"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette belle couverture dit tout de cet homme, Andreas Kuppler, seul, perdu dans ses pensées, déboussolé dans un pays qu’il ne reconnait plus, l’Allemagne, infectée par la pensée nazie.
Andreas nous raconte tout, la montée de l’antisémitisme, la manipulation de la population, l’impact sur la vie quotidienne, sur son travail de journaliste sportif en 1936, année des JO. Il nous livre surtout ses pensées intimes, ses doutes : doit-il s’opposer ? Jouer le jeu ? Il se demande même pourquoi il ne parvient pas à adhérer pleinement… Cette introspection est riche d’enseignements et d’intérêt. En opposition, le regard de sa femme est tout autre, influencé par les idées fermes de ses parents.
De ces deux regards nait une réflexion profonde sur notre attitude face à la tyrannie.
Ce scénario noir et intense de Corbeyran est servi par un dessin épais, pesant de Manuel Garcia et des couleurs sombres de Degreff idéales dans ce contexte.
Deuxième BD de la collection Flesh & Bones que je découvre et je suis encore agréablement surprise. Quant un écrivain en passe d'inspiration s'en prend à sa voisine du dessus en lui jetant un sort , il est loin de se douter que c'est toute sa vie qui va basculer dans le chaos le plus total. Un thriller réussi avec une ambiance glauque au possible agrémenté des illustrations flippantes de Manuel Garcia. Les personnages sont tous étranges, bizarres, on ne sait pas trop quoi en penser. La couverture est attirante et cette croix renversée nous laisse penser que ça ne va pas être une histoire simple.
Cette histoire est bien ficelée, on compatit avec Alex dans la première partie en tout cas, qui n'a jamais eu envie de punir (gentillement tout de même) un voisin insupportable, qui n'a jamais été agacé au plus haut point par le bruit ? C'est une situation qui pourrait être celle de tout à chacun et c'est justement bien trouvé car cela permet de s'imaginer, se projeter à la place de cet écrivain en panne d'inspiration. De-là à vouloir tuer le voisin c'est moins probable et c'est là où l'on commence à se sentir mal à l'aise et ça ne fera qu'augmenter au fur et à mesure jusqu'à la fin. La tension monte crescendo lorsque l'on comprend qu'il est prêt à tout pour faire disparaître la cause de sa panne d'inspiration , on fait alors des spéculations ( flingues, hâches, poussage dans l'escalier, accident de voiture...) et on est à coté, il va trouver une autre solution, plus lâche, moins frontale.
Les illustrations sont vraiment réussies et sont en totale adéquation avec l'histoire, les traits sont précis et retranscrivent parfaitement les émotions, les sentiments des personnages. Il y a un coté Stephen King dans cette histoire qui n'est pas pour me déplaire. Pas de zombies à l'horizon, mais un bon vieux bouquin de magie, une malédiction et les conséquences de son utilisation. Une histoire sordide dont on ne ressort pas indemne.
VERDICT
Amateur de thrillers et de malédiction cette BD est pour vous ! réussi !
https://revezlivres.wordpress.com/2016/08/29/le-signe-philippe-thirault-auteur-manuel-garcia-illustrations/
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