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C'est l'été à Rio de Janeiro, mais si le commissaire Espinosa a des sueurs, c'est surtout parce qu'un tueur de policiers rôde dans la ville. Trois sont déjà morts, abattus à bout portant, de sang froid et sans témoins. Les commissariats sont en émoi mais des morts on ne dit rien. Ils étaient discrets, changeaient souvent de lieu de travail, menaient une vie en apparence rangée. Mais très vite, des rumeurs de corruption arrivent aux oreilles d'Espinosa. Se méfiant de ses collègues, il réunit au tour de lui un petit groupe de travail constitués de policiers honnêtes. Les indices sont maigres. Les enquêteurs découvrent que les ripoux menaient une double vie et entretenaient chacun une maîtresse. Mais avant de pouvoir creuser ce point, deux de ces femmes sont elles aussi assassinées. La troisième, Céleste, survit miraculeusement, le tueur s'étant trompé de cible. Et cette fois, il y a un témoin ! De la fenêtre de son dressing, Serena a vu la femme tomber du 10è étage de l'immeuble d'en face, sans doute poussée par le meurtrier. Pour Espinosa, la tâche est rude. Il doit mettre la main sur l'assassin, retrouver Céleste saine et sauve, interroger scrupuleusement Serena qui a des vues sur lui et tout cela le plus discrètement possible, afin de ne pas attirer l'attention des ses collègues ripoux.
C'est toujours un plaisir de retrouver Espinosa, le flic de Rio qui traîne sa nonchalance dans les rues de Copacabana. Ici pas de suspense insoutenable, pas d'action échevelée, le commissaire prend son temps, cogite et tente, tant bien que mal, de résoudre les énigmes que lui pose son métier. Côté privé, la vie suit son cours. Il passe son temps entre le commissariat et son appartement toujours envahi par les livres en attente d'étagères. Parfois, Irène passe le voir, pour un repas fin et une nuit d'amour, même s'ils ne sont pas vraiment en couple, ne se sont rien promis, n'ont aucun projet d'avenir. Espinosa commence d'ailleurs à se poser des questions sur le futur. La routine s'est installée, pourra-t-il la supporter encore longtemps ? Les mêmes gestes, les mêmes lieux, les mêmes dîners...le commissaire rêve d'autre chose, surtout quand la police est de plus en plus gangrenée par la corruption et qu'il ne peut même plus se fier à ses collègues.
Une enquête sympathique, mais dans les livres de Garcia-Roza, on aime surtout l'ambiance exotique de la ville brésilienne, le commissaire bibliophile et le temps qui semble s'écouler plus lentement.
A l'hôpital universitaire où le docteur Nesse donne des consultations psychiatriques, personnel et malades apprécient tous le jeune Isidoro, un garçon poli et doux qui aime venir se reposer dans le parc sous un manguier et dont le seul trouble est de ne vouloir répondre qu'au nom de Jonas. Mais Nesse ne partage pas cet engouement. Lui seul sait que son patient est psychotique, qu'il le suit dans les rues de Rio, qu'il le surveille sans cesse, qu'il tente de s'immiscer dans sa sphère privée. De plus en plus inquiet, le psychiatre voit rouge lorsqu'il découvre que Jonas fréquente sa fille aînée Leticia. Quand celle-ci disparaît, il n'a d'autre choix que de contacter le commissaire Espinosa pour dénoncer son patient qu'il accuse d'avoir séduit sa fille pour lui nuire. Ce qui semble être une fugue amoureuse se termine mal. Nesse fait interner Jonas, Leticia proteste et finit par devenir folle.
Six mois tard, Espinosa est amené à revoir les protagonistes de cette histoire : une lettre arrive au commissariat qui accuse le docteur Nesse d'avoir tué Jonas, Leticia est toujours sous traitement et cette fois, c'est Roberta, la fille cadette qui est introuvable. Le commissaire essaie de démêler les fils d'une affaire compliquée. Qui est la victime ? Jonas dont on ne sait avec certitude s'il est mort ? Le docteur Nesse harcelé par un psychopathe ? La vérité semble difficile à appréhender...
Plus roman psychologique que polar, cette quatrième enquête du commissaire Espinosa est un embrouillamini entre un médecin et son patient dont on ne sait lequel des deux manipule l'autre, lequel des deux est paranoïaque, lequel des deux est persécuté. Quoi qu'il en soit l'histoire raconte la lente déliquescence de ces deux êtres, en raison de leur antagonisme réel ou supposé. Le psychiatre voit sa vie parfaite partir à vau-l'eau, sa famille se déliter, le patient y perd sa liberté et même sa vie. L'enquête de la police est délicate, fondée seulement sur des témoignages dont la véracité n'est pas toujours prouvée. Espinosa, fidèle à lui-même, est plus dans la réflexion que dans l'action mais, de toute façon, rien ne peut arrêter le poison qui envenime les relations de tous les protagonistes.
Trop cérébral, trop lent, ce roman est jusqu'ici le moins réussi de cette pourtant très bonne série. Même Rio, froide et pluvieuse, ne parvient pas à rehausser l'intérêt d'un lecteur qui ne saura jamais qui du docteur Nesse ou de Jonas était le fou de l'histoire. Pas franchement mauvais, plutôt déconcertant.
