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Marin Postel

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    Couverture du livre « La mer est un mur » de Marin Postel aux éditions Phebus

    Henri-Charles Dahlem sur La mer est un mur de Marin Postel

    L'île de la désunion

    Dans ce premier roman à fleur de peau, Marin Postel raconte comment une famille va se déchirer lorsque l'aîné décide de s'installer à demeure sur la petite île sur laquelle tous passaient l'été. On passe alors du roman initiatique au drame absolu.

    L’île de Quiésay,...
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    L'île de la désunion

    Dans ce premier roman à fleur de peau, Marin Postel raconte comment une famille va se déchirer lorsque l'aîné décide de s'installer à demeure sur la petite île sur laquelle tous passaient l'été. On passe alors du roman initiatique au drame absolu.

    L’île de Quiésay, cadre imaginaire de ce premier roman, n’existe sur aucune carte. Baignée par la Manche, cette terre battue par les embruns et rongée par le sel s’étend sur trois cents hectares de granit. Elle se partage entre deux univers distincts : d’un côté, les casernes où résident les habitants permanents ; de l’autre, une zone résidentielle principalement occupée par les estivants. Malgré l’exiguïté des lieux, ces deux mondes se côtoient sans jamais vraiment se rencontrer.
    C’est sur cette île que le narrateur passe ses étés en famille, avec ses parents et son frère aîné Antoine. Leurs journées suivent un rituel immuable : une sortie quotidienne sur le voilier paternel, suivie d’occupations variées, des baignades aux promenades avec le chien, des parties de pêche aux visites du seul bar de l’île.
    Au fil des ans, Antoine gagne en indépendance, s’éloignant non seulement de son frère, mais aussi de leurs cousins Baptiste et Rémi. Les tensions s’intensifient, notamment avec leur père, de plus en plus désemparé face à cette situation. « S’il fallait situer la première véritable fissure, je dirais que tout a commencé ce jour-là, dans les dernières lueurs d’août, où mon frère, après une altercation, a planté mon père devant la chapelle de Quiésay pour retourner seul à la caserne. » Ce départ marque une rupture, scellant la volonté d’Antoine de s’installer définitivement sur l’île, de se rapprocher de Baptiste.
    Le récit explore alors les rites initiatiques auxquels s’adonne Antoine pour prouver sa valeur. « Ce jeu a duré plusieurs étés », marqué par ses « premières cigarettes, les bouteilles de bière brisées à coups de pierre ou de carabine à plomb. » Avant de les fracasser, il les vidait, bien sûr. Chaque soir, après le repas, les jeunes de la caserne se retrouvaient sur les hauteurs de Port-Cheval pour boire. Ce n’était un secret pour personne. Rapidement, mon frère s’est joint à eux, puis il a fini par y aller chaque soir, me laissant seul.
    Jusqu’à la rupture finale et au drame qui clôt le récit, le narrateur n’aura cessé d’espérer retrouver son frère.
    Dans ce roman de la séparation, Marin Postel traduit avec justesse le désarroi du jeune frère et l’incompréhension des parents. Il dépeint également les illusions d’Antoine, qui cherche à être accepté par une communauté repliée sur elle-même, hostile à toute intégration. À l’image du climat insulaire, les épreuves sont rudes, glaçantes. Le rêve d’enfant du narrateur, celui de trouver sa place au sein de cette communauté, se mue en cauchemar. L’émancipation du milieu d’origine est une épreuve douloureuse.
    Ce roman rappelle, par ses thèmes, les œuvres de Nicolas Mathieu (Connemara, Leurs enfants après eux), de Laurent Petitmangin (Ce qu’il faut de nuit) et de Frédéric Ploussard (Mobylette). Dans des styles différents, ces auteurs analysent la lutte des classes et la quête d’un ailleurs illusoire, au risque de se brûler les ailes.
    NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
    https://urlr.me/YQcwEj

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    Couverture du livre « La mer est un mur » de Marin Postel aux éditions Phebus

    Babeth_ladreyt sur La mer est un mur de Marin Postel

    Un premier roman puissant et poétique, un gros coup de cœur de cette rentrée. La découverte d’un auteur que je vais suivre de près et qui mérite qu’on le découvre. Retenez bien son nom
    Une ile de la Manche, Quiésay. Ne la cherchez pas sur la carte, elle a été inventée de toutes pièces. Là,...
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    Un premier roman puissant et poétique, un gros coup de cœur de cette rentrée. La découverte d’un auteur que je vais suivre de près et qui mérite qu’on le découvre. Retenez bien son nom
    Une ile de la Manche, Quiésay. Ne la cherchez pas sur la carte, elle a été inventée de toutes pièces. Là, cohabitent des pêcheurs qui y vivent à l’année et les estivants qui profitent de la plage, des rochers, des balades. Parmi eux, Antoine et sa famille.
    Joseph, son petit frère, va nous raconter le parcours d’Antoine, de l’adolescence à l’âge adulte, ses rapports conflictuels avec leur père, médecin parisien, son attrait pour l’ile, son amitié et sa fascination pour Baptiste, un adolescent de son âge, petit-fils de pêcheur, et pour Elodie, jeune fille convoitée.
    J’ai beaucoup aimé ce roman plein de mélancolie et de poésie, dont le personnage principal est le décor, la mer. J’ai aimé le rythme de narration, la plongée en immersion dans cette famille, l’admiration de Joseph pour son ainé, et le ton mélancolique de ce récit. J’ai aimé cette façon d’analyser le rapport si particulier des habitants à leur île.
    Un roman très abouti, qui m’a donné envie de séjourner sur cette île inconnue.

Bibliographie de Marin Postel (1)

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