"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le train qui l'emmène de Londres à Ligthwood, village où elle va retrouver son mari Roger Sheridan qui a aménagé une vieille demeure familiale, Patricia apprend qu'un drame s'est déroulé dans la région, un enfant ayant été sauvagement assassiné. Elle rencontre également un original retraité en recherche de lieux suffisamment chargés d'histoire pour lui faire ressentir ce qu'il appelle « une sensation vive ».
À peine arrivée à destination la jeune femme fait un cauchemar dans lequel l'arbre qui masque en partie la fenêtre de la chambre se transforme en tueur aux doigts crochus. Perturbée par ce mauvais rêve, elle apprend par son mari qu'une sorcière accusée de vampirisme et de meurtres d'enfants est enterrée depuis quatre cents ans à l'endroit où trouve le vieux tremble, et qu'au siècle précédent une tragédie a marqué sa famille. Une certaine Lavinia a raconté dans un journal avoir fait un rêve semblable à celui de Patricia, avant de découvrir son mari Éric assassiné près de l'arbre, dans un espace entièrement recouvert de neige où seules ses empreintes étaient visibles.
Les deux enquêteurs chargés de mettre fin aux agissements du dément qui continue à s'en prendre à de jeunes enfants sont de vieilles connaissances pour les lecteurs de Paul Halter : Archibald Hurst, l'inspecteur un peu bourru de Scotland Yard, et le Dr Alan Twist, son ami détective, l'expert en cas étranges qui ne pourra pas rester insensible à l'attrait que représentent une vieille affaire et un meurtre resté inexpliqué.
Paul Halter, spécialiste français des meurtres impossibles, instaure d'entrée avec la scène du train une atmosphère mystérieuse, qui s'amplifie dans la vieille bâtisse avec la description de l'arbre aux branches tordues qui devient un personnage à part entière. L'auteur maintient un suspense étouffant en proposant en parallèle l'enquête sur les crimes sordides qui endeuillent la région et celle plus cérébrale consistant à découvrir le meurtrier d'Éric et surtout la façon utilisée pour tuer sans laisser aucune trace dans la neige. Le tout dans une ambiance légèrement gothique et un rien surnaturelle, comme les aime Paul Halter.
Un roman à l'intrigue machiavélique que le Dr Twist résume lui-même assez bien ainsi : un sadique qui s'en prend aux gosses, des légendes, des sorcières, des crimes anciens, des rêves prémonitoires... « c'est une sacrée salade ».
« Tu n'aurais jamais dû épouser Joséphine ». C'est par cette phrase de la mère du personnage principal, Ralph Conroy, que commence le récit en 1946, alors que Joséphine a été victime du Blitz sur Londres cinq ans plus tôt. La relation entre mère et fils est plutôt tendue et Ralph préfère la compagnie de Philip et Jeff, deux camarades de pub avec qui les soirées sont calmes et les conversations ordinaires. Pourtant, peu après leur dernière rencontre, Ralph reçoit une étrange lettre recommandée de Philip qui lui demande, comme un appel à l'aide, d'exécuter scrupuleusement les indications notées dans le courrier. Se demandant un instant si son ami n'est pas devenu fou, mais ne pouvant croire à un quelconque canular de sa part et ne voulant pas briser une belle amitié, il se décide à obtempérer, prenant toutefois la précaution de se munir d'une arme.
Après avoir suivi les premières instructions quelque peu loufoques de l'étrange missive et attiré l'attention d'un policier pas prévu dans le scénario, Ralph se retrouve dans une belle maison où il est manifestement attendu sous le nom de Robinson, et présenté comme « le plus habile agent secret de la dernière guerre ». Philip lui ayant expressément demandé de ne contredire personne, il joue le jeu en se demandant de plus en plus dans quelle situation vaudevillesque il s'est fourré, au milieu de gens qui semblent tenir un rôle, comme dans une scène dont lui seul ne connaît ni le script ni le texte.
Tout pourrait faire penser à une farce si, après une mort factice bien dans l'ambiance artificielle de la maison, une vraie ne s'invitait dans l'histoire avec intervention de policiers qui ne tardent pas à faire de Ralph l'un de leurs suspects.
Ralph endosse alors le mauvais rôle, celui du fuyard qui doit démêler le vrai du faux pour prouver son innocence avec, pour l'embrouiller un peu plus, une apparition fantomatique surgie de son passé, et des doutes sur la réelle personnalité de certains de ses amis.
Paul Halter, plutôt reconnu comme un spécialiste des crimes en chambre close, nous propose un thriller très divertissant, basé sur une intrigue à tiroirs où les rebondissements se succèdent sur un rythme soutenu, jusqu'à l'ultime coup de théâtre qui fait tomber les masques.
J'avoue sans préambule être fan de Paul Halter dont j'ai lu tous les romans. Auteur, à mon humble avis, trop peu connu, il est le spécialiste Français du «meurtre en chambre close», parfois dans un cadre historique, mâtiné à l'occasion d'un soupçon de surnaturel.
1966, Debra Jordan a décidé de fuir, de quitter Roy, un mari qu'elle n'aime pas. Elle ne supporte plus sa jalousie et ses soins trop attentionnés, elle déteste la clinique psychiatrique qu'il dirige dans la pourtant calme campagne du Devon. Et surtout, elle veut s'éloigner des cercles jaunes qu'elle voit continuellement et qui l'angoissent.
Après quelques péripéties pendant sa cavale, au cours de laquelle elle échappe à des personnes mal intentionnées, vole une voiture, et sème police qui la recherche, elle se retrouve dans un petit village et s'endort dans une maison à vendre.
Peter Sutcliffe, qui visite la demeure dans le but de l'acquérir, tombe sous le charme de cette «belle au bois dormant».
En se renseignant pour finaliser l'achat, il apprend que la maison a un passé chargé en actes violents et la réputation de porter malheur. Même son superbe massif de fleurs colorées, appelé «le tombeau d'Adonis», est réputé pour avoir des racines se développant dans une terre nourrie de sang.
Il n'en faut pas plus pour Peter, homme pragmatique, ancien pilote ayant frôlé la mort à plusieurs reprises pendant la guerre, pour se passionner pour ces mystères. Il se met en tête de découvrir la vérité sur la mort de Violette, belle jeune femme qui semble hanter les lieux, assassinée dans sa véranda dix-sept ans plus tôt. La police n'ayant pu déterminer de quelle façon le meurtre avait été commis dans une pièce close, l'enquête n'avait pas abouti.
Le récit tient à la fois du roman d'atmosphère et du roman policier. L'enquête est menée par les deux tourtereaux en quête de frisson qui interrogent tous les villageois ayant côtoyé la victime et son mari.
De découvertes en découvertes sur la personnalité des protagonistes, sur des accidents suspects ayant endeuillé le village à deux époques différentes, le mystère s'épaissit et le suspense tient toutes ses promesses jusqu'à un rebondissement final particulièrement machiavélique.
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