Un nouveau voyage extraordinaire en compagnie du romancier, Prix Nobel de Littérature
Un nouveau voyage extraordinaire en compagnie du romancier, Prix Nobel de Littérature
Le 4 ème de couverture donne une des clefs de lecture de l’écriture de J.M.G.L.C. dans cet « Avers » qui est sa façon de s’engager face à l’injustice pour faire naitre un sentiment de révolte chez le lecteur au regard des parcours de ceux qui sont souvent considérés comme des indésirables … même si nombreux contribuent à permettre à la société de fonctionner.
Ce recueil de nouvelles regroupe à la fois des textes déjà publiés et de nouveaux écrits. Les nouvelles peuvent être brèves ou structurées en plusieurs chapitres. Mais toutes se focalisent sur des personnages aux parcours difficiles, aux exils forcés ou subis : réfugiés, immigrés pour certains, … , à l’exploitation de leur situation, à la transparence de nombreux regards par les habitants de ces nouveaux lieux où ils essayent de s’intégrer et de refaire leur vie, ou a minima pour un moment de leur vie.
Mais l’humanisme du regard de Le Clézio sur ces citoyens du monde est bien présent pour donner à voir l’invisible (regarder l’avers), montrer les qualités de certains qui sont rejetées (ah ! la voix de Maureez et sa libération dans la nouvelle éponyme du livre) et réveiller certaines consciences quitte parfois à préférer des histoires simples plutôt que des créations littéraires sophistiquées.
Rien que le titre mérite attention de ce petit livre qui est un peu le « pedigree » (comme ont pu écrire Simenon et Modiano) de J.M.G.Le Clézio dont le nom se charge déjà de sa multiplicité revendiquée.
C’est par de très courts chapitres pour un livre dense (136 pages y cp début et table des matières !) que Le Clézio se raconte, se situe. Certains titres des chapitres illustrent le fil de son temps : « une enfance dans la guerre » / j’allais devenir africain / seconde enfance / témoin de la colonisation / Dés la naissance j’étais double / … Et compte tenu de la place de l’écrit dans sa vie, il précise son rapport à certains auteurs, aux écrits, …
C’est plutôt un livre d’éclairages. Il ne faut pas y chercher une mise à nue, du sensationnel, etc.
C’est d’abord un livre pour ceux qui apprécient les écrits de Le Clézio ; mais c’est aussi une contribution subtile aux débats d’aujourd’hui sur l’identité au travers de son propre parcours de vie.
« Pour moi, l’écriture est avant tout un moyen d’agir, une manière de diffuser des idées. Le sort que je réserve à mes personnages n’est guère enviable, parce que ce sont des indésirables, et mon objectif est de faire naître chez le lecteur un sentiment de révolte face à l’injustice de ce qui leur arrive » … Ces mots de l’auteur en quatrième de couverture annoncent au lecteur ses rencontres avec les exclus du bonheur, les indésirables. Qu’ils essaient de vivre en Amérique du Sud, au Moyen-Orient, à l’Ile Maurice, à Paris ou partout ailleurs… ils ont fui la ségrégation, la guerre, l’invasion, la détérioration de leur pays, tenté d’échapper à la misère et emprunter des chemins inconnus qui auraient pu les mener vers la lumière.
Dans les huit nouvelles, de nombreux acteurs transportent leur culture et leurs peines, leurs plus beaux souvenirs aussi, avec au fond du cœur un rayon d’espoir qui les ferait vivre. Parmi eux, le récit des gamins, des enfants esclaves qui empruntent les égouts pour découvrir la vraie vie, un pays paradisiaque « un pays où les enfants ont des baskets propres, décorées de bleu et de rouge, avec des bulles lumineuses dans les semelles ». Sans oublier la main-d’œuvre issue de l’immigration employée dans nos usines, « les Couscous-tapis », dont les femmes mijotent d’excellents couscous aux indigènes et le mari qui reviendra de vacances au bled avec un beau tapis de qualité commandé par son chef. Il s’appelle Ahmed, elle c’est Fatima… ils ont tous les mêmes prénoms forcément !
Seulement quelques exemples puisés dans ces textes, qui ne pourront jamais traduire les émotions, la sensibilité, la poésie, la pudeur véhiculées par les indésirables si bien honorés par l’écriture et la délicatesse de J.M.G. Le Clézio dans ces nouvelles criant les ravages des fléaux perpétrés par la race humaine.
CHINE.
L’auteur prix Nobel nous livre une recherche érudite sur la dynastie Tang à travers ses poètes qui à l’époque avaient un impact important sur les gouvernants et le peuple.
Leurs poèmes très naturels qui rendent compte du quotidien, sont des sources inestimables pour la mémoire géographique, politique et sociétale qui fait l’Histoire de la Chine.
Ce beau livre est une invitation au voyage et à la rêverie avec plus de 40 illustrations d’époque magnifiques. En fin de livre l’intervention de Dong Qiang invité par JMG Le Clézio pour collaborer au texte, ce, suivi d’un petit lexique pour se repérer dans l’univers de la poésie Tang et leurs auteurs (Li Bai l’aventurier, Du Fu modeste gentilhomme confucianiste, Bai Juyi plein de l’impatience de vivre, etc.) que l’écrivain nous fait revivre par de nombreux extraits de leurs écrits, et en en brossant leurs différents portraits et rôles au sein des tourments qui n’ont eu de cesse de secouer la Chine.
Une recherche historique et littéraire à saluer qui se lit facilement avec curiosité et plaisir.
Une belle plume pour un livre érudit, instructif, généreux et planant.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !