Janine Elkouby

Janine Elkouby est agrégée de lettres classiques. Elle donne depuis de nombreuses années, en France, en Belgique, en Suisse, des cours et des conférences sur le thème des femmes dans le judaïsme. Elle contribue au mensuel Information Juive, dans lequel elle publie régulièrement des Chroniques Bibliques au Féminin. Son premier roman, Passés composés, publié en 2003, a été traduit en serbe en 2007. Elle est engagée dans le dialogue interreligieux et préside la section strasbourgeoise de l'Amitié judéo-chrétienne. Elle a conquis de haute lutte en 2006 l'éligibilité des femmes dans les Consistoires concordataires et elle est vice-présidente du Consistoire Israélite du Bas-Rhin.

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Couverture du livre « Le feu du diable » de Janine Elkouby aux éditions Le Verger

Eva Tu vas t'abîmer les yeux sur Le feu du diable de Janine Elkouby

« Le Feu du Diable » de Janine Elkouby se déroule à Strasbourg en 1365. Le boucher Johannes Herrmann est retrouvé poignardé dans son lit. Cet homme violent et alcoolique était détesté de son entourage : il battait sa femme et son fils, violait sa jeune servante … mais il était surtout connu pour son rôle primordial dans le terrible pogrom de Strasbourg de la Saint-Valentin 1349 où plus de 2000 Juifs avaient trouvé la mort. Alors que se succèdent d’autres meurtres, le prévôt Gottfried Bucher mène l’enquête : cette série d’assassinats aurait-elle un lien avec le massacre ayant eu lieu 15 ans plus tôt ?

J’ai lu avec grand plaisir ce roman policier médiéval. Le livre est une fiction mais il repose cependant sur des faits et personnages réels. Pas de lien avec l’actualité puisque j’avais ce livre dans ma pal depuis un certain temps, mais le récit montre bien combien un contexte propice (ici la peur de la peste qui menace la ville) et des gens haineux qui mettent de l’huile sur le feu peuvent mener au massacre de plusieurs milliers de personnes innocentes, qui seront tuées ou brûlées vives dans un gigantesque brasier qui fumera durant six jours.

Le contexte est soigné, l’intrigue policière également : les faits relatés sont terribles, il ne fait pas bon être juif, comme être femme, à cette époque, même si des Justes s’élèvent pour faire régner ordre et Loi, autant qu’ils le peuvent.

C’est une première incursion réussie dans cette collection (je vous parlerai aussi bientôt des livres policiers d’Annette Fern) : un très bon polar historique!