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Cinquante sept années de carrière, plus d'un demi-siècle ! Qu'on le veuille ou non, qu'on l'assume ou pas, Johnny Halliday nous aura tous marqués. Nous sommes tous capables de fredonner quelques vers de ses chansons les plus célèbres. Et pour détourner l'une d'entre elles, "il y a tous en nous quelque chose de Johnny !"
Tel est l'argument du livre de Jean-Pierre Suaudeau, ni une biographie, ni vraiment un roman...
L'auteur le reconnaît lui-même : bien que se sentant éloigné de la culture de JH, il a été, à son corps défendant, imprégné des grands succès du chanteur. Alors, après le décès de l'idole, il a voulu comprendre, rêver, imaginer, décrire, ce qu'avait pu être, ce qu'aurait pu être, la vie de Johnny.
C'est ce texte qu'il nous propose, qui plonge ses racines dans l'histoire du jeune Jean-Philippe Smet, futur JH, et qui, s'appuyant d'évidence sur une abondante documentation, nous fait partager son parcours, ses rares certitudes et ses nombreux doutes.
L'écriture de J.P. Suaudeau est celle que j'avais découverte dans un précédent roman (Les forges, chez le même éditeur). Elle enveloppe le sujet de circonvolutions poétiques. Et c'est un peu ce qui m'a gêné : si elle ne cache rien des addictions du chanteur, elle fait mal ressortir sa violence, sa bestialité, souvent autodestructrices... Comme si, fan malgré lui, l'auteur avait voulu nuancer certaines facettes trop noires de la personnalité de l'idole.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/04/18/poetique-dune-idolerever-johnny-jean-pierre-suaudeau-joca-seria-fan-malgre-lui/
J'ai rencontré Jean-Pierre Suaudeau un peu par hasard au salon du livre de Paris : un couple d'amis nantais nous avait conseillé de passer par le stand de son éditeur. Nous avons passé un moment agréable à discuter, et je suis reparti avec son dernier ouvrage dédicacé dans mon sac. Et je ne le regrette pas !
L'histoire des forges de Trignac, qu'il nous conte, aurait sans doute pu inspirer Emile Zola, ou, plus près de nous, Jean-Pierre Chabrol, deux de mes auteurs préférés ! Et je trouve une forme de filiation dans la structure du récit.
Le style peut parfois faire penser à Jean d'Ormesson... L'écriture, tantôt de phrases très courtes, tantôt de phrases longues ... comme des paragraphes, peut parfois dérouter et exige une certaine concentration. Mais l'histoire captivante de ces forges, qui transforment la petite paysannerie en prolétariat, où les luttes des années 1970 font écho à celles de la fin du 19ème siècle et à celles du Chili tombé sous la coupe du dictateur, a retenu toute mon attention.
Un petit livre (moins de 100 pages) mais un grand et beau récit !
Il faut aussi souligner le travail de documentation, qui apporte beaucoup de détails au roman.
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