Aujourd'hui, les explorateurs de la BD reviennent !
Aujourd'hui, les explorateurs de la BD reviennent !
Au péril de leur vie, Jane Deuxard, couple de journalistes sous couvert d'anonymat, sont allés à la rencontre de jeunes iraniens pour qu'ils leur parlent de leur vie, et en particulier de l'amour, ou comment entrer dans l'intime de ces couples qui sont mariés selon la tradition, ne peuvent se rencontrer que dans l'espace public où la police rode à chaque coin de rue et où les lois changent à la vitesse de la lumière !
C'est avec une grand liberté que ces jeunes se sont pourtant confiés, révélant leurs petites entorses pour avoir un semblant de vie. L'espoir est loin d'être présent, leur vie semble figée depuis la révolution verte de 1979 et pourtant ils s'en accommodent.
C'est surtout l'histoire qui prend aux tripes, je ne me suis donc pas tellement attarder sur les illustrations.
Une belle découverte de ce pays, où malgré tout une certaine joie de vivre demeure sans doute porté par le gout de la transgression même si cette génération ne se fait pas beaucoup d'illusions sur l'avenir.
Aller enquêter sur place, se mêler à la vie de tous les jours, réussir à dialoguer, à échanger avec tous les risques que cela comporte et réaliser, au retour, une bande dessinée, remarquable témoignage très vivant et passionnant, c’est ce qu’a réussi Jane Deuxard, ce couple de journalistes, superbement servi par le dessin réaliste et émouvant de Zac Deloupy.
Love story à l’iranienne est constitué de plusieurs rencontres avec de jeunes iraniens de milieux différents dans plusieurs villes du pays. Ils parlent, se confient, parfois pas facilement, dans des lieux qui doivent être discrets et leurs révélations, comme leurs doutes, leurs souffrances, leurs espoirs et, pour certains, leur satisfaction apportent énormément d’informations.
Les planches de dessins se succèdent, se renouvellent, les textes sont bien lisibles et les couleurs sont adaptées aux situations décrites. Le rôle de la mère de la fille, très exigeante pour le beau-fils, est expliqué tout comme celui de la police qui surveille constamment et réprime les fêtes que tente d’organiser la jeunesse. La musique est bannie du domaine public et fumer devient un acte de rébellion, un comble pour la santé publique !
out est décidé par le pouvoir religieux et le test de virginité est couramment demandé avant le mariage ce qui gangrène tous les rapports humains et favorise celles qui ont les moyens de se payer la reconstitution de leur hymen.
La question cruciale que se posent ces jeunes iraniens, c’est comment connaître quelqu’un avant de l’épouser quand on choisit pour vous et qu’il est très difficile de passer un moment ensemble sans témoin ? Le poids des traditions et de la religion est énorme. Une majorité d’Iraniens est réduite au silence après tant de répressions violentes dont l’historique est rappelé.
Les paraboles sont interdites mais 70 % des familles en possèdent et même les mollahs en ont ! De plus, le service militaire est passé de 18 à 24 mois et les jeunes, surdiplômés et sans travail, rêvent de partir à l’étranger.
L’humour est présent aussi comme lorsque Jamilah explique : « Mon mari fait du vin dans la baignoire, clandestinement évidemment. Il voudra absolument vous le faire déguster. » Le seul souci de ce couple est de faire des affaires et les voici déguisés en Picsous, plongeant dans un tas de pièces d’or…
Varié, précis, documenté, le récit de Jane Deuxard nous plonge dans une réalité que nous oublions trop facilement car on nous fait croire en un pays qui se libéralise sous prétexte d’accords internationaux alors que la répression s’accentue et que les libertés reculent toujours rendant très difficile la vie de toute une jeunesse.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Remarquable ! de très beaux témoignages, qui nous font prendre conscience de ce qu'il se passe dans cet autre pays qui est l'Iran. Si on connaît vaguement certaines traditions, il y a aussi la répression qui y règne. Cette BD nous fait réfléchir. Beaucoup réfléchir.
Deux journalistes se font passer pour un couple de touristes en Iran. Ils cherchent à interviewer des Iraniens.
Au gré des rencontres, ils dressent le portrait de nombreux jeunes gens, de quelques personnes plus âgées, qui s’expriment sur leurs envies, leurs attentes, leurs douleurs. On découvre une galerie de portraits très hétéroclites, même si presque invariablement, c’est le thème des rapports amoureux qui est évoqué. On découvre aussi la diversité de la société, selon les milieux sociaux, le rapport à la religion, l’éducation, le sexe… Des « interviews » parfois déroutantes, toujours très sensibles.
Cette bande dessinée, au très beau graphisme, m’a beaucoup plu.
https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2017/01/16/love-story-a-liranienne-de-jane-deuxart-et-deloupy/
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