême, le Fauve d'or, prix du meilleur album.
Scénario original et drôlement bien mené, entre un jeune qui gagne une grosse somme, des harceleurs pas très futés, un père en fuite, une mère en mauvaise posture, une aide bienvenue d'un détective et des flics partout à la recherche de certains individus de ce beau monde. Plus une baleine bleue qui semble l'intrus totalement déconnecté de l'histoire, mais qui, comme le souligne l'auteur, aura son rôle, éminemment important. Tout cela pour une histoire que l'on suit avec avidité tout au long des 220 pages.
Mais ce qui fait et fera parler et qui retient avant tout et après coup, l'attention, c'est le graphisme. Ici, point de personnages dessinés, ce sont tous des points : par exemple, sur la couverture, il y a Simon en marron et d'autres qui tournent autour de lui. Tout est légendé, et après quelques secondes pour s'habituer, on ne se perd pas. Les environnements sont très carrés, vus du dessus, comme par exemple la course de chevaux, le champ de courses, mais aussi les maisons, les voitures... comme des plans d'architecte. Et puis encore plein d'inventions sur la playlist radio du voyage en voiture, sur la baleine bleue, l'impact des coups reçus au foie...
Qui n'aime que la BD franco-belge sera perdu et détestera sans doute, argumentant que ce n'est pas de la BD (je l'ai déjà lu je ne sais plus sur quel site). Qui aime se faire bousculer, changer ses habitudes de lecture, découvrir, s'ouvrir à toute forme d'expression pourra être décontenancé au départ et prendra un plaisir fou aux aventures de Simon. J'ai adoré cet album original, difficilement classable puisqu'il emprunte au drame, à la comédie, au polar. Bref, un album complet qui en outre, s'orne d'un très belle couverture. Il ne lui manque rien !
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