(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Au gré de ses voyages, Ludovic Piétu nous raconte ses histoires de cœur comme ses histoires de cul sur une dizaine d'années et beaucoup de rencontres. C'est sympathique et léger, porté par le dessin et la narration très agréables de Jika, mais si je l'ai lu avec plaisir, il ne m'en reste pas grand chose une fois l'album refermé. J'imagine sans peine que l'album précédent (que je n'ai pas lu) avait de la profondeur, avec des questionnements sur sa vie et son identité, mais ce deuxième tome m'a semblé un peu superficiel. Ludovic a beau enchainer les rencontres, on ne perçoit aucune évolution du personnage, et il semble en être au même point à la fin de l'album qu'au début, ce qui est finalement un peu triste. Si l'idée de base "on devrait faire des strips BD de tes plans cul" était rigolote, sur un album aussi long, elle aurait mérité un peu plus de recul.
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Autant l'homosexualité ne me pose pas de problème, autant cette surconsommation de sexe et de coups d'un soir est trop éloignée de mes pratiques.
Ces récits ne m'ont que peu intéressés, cela aurait été probablement similaire s'il s'agissait de conquêtes d'un Dom Juan.
Je passe... Mais je reconnais que la liberté de ton est appréciable et qu'elle peut déshiniber des personnes gays qui ont encore du mal à d'accepter.
On retrouve donc Ludovic après son coming-out qui est toujours à la recherche de l’âme sœur … et des plans culs. Et comme il voyage beaucoup, il a beaucoup d’aventures affectives … et de plans culs. Heureusement ce n’est pas que de la « nymphomanie masculine » dont il est question, mais bien de l’homosexualité assumée et partagée dans une société qui s’ouvre progressivement.
Si je reste toujours circonspect par certains étalages (cf. mon blocage sur le narcissisme de notre époque, souvent doublé d’une forme d’exhibitionnisme) il est toutefois parfois nécessaire de partager pour montrer que c’est possible à ceux qui vivent mal leur situation.
Et les qualités graphiques de Jica et la sensibilité de Ludovic dans ses histoires, y compris dans ses relations amicales avec le genre féminin, donnent de la lisibilité à ces 140 pages
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Roquemoute et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
Après l’immense succès de « Pédale ! », les Editions Rouquemoute nous livre ici ce second album qui en est la suite mais peut être lu indépendamment. Une double page en début d’album fait un rapide rappel des protagonistes et de ce qui s’est passé ultérieurement.
Ludovic a vingt-quatre ans et cela fait maintenant un an qu’il a fait son coming-out. Après tant d’années à faire semblant d’être hétéro, il ne sait pas vraiment ce que ça veut dire « être homo ». Il vient de finir ses études d’ingénieur agronome et a décroché un premier job à Lyon. Il va donc devoir apprendre à vivre seul et trouver l’orientation qu’il veut donner à sa vie. Pour le meilleur ou pour le pire les sites de rencontres et le magazine Têtu vont également lui fournir des pistes pour ce parcours initiatique. Ses voyages qui l’entrainent de Lyon à Pékin puis Saintes, Bangkok et Montpellier vont favoriser son évolution sur les dix années que couvre cet album ( de 2003 à 2013).
Durant ces dix années ont voit comment est perçu l’homosexualité dans ces différents lieux et en parallèle on voit l’évolution de Ludovic. Comme un clin d’œil, l’album se termine en 2013 avec l’adoption de la loi du « Mariage pour tous » portée par Christiane Taubira à l’ Assemblée Nationale.
Dans ce roman graphique, Ludovic partage sans filtre et sans tabou les nombreuses expériences qui lui ont permis d’assumer sa sexualité sans jamais tomber dans le vulgaire. L’illustration délicate et pudique de Jika y est bien sûr pour beaucoup.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Rouquemoute pour cet envoi. »
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