Harcelé au téléphone par un jeune homme qui veut absolument le rencontrer, le commissaire Espinosa finit par accepter et se retrouve en face de Gabriel qui lui raconte une bien étrange histoire. Il y a près qu'un an de cela, alors qu'il fêtait ses 28 ans avec quelques collègues de bureau, un devin s'est approché de sa table pour lui prédire qu'il tuerait quelqu'un avant son prochain anniversaire. Or, l'échéance est proche et Gabriel a peur de commettre un meurtre. Pour le commissaire de Rio, une enquête semble superflue puisqu'il n'y a la eu crime. Cependant, touché par la détresse de Gabriel, il charge tout de même son adjoint de quelques recherches au sujet du voyant et accepte de rencontrer Olga, une amie et collègue du jeune homme pour qu'elle témoigne de sa bonne santé mentale. Le jour dit, celle-ci vient, accompagnée de sa meilleure amie Irène qui ne laisse pas Espinosa indifférent, pour le plus grand dépit de Gabriel qui craint que le policier soit distrait dans son travail. L'affaire pourrait en rester là, après tout il ne s'agit que d'une prédiction aussi ridicule que peu fiable. Mais, très vite, les morts s'enchaînent et les victimes ont toutes un lien avec Gabriel. Est-il le meurtrier ? Espinosa n'y croit guère, et avec lui, la mère très pieuse et un zeste possessive de Gabriel qui pense que son fils est l'innocente victime des forces du Mal. Les choses se corsent pour Espinosa qui enquête officieusement, tout en entamant une liaison avec la belle Irène.
Rio et Espinosa, deux ingrédients qui suffisent au bonheur des lecteurs de GARCIA-ROZA. Cela est une approche des plus originales puisqu'au commencement de l'enquête, aucun crime n'a été commis. Rio, exotique comme toujours, est, en ce début d'hiver, balayée par les vents qui peuvent rendre fou. Mais si Espinosa est grisé, ce n'est pas par les forces d'Éole mais par les formes d'Irène et les demis qu'il engloutit en sa compagnie. Ce qui ne l'empêche pas de penser à son enquête lors de longues promenades propices à la réflexion dans les rues de la ville. Et l'enquête justement ? Elle est tortueuse, met en scène un personnage influençable, soumis à une mère abusive, qui peu à peu bascule dans la folie. A cause des prédictions d'un voyant de pacotille ? Pas si sûr.... Le malaise remonte à l'enfance et à une mort déjà suspecte. Mais l'assassin de cette histoire n'est pas évident à découvrir. Espinosa a plusieurs théories et laisse aux lecteurs le choix du coupable. Une fin ouverte qui correspond très bien à l'ambiance de doute du roman.
Un polar hors-norme, dépaysant, intrigant, au tempo lent et qui se déguste sur le même rythme. On aura plaisir à retrouver Espinosa dans la suite de ses enquêtes, au bras d'une épouse comme il en rêve de plus en plus souvent, ou plus probablement avec un compagnon à quatre pattes comme le lui suggère sa jeune voisine. A suivre.
Quand le couple sort en titubant du restaurant, il ne sait pas qu'un gamin des rues, installé pour la nuit dans son carton, les observe. Pourtant rien échappe au petit mendiant et certainement pas le portefeuille qui tombe sans bruit de la poche de l'homme complètement ivre. Quand tout est calme, il s'en empare mais déchante en y trouvant une carte de la police de Rio. Garder son butin serait source d'ennui. Il le repose donc mais le surveille et ne peut s'empêcher de suivre l'homme qui le ramasse.
Le lendemain, le portefeuille est toujours dans la nature et celui qui l'a perdu est dans la panade. La femme qui l'accompagnait, une prostituée avec laquelle il était plus ou moins en ménage, est retrouvée assassinée, les pieds entravés par sa ceinture et lui ne se souvient de rien. Heureusement, même s'il est à la retraite,Vieira a encore ses entrées au commissariat et il sait qu'il peut compter sur le commissaire Espinosa pour l'aider, voire le disculper.
Bien loin des plages ensoleillées, des filles en bikini et des airs de samba, le fraîchement promu commissaire Espinosa écume les bas-fonds de Rio, là où les dealers copinent avec les flics ripoux, où les gamins des rues se font brûler vifs par de soit-disant justiciers, où les prostituées rêvent d'une vie meilleure. Il y côtoie les laissés-pour-compte qu'il tente tant bien que mal de protéger du mal. Mais malgré ses efforts, les morts se multiplient dans cette enquête délicate qui concerne un policier à la retraite. Espinosa a donc fort à faire entre son collègue qui se met en danger, une prostituée aguicheuse, un gamin qui lui file sans cesse entre les mains et une artiste-peintre jolie comme un cœur et qui fait battre le sien. Pourtant, jamais il ne s'affole. Espinosa prend son temps, travaille à son rythme et peine à démêler les fils d'une intrigue qui a tendance à lui échapper.
On l'aura compris l'enquête se résout lentement mais l'intérêt n'est pas forcément émoussé pour autant. GARCIA-ROZA propose un voyage dans les rues de Rio et évoque les problèmes de la ville : la corruption qui gangrène les services de police, la violence subie par les sans-abris, les enfants mendiants, la drogue qui circule, la prostitution et la solitude des retraités. Derrière la carte postale, il y a Espinosa, tendre, humain, rêveur, toujours du côté de la veuve et de l'orphelin. A lire pour l'ambiance et la visite de Rio.
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