"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cher Jean-Luc,
Puisque j'ai commencé une analogie entre la famille dysfonctionnelle de Lucien, ton héros, et celle chantée par Brel dans Ces gens-là, continuons !
Lucien, c'est le narrateur-chanteur de Brel : il porte un regard critique sur un environnement qu'il cherche, et réussit souvent, à manipuler ; mais peu à peu ses fragilités et les fractures de son passé apparaissent ("J'ai jamais tué de chats/.../Ou ils sentaient pas bon").
"L'aîné (Et qui se prend pour le roi)" et "l'autre (Qu'est méchant comme une teigne)", ce sont Sylvain et Vincent, ces deux mâles prédateurs auxquels Lucien s'opposera, directement pour l'un, en biaisant et en imposant ses propres règles du jeu pour l'autre.
"Et puis il y a Frida"... Elles sont deux, Marie et Florence, dont Lucien devrait être amoureux ; mais il ne sait pas, ou ne peut pas, aimer d'amour. Alors il se contente de les accompagner avec une étrange bienveillance, et des intentions qu'on ne découvrira qu'à la fin...
Si je devais d'un mot caractériser ton roman, Jean-Luc, je dirais complexité : celle de la construction de l'ouvrage et de sa structure narrative ; celle des personnages, que tu mets progressivement en évidence. Le résultat est un livre étonnant, original, où l'on craint de tomber sur des incohérences dans les nombreux allers-retours entre 2008-2009 et 2018-2019, mais où tout finit par s'ajuster, comme un beau meuble d'ébénisterie, dans les derniers chapitres qu'on ne parvient plus à quitter avant d'avoir tourné la dernière page.
La qualité de l'écriture qui enrobe les nombreuses zones d'ombre que laisse ton récit donne en permanence envie d'en savoir plus. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un thriller, il y a une sorte de suspense (quelles sont les intentions de Lucien ?) qui monte progressivement, entretenant l'attention.
J'arrête là pour ne pas risquer la flagornerie, espérant avoir donné envie à quelques uns de te lire.
Amicalement.
http://michelgiraud.fr/2020/08/15/le-collectionneur-de-figurines-jean-luc-nativelle-le-noir-du-vistemboir-bienvenue-chez-ces-gens-la/
Ne pas oublier Julien. ni Antoine, ni tante Gwen.
De page en page, de pas en en pas, nous allons découvrir le décidément complexe puzzle de la vie, un long chemin patient et fracassé tragique et émouvant de cette famille de bord de mer.
C'est à la fois de la simplicité du détail et de l'universalité des sentiments.
J'ai été bouleversé par ce livre!
C'est l'histoire d'Antoine et Michelle, et de leur fils Julien, handicapé mental. Une histoire qui pourrait être banale, si elle n'était pas tragique. Une histoire qu'Antoine raconte à son fils, ce qui, on le devine, lui permettra de faire son deuil...
L'intérêt du livre tient essentiellement à la façon dont Jean-Luc Nativelle a choisi de conter cette histoire :
- elle est ancrée dans un site, décrit avec précision au fil du récit d'Antoine, et en introduction à chaque chapitre. Le lecteur est immergé dans le village et dans les lieux du drame
- elle st éclairée par le regard des voisins ou des amis, qui ont une lecture décalée, différente de ce qu'a pu vivre le narrateur ; une sorte de vision à 360 degrés autour de lui.
- enfin, on le comprend progressivement, elle constitue une sorte d'auto-analyse : le narrateur, le père, semble exprimer pour la première fois tout ce qu'il a vécu au cours de vingt-cinq années auprès d'un enfant handicapé, en compagnie d'une épouse qui se sent responsable et en deviendra dépressive et auto-destructrice.
L'écriture, et le mode de narration choisi, ne sont pas faciles d'accès. Mais rapidement on vit avec les personnages, qui pourraient être nos voisins. On est touché, ému, par les drames qu'ils vivent. On est pris dans le filet tissé par l'auteur, et on va jusqu'au bout de la lecture d'une seule traite.
Envoûtant !
extrêmement bien écrit avec du suspense jusqu'au bout... Ce récit d'une tromperie est hallucinant ... et peut être vrai....
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