Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Il y a des livres tellement denses qu'ils nous prennent dans l'intensité de leur champ gravitationnel sans nous laisser aucune échappatoire... On est immédiatement happé et, après quelques pages, on arrête de respirer pour continuer notre lecture en apnée !
Pourtant au départ, je n'étais pas partie pour une lecture qui me laisserait complètement KO !
Il me fallait juste un livre "tampon" (court et vite lu) avant de partir à la découverte de Terra Ignota d'Ada Palmer... et L'homme qui mit fin à l'histoire de Ken Liu me paraissait parfait pour ce rôle ! Alors je me suis lancée tête baissée sans prendre le temps de lire le 4ème de couverture...
Et c'était peut-être aussi bien... le choc n'en a été que plus violent !
L'homme qui mit fin à l'histoire est la contraction des 570 minutes du film Shoah de Claude Lanzmann et des livres de Jonathan Littell et de Primo Levi (Les Bienveillantes et Si c'est un homme)... Sauf que ça ne concerne pas les atrocités commises par les nazis au cours de la 2ème guerre mondiale mais de celles perpétrées par les japonais au cours de cette même guerre et pour lesquelles il n'y a jamais eu d'actes de contrition.
L'homme qui mit fin à l'histoire est un livre puissant et INDISPENSABLE qui interroge sur notre façon de détourner les yeux d'événements qui se passent ou se sont passés loin de chez nous.
Une lecture qui a été au-delà du coup de cœur pour moi !
Je ne suis très attiré par les nouvelles car j'aime me plonger dans une histoire et m'y tenir longtemps. Pourtant, les fictions de Ken Liu bien que fixées dans la SF m'ont séduites par leur aspect poétique, "la ménagerie de papier" est vraiment belle. Mais surtout pas que ça: passionnante aussi, est "la forme de la pensée" ..; Toutes peuvent se défendre d'être issues d'une imagination très fertile !
Une ode aux travailleurs chinois venus aux Amériques pour tenter leur chance lors de la ruée vers l'or. Là où règne l'individualisme, eux se regroupent pour faire bloc. Ils amènent leur savoir-faire, leurs légendes, leur cuisine. Loin de se retrancher, de s'isoler des populations, ils tentent de se fondre dans l'Amérique où règne le puritanisme, la peur de l'autre. Mais les yeux d'une enfant, dans ce coin de l'Idaho, vont faire chanceler les apprioris. Ken Liu tisse avec émotion ces reconversions dans une novella de l’Imaginaire empreinte de nostalgie. Loin des thèmes classiques. C'est là le talent du conteur.
Ce recueil, couronné du Grand Prix de l’imaginaire 2016, regroupe 19 nouvelles très différentes tant par leur univers que par leur thème. Ken Liu aborde l’humanité par des approches très diverses, ce qui aiguise la curiosité du lecteur.
« La ménagerie de papier » qui donne son titre au livre, est une petite merveille. En quelques pages, l’auteur nous parle de la perte de ses racines, des difficultés d’intégration et des relations mère-fils avec les difficultés qu’une langue, une culture autres peuvent provoquer. Cette nouvelle m’a profondément émue, et c’est, de loin, celle que je préfère. Il n’est donc pas surprenant qu’elle ait remporté trois prestigieux prix littéraires : World Fantasy, Hugo et Nebula.
« Mono no aware » est le récit épique de cet enfant parti sur un vaisseau et qui évoque avec tendresse son père, sa mère, laissés sur une terre agonisante. C’est d’une grande force évocatrice et teinté de poésie. On change de registre avec « La plaideuse », histoire bien ficelée et qui nous tient en haleine avec la jeune Sui Wei Far qui mène l’enquête et confond le coupable. « Faits pour être ensemble », qui parle de la perte de liberté et de la surveillance permanente des hommes, est glaçante.
Je n’ai pas accroché à certaines histoires, mais l’avantage des nouvelles, c’est qu’on passe vite de l’une à l’autre et toutes ces histoires proposent des pistes de réflexion pleines d’intérêt.
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