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Quand un roman vous emporte dans le Périgord et la Vendée du XVIIIème siècle…
Septembre 1792. Le marquis de Lambersac meurt, foudroyé par une crise cardiaque, alors que les Républicains investissent le château pour le piller. Aubeline, sa petite-fille va essayer de survivre au cours de journées angoissantes durant lesquelles la France se déchire en tuant les nobles mais en ne rendant pas les pauvres, plus riches. Son exil sur les routes lui permettra-t-elle d’échapper aux trahisons, à la famine, aux dénonciations de la Révolution ? Son courage et son honneur seront-ils suffisants pour lui faire traverser la folie des hommes ? Depuis que j’ai découvert l’écriture de Jacquie Béal qui passe de siècle en siècle dans ses romans (déjà quatre lus et chroniqués) avec une véritable passion pour le fond historique, je reste fascinée par sa capacité à m’entraîner au plus près des personnages de l’époque. Ici, je me suis vraiment attachée à Aubeline, l’héroïne principale dont la modestie et l’intelligence sont de grandes forces pour rester en vie.
Nous sommes trois ans après la Révolution, en pleine guerre entre Girondins et Jacobins, mais aussi entre les Républicains et les français qui ne peuvent accepter de renier leur religion. C’est principalement en Vendée que la répression s’exerce de façon cruelle et acharnée ; Aubeline découvrira les malheurs d’un peuple que l’on veut faire disparaître mais aussi le courage des nobles suivis par tous, au péril de leur vie. La fiction fait vivre en accéléré toute la félonie et la cruauté des nouveaux maîtres en nous mêlant aux petites gens qui n’avaient qu’un souhait : subsister.
J’ai particulièrement apprécié les personnages féminins, surtout Léonie et Marie, deux femmes à la langue bien pendue et prêtes à tout pour protéger une gamine courageuse et volontaire. Quant à Millen, un jeune homme important pour Aubeline, la romancière a su lui donner une élégance naturelle et bienveillante.
L’organisation du roman en trois parties : Périgueux, Paris, Vendée nous permet de suivre Aubeline au plus près des vies de la campagne un peu préservées, des turpitudes de Paris et de la révolte devant les Bleus.
Si vous aimez trouver dans un roman, des ambiances, des environnements palpables, des personnages épais, mais aussi les grands évènements de notre Histoire, n’hésitez pas à lire cette romancière qui continue à me surprendre et à capter mon attention.
Je remercie Jacquie Béal pour sa confiance renouvelée en me faisant la surprise de m’offrir son dernier roman, paru en décembre.
Quand un roman vous emporte dans le Périgord du XIVème siècle…
La France et l’Angleterre sont en guerre et l’Aquitaine est divisée. La Peste Noire ravage le pays. Ysolda, une jeune fille fluette et terrorisée par l’environnement malsain qui est le sien, dans la taverne de son père, s’enfuit et est sauvée par un maître libraire. Elle va s’épanouir au contact des encres et des couleurs mais la voracité de Béranger, enfant gâté et pourri, noircit l’avenir qu’elle se fabrique. Un autre homme la sauvera-t-il ?
J’ai plus l’habitude de me promener dans les cours des rois de France ou d’Europe que dans les cours des tavernes et cette différence de cadre m’a séduite car elle m’a permis d’approcher les richesses de la forêt et la vie quotidienne des malheureux de l’époque. Les écorcheurs et les ripailleurs visitant la taverne sont tellement bien croqués qu’ils me sont apparus encore plus répugnants.
Ma lecture s’est éclaircie quand j’ai pu tourner des pages qui me présentaient de façon savante et détaillée quelques secrets des enlumineurs de l’époque. Elle a aussi trouvé toute sa complicité dans la volonté farouche d’une très jeune fille luttant pas à pas pour trouver son chemin de lumière malgré des peurs liées à son ignorance et des terreurs liées à son statut de femme.
L’écriture de la romancière est fluide, dynamique, riche de connaissances d’un monde merveilleux, celui des enluminures. Sous la forme de la romance affichée, le fond recèle des trésors de beaux secrets de fabrication : colle à base d’arêtes de poissons, couleurs préparées avec chélidoine, noix de galles de chênes, baies de sureau, etc.
Ce livre a eu du succès puisque, initialement publié en grand format, il vient de rejoindre les Editions de l’Ouest en format poche. Je sais que deux autres vont suivre.
Je remercie Jacquie Béal pour l’envoi du roman gagné lors du concours organisé par Joelle Marchal pour l’anniversaire du groupe : Lecteurs-Auteurs : la passion des mots.
14ème siècle. Ysolda grandie dans la taverne miteuse de ses parents où son ivrogne de père bat et y prostitue sa femme et sa fille aînée. Travaillant dur et cachant au maximum ses formes féminines qui commencent à se développer Ysolda ne ménage pas sa peine.
Français et anglais sont en guerre et la peste noire ravage le pays. Ysolda connaitra de nombreux changements et fera la connaissance de personnes qui lui apprendront l’art de l’enluminure.
