"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Luce Marmion nous livre avec « Le mur dans la peau », paru en 2017, la deuxième enquête de son héros Adrien Magadur, après « Le vol de Lucrèce ».
Je la découvre avec ce roman, mi-policier, mi-thriller assez envoûtant je dois dire, qui ravira les parisiens puisque tout au long du récit nous visitons les petits quartiers de la capitale. A la recherche de spots de Street Art, car notre prédateur est un artiste, un esthète qui sévit dans le domaine du graff représentant des faunes (créatures légendaires de la mythologie romaine) dans des attitudes exprimées par le danseur Vaslav Nijinski dans « Le prélude de l’après-midi d’un faune ». Ballet sur une musique de Claude Debussy, qui fera scandale à sa sortie en 1912 et révolutionnera, en son temps, la pratique de la danse.
Revenons à notre histoire, Magadur alias « Maga » ou « le grand », ancien du 36 Quai des Orfèvres, évolue désormais dans un cabinet de privés. Constitué de Demorsy, le patron, ancien prof de philo, d’un geek aux attitudes clownesques, Franck Vermois, un crack es informatique et Alice, une petite rouquine amoureuse du grand, d’autant plus que Maga a pris en affection sa petite Marie, jeune femme de 16 ans boudeuse, que travaille l’adolescence.
Se présente au bureau Enora Kerneur, galeriste de profession, qui s’inquiète de la disparition de son amie et co-locataire Audrey. Curiosité du hasard, Enora n’est pas une inconnue, elle n’est autre que la fille de la famille d’accueil qui a hébergé Maga dans sa jeunesse. N’en doutons pas tous les moyens vont être mis en œuvre pour élucider l’affaire, surtout que le patron Demorsy est subjugué par Enora qui la décrit comme « une rose anglaise ».
Les premières investigations montrent qu’Audrey est inscrite sur un site de rencontres « Lovenko », où elle a échangé, dernièrement, avec un certain Vaslav. Ni une, ni deux, nos enquêteurs vont s’inscrire sous de faux profils pour approcher cet homme et les différentes jeunes femmes avec qui il a été en contact. Bingo ! Il semble que plusieurs d’entre-elles soient portées disparues., pas très rassurant, tout cela !
Nous avons un temps d’avance sur nos détectives, car nous suivons en parallèle, Alexis infirmier en dermatologie à l’hôpital Saint-Louis passionné par l’art citadin. Notre homme, qui signe ses œuvres sous le blaze d’ArtSeine, est un puriste et n’hésite pas à se servir de son physique de jeune slave romantique pour attirer les jeunes femmes à son domicile. Car pour lui, il n’y a meilleur support pour mettre en valeur ses dessins que la peau de ses victimes.
Marie, la petite d’Alice, se passionne également pour les tags et autres graffitis, son dada à elle c’est de représenter des rhinocéros. Inévitablement ces deux-là vont se rencontrer et le suspens va crescendo.
Que se passe-t-il dans la tête de notre psychopathe, ému, amoureux de ses proies, d’où lui vient ce désir irrépressible de les dépecer ?
Luce Marmion, nous plonge avec brio dans ce monde de l’art des rues, bien servie par une galerie de personnages hautement sympathiques. On arrive, même parfois, à s’attendrir sur les fêlures de ce tueur en série, c’est pour dire !!
Un grand merci à Corsaire Editions et sa collection Pavillon noir pour cette lecture.
Un excellent polar, bien construit et plein de rebondissements. Un premier roman très prometteur et très bien documenté sur l'art. Des personnages complexes mais bien campés. Une approche psychologique intéressante. Bref, une belle découverte !
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