"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Détente et sourires assurés avec Joseph Connolly. Scénario habituel avec les travers ridicules de personnages auxquels l’auteur sait ne rien épargner. Ils sont ridicules, grossiers, égoïstes, idiots, alcooliques, dépensiers, lubriques, j’en passe et j’en oublie, et vous savez quoi (imitation hors copyright du style Connolly), c’est pour ça qu’on les aime.
Parce qu’à partager les aventures de ces croisiéristes, qu’est-ce qu’on se sent sérieux, poli, altruiste, intelligent, tempérant, bon gestionnaire et…maître de nos pulsions dans la mesure du possible (je pense m’en être bien tiré, parce que pour tout vous dire, ce n’était pas si facile que ça de trouver le pendant de lubrique sans laisser penser que…je m’égare un peu là, non ?)
Bon, ce n’est pas le meilleur Connolly, si vous ne le connaissez pas, commencez plutôt par Vacances Anglaises ou par Ca ne Peut Plus Durer, mais c’est toujours suffisamment drôle pour passer un excellent moment. Je me suis encore surpris (une fois, d’habitude c’est plus souvent) à éclater de rire au détour d’une réplique.
Que ça n’empêche personne de fréquenter les bateaux de croisière, les aventures et les personnages décrits doivent tout à la fiction, à l’imagination et au sens de l’observation de l’auteur. Toutefois, soyez prudents si, d’aventure, vous vous rendiez compte que Joseph Connolly est dans les parages. Là, il faudrait passer (très) au large car je ne souhaite à personne de finir transformé en personnage d’un de ses romans. Vous avez beau être, tout comme moi, sérieux, poli, altruiste, intelligent, tempérant, économe et maître de vos nerfs et de vos émotions, Dieu sait ce qu’il ferait de vous.
Bon vent !
Elisabeth part en vacances au bord de la mer (hôtel 5 étoiles)…elle a tellement besoin de « faire un break !» ce qui étonne beaucoup Howard, son mari, qui se demande « un break, mais par rapport à quoi ? Qu’est-ce que tu fais Elisabeth ? Je me suis souvent posé la question ».Bien élevé, il n’insiste pas et garde sa question pour lui; de toute façon il s’arrange pour ne pas faire partie du « break », contrairement à leurs voisins et amis Brian et Dotty, (surtout Dotty, parce que Brian ruiné par la moquette qu’il n’a pas fumée mais sur laquelle il a tout misé pense que les vacances, même dans la caravane pourrie qu’il a louée pour une misère, sont un luxe qu’ils ne peuvent plus s’offrir) qui s’arrangent pour partir au même endroit et au même moment.
Une collection de plaques d’égout, une pastille de menthe qui ne passe pas, une machine à écrire défaillante retapée par un bricoleur compulsif, un bain de boue pris en plongeant la tête la première du haut d’une falaise, un bébé à prêter pour l’été (ou à donner si affinité), un vol transatlantique délicat, du shopping compulsif, beaucoup (trop) de champagne, un mari jaloux, vraiment très jaloux…complètement taré en fait…bienvenue dans l’univers loufoque de Joseph Connolly où les portes et les claques…claquent !
C’est distrayant, et très drôle, certains passages sont hilarants.
Le ridicule ne tue plus, dit-on et pourtant ces personnages ridicules sont bien souvent à mourir de rire. Le fou rire n’est jamais loin, aux pages 50 et 255 en particulier.
L’amour est aveugle mais aussi particulièrement sourd. Chaque partenaire pense à la place de l’autre lequel pense tout autre chose, la plupart du temps exactement le contraire. En parlant d’amour, on parle plutôt de sexe et d’argent le tout baignant dans un océan d’alcool le plus souvent utilisé comme analgésique.
Les goujats le disputent aux imbéciles, les vieux se voient encore beaux, les mariages moisis finissent par exploser, puis, faute de mieux, se reconstituer même s’ils ont dépassé le stade de la décomposition avancée ; bref « ça ne peut plus durer ». Sauf que si… ça continue, encore et encore, comme dans la chanson. De fil en aiguille une catastrophe en appelle une autre puis une autre jusqu’à plus soif (pour certains des personnages jusqu’à la gueule de bois)…jusqu’à ce que la baby-sitter qui a été virée parce qu’elle aurait couché avec le mari, bien qu’elle s’en défende, finisse par être réembauchée et qu’elle…vous me comprenez !
C’est désopilant, cynique et, disons le, désespérant. C’est pour cela qu’il me semble nécessaire d’être en bonne santé morale avant de débuter cette lecture que je déconseillerais donc à tout lecteur étant en passe ou venant de divorcer, de perdre son emploi, de régler sa pension alimentaire devant une portion individuelle de surgelé, ou de tenter de séduire une personne beaucoup plus jeune que lui. Si vous avez échappé à ces catastrophes (ou si vous vous en êtes vraiment remis) alors foncez, vous allez rire !
cet auteur a peut-etre autrefois été vu comme un comique; mais aujourd'hui, il est d'un humour dépassé littérairement parlant! Il m'a fallue pas moins de 33 pages pour rire un peu...C'est vous dire à quel point il est rasoir!
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