Une histoire gentillette et un peu fleur bleue qui nous conte l’histoire d’une jeune-fille innocente et très naïve, un peu perdue dans le vaste monde qui l’entoure. La couverture indique "une femme à la conquête de sa liberté". Ysolda se laisse plutôt porter par les événements.
D'un caractère plutôt effacé, on ne peut pas vraiment dire qu'elle prenne beaucoup d'initiatives et ne comprend pas grand chose à tout ce qui l'entoure.
Le contexte historique n’est pas très développé mais permet de se faire une petite idée de « l’ambiance » du Moyen Age.
Il est clair qu’à côté des « Piliers de la Terre » de K. Follett ou bien des « Rois maudits » de M. Druon, celui-ci parait bien fade.
Etant donné les commentaires que j'en avais lu sur internet je m'attendais à beaucoup, beaucoup mieux.
Ecriture simple, récit un peu répétitif et longuet, je commençais à me lasser au fil des pages et avais hâte d’en finir pour pouvoir passer à un autre livre.
Se laisse lire mais sans plus.
Je découvre avec ce second roman de Jacquie Béal son style, sa manière de raconter l'Histoire avec un grand H et de transporter le lecteur dans un temps ancien. Le style d'écriture est fluide, sans lourdeurs, juste ce qu'il faut de descriptions, elle a employé des termes du vieux Français usités dans cette région d'Aquitaine au quatorzième siècle, cela donne encore plus de réalité à l'écrit, Un glossaire nous expliquant chaque terme est présent à la fin du livre. J'ai vécu pendant plus de trois-cent cinquante pages dans le Périgord ou en Aquitaine, dans une période tumultueuse entre les Anglais et les Français, avec des artisans libraires, qui avaient la tâche de recopier les textes.
Dans ce contexte, j'ai fait la connaissance de Ysolda, une jeune fille que l'on verra grandir sur quelques années. Elle est la seconde fille d'un tenancier, soûl à longueur de temps, qui bat sa femme et dont la fille aînée fait profiter de ses atouts pour faire gagner de l'argent à son père. Ysolda se fait toute petite, se cache, pour ne pas avoir à subir les coups de son père. La peste sévit et ravage la famille de Ysolda, elle prend la fuite et de rencontres diverses et variées va se retrouver prise sous la coupe d'un libraire à Bragerac (Bergerac). Elle sait dessiner, elle est fascinée par la forme des lettres, elle apprend à fabriquer de la couleur, à les mélanger entre elles, et à en embellir ses oiseaux et fleurs qu'elle dessine.
La vie de la jeune fille va être semée de nombreuses embûches, à chaque fois elle se relèvera encore plus forte et plus déterminée. Tout en restant le plus discrète possible, elle n'aura de cesse de persévérer dans son apprentissage de l'enluminure et du beau travail. Côté cœur, elle vivra d'illusions et de désillusions, sa timidité lui fera garder ses sentiments au secret. Elle rencontrera de belles personnes qui l'aideront, l'encourageront dans la voie qu'elle se trace.
Le roman est composée de trois parties distinctes, la première concerne la jeune de Ysolda chez ses parents, la seconde lorsqu'elle part pour Bragerac chez le premier libraire, et la troisième se passera à Bordéu (Bordeaux) où elle pourra magnifier son art. Cette construction montre les progrès de la jeune femme, suit sa croissance et son cheminement, on la voit se transformer petit à petit dans cette époque où la femme n'a pas de place ailleurs que dans la cuisine. L'auteure a très bien retranscrit les rites de ces temps là, les manières de vivre, la misère et la maladie, les différents habits de ce temps là. Dans sa biographie, j'ai pu lire qu'elle était une amoureuse du langage et de l'Histoire, et cela se ressent à la lecture de ce roman, et c'est vraiment plaisant. Elle met tellement de réalisme que j'ai pu m'imaginer plus d'une fois être aux côtés d'Ysolda et vivre avec elle, regarder ses dessins au-dessus de son épaule.
C'est une lecture prenante, je me suis laissée emporter dès le début dans la vie de Ysolda, je l'ai vue grandir, j'ai souffert avec elle, j'ai admiré son art. Autant la vie de cette époque est bien détaillée, autant l'auteure laisse quelques inconnus planer sur les personnages, on ne sait pas exactement si les révélations de la mère d'Ysolda sont réelles, le final laisse une voie ouverte où il est permis de s'imaginer ce qu'il pourrait se passer. Le titre prend tout son sens justement à ce moment là, quand Ysolda se révèlera insoumise et où, enfin, elle va pouvoir se construire sa vie comme elle l'entend. J'ai envie de penser qu'il y aura une suite, mais il me semble avoir lu que Jacquie Béal n'en prévoyait pas.
En tout cas, je suis sous le charme de cette histoire, j'ai aimé cette lecture addictive. Je vais suivre Jacquie Béal de près, et m'intéresser à son premier roman La Dame d'Aquitaine, j'ai très envie de replonger dans son monde.
Je ne peux que vous conseiller ce roman prenant, palpitant, émouvant et vous immerger le temps d'une lecture dans une autre époque.
Un grand merci à Jacquie Béal pour ce très bon moment de lecture qui a su me dépayser et me changer les idées quand j'en avais besoin.
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