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Lydia Tchoukovskaia

Lydia Tchoukovskaia
Fille de l'éditeur de livres pour les enfants et poète Korneï Tchoukovski, Lydia Tchoukovskaïa née en 1907 a longtemps travaillé dans ce domaine avec un collaborateur de son père, Samuel Marshak. Son premier livre est un essai intitulé Dans le laboratoire de l'éditeur, paru en 1960. Elle est su... Voir plus
Fille de l'éditeur de livres pour les enfants et poète Korneï Tchoukovski, Lydia Tchoukovskaïa née en 1907 a longtemps travaillé dans ce domaine avec un collaborateur de son père, Samuel Marshak. Son premier livre est un essai intitulé Dans le laboratoire de l'éditeur, paru en 1960. Elle est surtout connue pour ses très précieux Entretiens avec Anna Akhmatova, fruit de longues années de conversation avec la poétesse russe, qui ont fait l'objet d'une adaptation théâtrale sous le titre Journal d'une autre, récemment reprise. Mais elle est aussi l'auteur de deux récits, qui ont tous deux leur origine biographique dans l'arrestation de son premier mari, le physicien Bronstein, qui fut arrêté en 1937 et disparut comme on disparaissait alors. Le premier, Sophia Petrovna écrit durant l'hiver 1939-1940, n'a été publié en russe à Paris qu'en 1965. D'abord traduit sous le titre La Maison déserte, en 1975, il a béné cié sous son titre d'origine d'une nouvelle traduction par Sophie Benech aux éditions Interférences en 2007. Il raconte l'histoire d'une femme simple dont le  ls, ouvrier modèle, est arrêté et envoyé mourir dans un camp. Le second que nous rééditons aujourd'hui était paru aux éditions Calmann-Lévy en 1974.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « La plongée » de Lydia Tchoukovskaia aux éditions Le Bruit Du Temps

    Marie-Laure VANIER sur La plongée de Lydia Tchoukovskaia

    Un jour, il y a de cela trois mille ans, je m’étais arrêtée devant le stand des Éditions « Le bruit du temps » au Salon du livre Paris (quand le Salon du livre ressemblait à un Salon du livre) et, indécise devant autant de titres inconnus et prometteurs, j’avais demandé que l’on m’en conseille...
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    Un jour, il y a de cela trois mille ans, je m’étais arrêtée devant le stand des Éditions « Le bruit du temps » au Salon du livre Paris (quand le Salon du livre ressemblait à un Salon du livre) et, indécise devant autant de titres inconnus et prometteurs, j’avais demandé que l’on m’en conseille un. L’indispensable, bien sûr, celui sans lequel ma vie resterait médiocre et fade à jamais... Sans hésiter, une jeune femme m’avait tendu « La Plongée » de Lydia Tchoukovskaïa. Tiens, évidemment, une Russe… (Les Russes, ils m’énervent. Parce que je sais que leur littérature est incontournable, indispensable, profonde et forte, un abîme d’intelligence, mais je n’y comprends pas toujours grand-chose et j’en ai très vite marre… Dostoïevski par exemple, je me suis attaquée à « L’idiot » des centaines de fois. Rien à faire. Malgré toute la meilleure volonté du monde, je finis par abandonner avec une mauvaise conscience absolue. Bon, j’ai quand même lu Tchekhov et Tolstoï, j’adore « Le Maître et Marguerite » de Boulgakov, et je voue un culte infini à « Oblomov » de Gontcharov. Mais quand même, les Russes, c’est pas simple... )
    Après avoir laissé un bon bout de temps ma « Plongée » prendre la poussière, j’ai fini par la tirer des oubliettes (je ne vous dis pas pourquoi, c’est une trop longue histoire) et m’y suis plongée... (elle est nulle celle-là). Il s’agit d’une œuvre inspirée de la vie de l’autrice, dissidente convaincue dont le second mari a été arrêté en 1937. Elle ne l’a jamais revu. (Je regarde par la fenêtre : une merlette accompagnée de ses deux petits, trois fois plus gros qu’elle et ne se déplaçant qu’en courant, pique dans un gros champignon blanc et donne la becquée à ses deux lourdauds ridicules qui n’auraient qu’à baisser la tête pour se nourrir eux-mêmes mais qui attendent qu’on leur fourre la bouffe dans le gosier… Ces deux gros patauds ont l’air complètement idiots. Je souhaite bon courage à la mère...) Dans ce roman qui a la forme d’un journal intime, Nina Sergeievna, traductrice, part se reposer dans une maison réservée aux écrivains et gérée par l’État, dans la partie russe de la Finlande. Nous sommes en 1949 (date à laquelle une nouvelle purge d’intellectuels commence), son propre mari a été arrêté lors des persécutions staliniennes de 1937. Elle ne sait pas ce qu’il est devenu, s’il est mort ou vivant, et elle souhaite profiter de cette retraite pour faire des « plongées » en elle-même, dans sa mémoire, afin de retrouver par l’esprit l’homme qu’elle a aimé et essayer d’imaginer ce qu’il est devenu. Elle tente d’écrire sur ce sujet. Dans cette maison, elle se retrouve avec d’autres écrivains plus ou moins ouvertement à la botte du pouvoir. Leurs propos l’insupportent, l’atmosphère est parfois très oppressante et c’est auprès de la nature qu’elle trouve un peu de réconfort. Elle tombe cependant amoureuse d’un certain Bilibine avec lequel elle se promène en forêt. Il lui semble être bien différent des autres, peut-être parce que lui aussi a vécu la déportation… Ambiance tchekhovienne garantie (ici chacun se méfie de tout le monde et c’est surtout dans les forêts de sapins que l’on accepte de se confier...), un bon suspense (qui est vraiment ce Bilibine, cette « âme-soeur » qui suscite la confiance de la narratrice et quel est le contenu du livre qu’il est en train d’écrire?) et surtout une évocation de la nature (bouleaux enneigés et compagnie) absolument magistrale… J’ai vraiment beaucoup aimé ce texte. L’avez-vous lu ? En tout cas, je vous le recommande !

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