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Un roman très agréable et très intéressant à lire , qui permet de découvrir un pan de l'histoire Corse avec cette migration d'une colonie grecque du Péloponnèse jusqu'à Cargèse et ses alentours au XVII siècle, quand l'île appartenait encore aux génois
Remarquable, magnétique, « Le Sacrifié de Castelluccio » est un thriller mené d’une main de maître. Empreint de sociologie, de psychologie, ce récit à tiroirs est d’une envergure vive, impressionnante. Nous sommes en Corse, dans l’ombre insistante et tenace d’un bagne d’enfants, celui de Castelluccio sur les hauteurs d’Ajaccio. Ce dernier est l’emblème de la honte, des violences, des sévices, d’affamés et d’abandonnés. Entre 1855 et 1866 où sont quasi assassinés ces brins d’enfance ployés sous les affres, le manque d’amour. Compassion endormie à flanc d’armure. Cette ombre pénitentiaire donne au récit sa force intrinsèque, le poignant d’une trame de haute voltige. Isabelle Chaumaud connait toutes les arcades sociopolitiques. On ressent alors une littérature érudite, perfectionniste tout en étant pragmatique et humble. Le récit en est renforcé. La tendresse allouée pour ces jeunes et plus grands prisonniers jetés en pâture. Les adultes sanguinaires qui régnaient dans ce lieu maudit sont dans le filigrane. On ne lâche rien des yeux. Et là, « Le Sacrifié de Castelluccio » est d’une tristesse inouïe et à contrario le suspens enfle. Captivant, maîtrisé, on écoute Abram, hospitalisé, enfant de notre contemporain impuissant ou indifférent. L’histoire en poupées gigognes, en choralité de haute prouesse, délicate aussi, déploie les voix qui s’entrechoquent. Trois enfants sont assassinés. Marie est le bouc-émissaire. Garde à vue, impuissance, les cartes rabattent à vive allure l’évènementiel. « Le Sacrifié de Castelluccio » prend place. Le vent s’élève. Les secrets enfouis dans ces tombes remontent à la surface. Le choc est violent, nécessaire, inéluctable. « Enfin, l’heure du dîner arrive. Puis, à 19 heures, l’heure du silence. Dans les interstices, c’est toujours l’heure de la solitude. » L’écriture est papillon de nuit. Si belle que le clair de lune se profile sur Castelluccio. Abram est cet adolescent qui conte, emblème de ce passé lourd, de ces gamins forçats abusés et battus. La vengeance rôde. La voix d’outre-tombe, de ces enfants anéantis est levier. Elle rejoint les entrelacs de notre contemporanéité. Ce récit est superbe car mémoriel, sociétal et politique aussi. Sous des allures d’un thriller, il casse les codes et bouscule tout conventionnel. C’est une réussite hors norme. Un périple salvateur dans les ruines de Castellucccio. On ne lâche pas des yeux Marie, Abram, ils sont ici bien après le point final. S’il vous plaît, lorsque vous aurez achevé ce grand livre visitez internet, les images de ce bagne y sont fragiles encore et les ruines ont été réveillées et maintenant on peut entendre et ressentir la force de ce récit puissant et digne. Vous verrez ce qui reste des pierres assoiffées de silence théologal. Ce livre est repentance, outil et rend hommage au mystère, au secret infini, aux regards de ces enfants privés d’enfance et d’amour universel. Publié par les majeures Editions Le Mot et le Reste.
Un roman qui nous emporte vers le Sud , vers la Corse et Marseille . Un roman de rencontres inédites et de menaces voilées .
La journaliste corse Isaia va croiser le chemin de l'artiste peintre Jane , par hasard en fuyant le danger et la Corse , sa patrie . et son village perché d'Ota . Isaia est une véritable journaliste d'investigation qui n'a pas peur de publier des papiers polémiques . Et les motifs ne manquent pas sur l'Ile de Beauté .. Persuadée d'être suivie , épiée et que ses jours sont en danger depuis que son patron , rédacteur en chef de Corsica-Hebdo a été tué dans une explosion . Elle va alors tenter de comprendre la menace qui pèse sur elle et , avec l'aide de sa nouvelle amie ( amoureuse ?) et son ami Mateo , de percer les mystères qui se cachent derrière cette panne géante d'Internet , derrière cette rumeur qui parle d'un faux Delacroix ayant remplacé l'original dans la cathédrale d'Ajaccio ou sur une dangereuse organisation politico médiatique toute puissante …..et bien sûr tenter de retrouver les assassins de son boss .
Isabelle Chaumard nous livre un récit au carrefour des cultures continentales et insulaires . Ce roman c'est l'histoire de belles amitiés , indestructibles malgré les événements . C'est enfin une belle galerie de personnages haut en couleur , aux caractères bien trempés qui ne s'en laissent pas compter . En bonus elle nous offre des décors majestueux qui nous font découvrir l'arrière pays corse comme les quartiers marseillais et nous fait partager un subtil bouquet de senteurs inédites de thym et de myrte qui fleurissent les garrigues .
Durant plus de 180 pages l'auteure nous gratifie d' une écriture au style singulier et parfaitement rythmée , qui , pour un premier roman nous prédit le meilleur pour la suite .
Lire le premier roman d’un auteur est toujours compliqué. On se doit d’être moins intransigeante, d’accepter les erreurs et tenter d’être un tant soit peu bienveillante avec l’auteur.
Ceci dit, toutes ces qualités ne font pas partie de ma personnalité.
L’idée centrale est intéressante puisqu’il s’agit d’un faux tableau de Delacroix qui trônerait dans la cathédrale d’Ajaccio et une journaliste corse, Isaià, est chargée de mener l’enquête entre la Corse et Marseille dont elle nous dresse un panorama complet.
En parallèle, une bombe explose à la rédaction de Corsica-Hebdo tuant le rédacteur en chef d’Isaià, parce qu’il aurait refusé des pots de vin ou de céder à un chantage.
Saupoudré par-dessus ces deux trames, une romance entre la journaliste et un jeune peintre, véritable encyclopédie de l’histoire de l’Art veut donner un peu d’épices à ce roman.
C’est là que tout se complique. Les deux trames policières se mélangent et nous perdent sans qu’on sache, au final si on lit un polar, un routard sur Ajaccio et Marseille ou un manuel d’histoire de l’Art.
Il n’en reste pas moins que le style en devenir est prometteur et que ce roman a beaucoup d’aspects intéressants, principalement ces deux personnages de femmes car il est encore rare de trouver des « héroïnes » gay dans la littérature et c’est dommage car, n’en déplaise à certains, l’amour entre filles et entre hommes existe depuis la nuit des temps et il serait temps de l’accepter.
Ce roman mérite d’être lu, pour ça mais pour le reste aussi car pour un premier roman, ce n’est pas si mal même si de longs passages descriptifs ou explicatifs m’ont parfois lassée.
http://www.evadez-moi.com/archives/2019/06/20/37444420.html
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