"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après une introduction textuelle vraiment très intéressante, nous rencontrons Anda, adolescente occidentale fraîchement débarquée en Arizona. Amatrice de jeux vidéo et d'informatique, elle a le plaisir de rencontrer Liza l'Organiza, gameuse de métier lors d'une intervention dans son collège. L'intervenante propose aux joueuses de rejoindre sa guilde, exclusivement féminine. Attention, ce ne sont pas seulement celles qui sont derrière leurs écrans qui doivent être des femmes : leurs avatars aussi doivent être féminines, obligatoirement ! (Eh non, ce n'est pas si répandu, finalement...)
Anda se lance alors dans l'aventure de Coarsegold on line. Elle y découvre un univers épique d'heroic fantasy, des amies virtuelles très réelles, une façon de gagner du "vrai" argent, l'existence des "Gold farmers" et la misère qui se dissimule derrière les apparats du jeu...
D'habitude, je n'apprécie pas tellement les dessins aux traits gras et aux couleurs très contrastées, mais ici, cela ne m'a pas gênée du tout car il me semble que ça colle très bien à l'histoire. L'intrigue est prenante, le scénario est rythmé, très bien servi par la dynamique des illustrations, par ailleurs très expressives.
J'ai appris l'existence des "Gold farmers" et j'ai découvert plusieurs choses au sujet de l'envers du décor des jeux vidéo en ligne (ici un MMO RPG : donnée très importante dans l'histoire). L'album explique très bien le fonctionnement de ce type de jeu, à savoir les jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs. Je l'ai trouvé très pédagogique, autant grâce à l'introduction que grâce aux quelques notes de bas de page et aux explications fournies dans les dialogues. L'album met bien en scène les inégalités et différences de traitement entre populations (ici l'américaine de la classe moyen et le pauvre chinois). Il tente de dénoncer certaines injustices, notamment concernant la santé. Et surtout, IRL (traduction = "In Real Live") rappelle à quel point seul l'univers du jeu vidéo est virtuel ; car les joueur.euse.s, elles et eux, sont bien réel.le.s. Ces personnes subissent *pour de vrai* la "vraie vie", et bénéficient *pour de vrai* des vraies relations qui peuvent se nouer entre les personnes derrière leurs écrans !
Dans son roman graphique "Le prince et la couturière", Jen Wang nous entraîne dans un récit enchanteur et plein de finesse qui aborde des thèmes tels que l'identité, l'acceptation de soi et la diversité de manière touchante et poétique.
L'histoire se déroule à Paris, au début du XXe siècle, où le prince Sébastien est en quête d'une fiancée. Cependant, il cache un secret : il aime se travestir en robe et se métamorphoser en la fabuleuse Lady Crystallia. Seul Francès, une jeune et talentueuse couturière, est au courant de cette facette de sa personnalité.
Francès, qui rêve de devenir une grande couturière, vit une véritable dualité intérieure. D'un côté, elle se sent honorée d'être la complice de Sébastien et de pouvoir réaliser des tenues sublimes pour lui, mais de l'autre, elle ressent une frustration grandissante de ne pas pouvoir exprimer pleinement ses propres aspirations. Elle se demande combien de temps elle pourra repousser ses rêves pour protéger le secret de son ami.
Au fil des pages, Jen Wang réussit à construire des personnages complexes, attachants et profondément humains. Elle brosse les portraits de deux individus en quête d'identité, confrontés aux pressions sociales et aux normes de genre de l'époque. L'auteure explore également le pouvoir de l'art et de l'expression de soi à travers la couture, qui devient un moyen pour Francès et Sébastien de se libérer, de vivre leur vérité et de s'épanouir.
Ce qui rend ce roman graphique captivant, c'est la manière dont il brise les clichés habituels des contes de fées. Ici, point de princesse en détresse, mais plutôt deux protagonistes qui se lancent dans une quête personnelle pour trouver leur place dans un monde qui ne les comprend pas toujours.
Les illustrations sont délicates, empreintes de douceur et de poésie. Chaque planche est un véritable ravissement visuel, nous permettant de plonger pleinement dans l'univers féerique et coloré.
"Le prince et la couturière" est une histoire captivante qui nous transporte dans un Paris enchanteur du début du XXe siècle. L'auteure parvient à aborder des thèmes forts avec subtilité et intelligence, tout en nous offrant un récit passionnant et un rythme entraînant. Une véritable ode à la diversité et à l'acceptation de soi.
Tout pourrait débuter comme un conte classique : un prince, des prétendantes au mariage et une couturière. Mais ici, pas de stéréotypes ! Ce prince aime porter des robes, et alors qu’il paraît presque éteint dans son rôle royal, il devient flamboyant lorsqu’il se transforme en Lady Crystallia vêtu des tenues confectionnées par son audacieuse couturière. Le prince et la couturière, c’est l’histoire de deux personnages réunis par l’amour de la mode et de la haute couture, qui voient leur amitié se ternir à cause des secrets : le prince ne peut pas assumer publiquement sa vraie nature, et la jeune couturière voudrait sortir de l’ombre. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher la fin, mais j’ai apprécié ce récit qui évite les clichés. C’est une BD jeunesse efficace et pertinente sur l’acceptation de soi.
C'est un roman graphique que j'ai beaucoup aimé : Le Prince et la Couturière de Jen Wang aux éditions akileos. L'autrice, et dessinatrice aux jolis coups de crayons ronds et chaleureux, propose une revisite d'un conte de fée dans lequel un prince cherche à être lui-même et une couturière rêve de voir son talent reconnu
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J'ai trouvé que c'était un bon roman graphique à mettre entre toutes les mains et notamment les plus jeunes, car sans forcément prendre beaucoup de risque ou à exposer de profondes réflexions, l'histoire nous invite tout de même à réfléchir sur ce qu'est le genre, comment nous le définissons et l'imposons sans prendre en considération les envies des autres et bien sûr sur nos propres préjugés
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Nan parce que franchement un garçon et qui plus est, un prince, qui s'habille en fille, ça fait tâche non ? Et bien non, les filles portent des pantalons, pourquoi les garçons ne pourraient pas porter des jupes ? C'est tout con, mais on est quand même bien engoncé.e dans nos préjugés. Et on ne parle même pas de sexualité, juste de "j'aime porter des robes" ou "j'aime porter des salopettes". Pas de case, juste une quête de soi (PS : quand bien même on parlerait de sexualité ce serait le même discours)
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J'ai aussi beaucoup aimé les personnages, les relations qu'ils entretiennent et comment ils évoluent au fil des pages, notamment les parents du prince.
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C'était une lecture touchante, drôle, émouvante, emprunte de respect et qui pousse à la réflexion. Un très bon roman graphique jeunesse.
⭐⭐⭐⭐,5/5
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RàD : autrice racisée, garçon qui aime les robes et sort de la société hétéronormative
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https://www.instagram.com/p/CV0qu1GKgUD/
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