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Genevieve Brisac

Genevieve Brisac
Écrivain, éditrice, journaliste, Geneviève Brisac est notamment l'auteur de Week-end de chasse à la mère (prix Femina 1996) et de Une année avec mon père (2010). Elle a consacré deux essais à la littérature anglo-saxonne, Loin du paradis et La Double Vie de Virginia Woolf.

Articles en lien avec Genevieve Brisac (1)

Avis sur cet auteur (33)

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    Couverture du livre « Vie de ma voisine » de Genevieve Brisac aux éditions Grasset

    Sylvie Poncin Fouliard sur Vie de ma voisine de Genevieve Brisac

    Vie de ma voisine est une oeuvre littéraire originale qui situe entre la biographie et le roman. Ce projet littéraire est venue à l'esprit de Geneviève Brisac après avoir échangé longuement avec sa nouvelle voisine, désormais amie, Jenny Plocki. Au tout début de leur rencontre, c'est d'une...
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    Vie de ma voisine est une oeuvre littéraire originale qui situe entre la biographie et le roman. Ce projet littéraire est venue à l'esprit de Geneviève Brisac après avoir échangé longuement avec sa nouvelle voisine, désormais amie, Jenny Plocki. Au tout début de leur rencontre, c'est d'une autre femme qu'elles ont parlé : l'écrivaine Charlotte Delbo qui n'est plus de ce monde. Charlotte et Jenny étaient amies. Elles avaient entre autres comme point commun d'avoir subi, directement pour la première et indirectement pour la seconde, le traumatisme de la déportation des juifs durant la seconde guerre mondiale.
    Née en 1925 de parents juifs polonais immigrés en France avant sa naissance, Jenny Plocky a perdu ses parents lors de la rafle du Vel'd'Hiv. Se retrouvant seule à dix-sept ans avec son jeune frère, elle a dû faire face à la terrible absence de ses parents puis se résoudre à leur disparition définitive, quand elle a compris qu'ils ne reviendraient pas. Toute sa vie, elle a cherché à reconstituer ce qui s'est passé entre le moment où ses parents ont quitté le Vel'd'Hiv et celui où ils sont morts, ce qui ne l'a pas empêchée d'aller de l'avant.
    Geneviève Brisac relate assez longuement l'enfance de Jenny. Une enfance pauvre mais heureuse. Entourée par un père très cultivé et une mère au grand sens pratique, Jenny a grandi dans un foyer uni qui tout fait pour s'intégrer en France. Elle travaillait très bien à l'école et faisait la fierté de ses parents. Leur sérénité sera anéantie par la montée du nazisme. En 42, après la déportation de ces derniers, Jenny continuera à aller à l'école, soutenue par son amie de toujours et les parents de cette dernière. Elle deviendra institutrice.
    Sans le drame qui l'a touchée alors qu'elle était adolescente, Jenny aurait peut-être été une personne différente, moins engagée. Elle a milité toute sa vie contre les injustices et espéré un monde meilleur. Combative, elle n'a jamais baissé les bras. C'est une grande partie du siècle que nous balayons avec ce récit. Si la shoah occupe une grande place, il est question également de l'évolution des idées (mai 68, la place des femmes dans la société...).
    La vie de Jenny Plocky méritait plus que le détour et Geneviève Brisac l'a couchée sur le papier avec originalité, mêlant ses propres réflexions à celles de sa nouvelle amie. Toutes deux ont en commun l'amour des livres et de la culture et cette complicité transparaît au travers des lignes de l'ouvrage.
    En faisant des recherches sur Jenny Plocky, j'ai trouvé un témoignage vidéo passionnant et bouleversant qui complète ce que l'on apprend dans le roman (ici).
    Une lecture émouvante et enrichissante.

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    Couverture du livre « Vie de ma voisine » de Genevieve Brisac aux éditions Grasset

    Valérie Simonnot de LA BOÎTE DE PANDORE sur Vie de ma voisine de Genevieve Brisac

    Un jour, la voisine de Geneviève Brisac l'interpelle en lui disant qu'elle a connu Charlotte Delbo. C'est ainsi que Jenny entre dans la vie de l'auteur, qui lui fait raconter son histoire.
    Les parents de Jenny étaient des juifs polonais. La famille fut arrêtée lors de la rafle du Vel d'Hiv, le...
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    Un jour, la voisine de Geneviève Brisac l'interpelle en lui disant qu'elle a connu Charlotte Delbo. C'est ainsi que Jenny entre dans la vie de l'auteur, qui lui fait raconter son histoire.
    Les parents de Jenny étaient des juifs polonais. La famille fut arrêtée lors de la rafle du Vel d'Hiv, le 16 juillet 1942. Jenny et son frère s'en échappèrent mais ils ne revirent plus jamais leurs parents. L'instant le plus fort du livre, c'est lorsque Jenny attend d'être libérée et de sortir du Vel d'Hiv, le temps que l'administration vérifie qu'elle et son frère sont bien nés en France et peuvent partir. Une loi venait d'être votée, permettant aux enfants de ressortissants étrangers d'être Français. En deux heures, la mère de Jenny essaiera de lui inculquer ce qu'une fille doit savoir de la vie.
    Et c'est aussi la découverte d'un mot envoyé par son père, écrit en yiddish, et que Jenny se refusa pendant longtemps à faire traduire et qui se termine par «Vivez et espérez.»

    Après la délivrance, c'est la survie dans l'appartement familial jusqu'à la fin de la guerre. Des gens aideront Jenny, mais pas sa concierge, qu'elle retrouva fouillant dans leur appartement alors que sa famille venait d'être arrêtée.

    Comment écrire l'horreur et la beauté de la vie ? C'est ce qu'a réussi Geneviève Brisac dans ce court récit, qui raconte l'histoire de cette femme, qui a vécu le pire, et qui a continué à lutter contre la bêtise durant sa carrière d'institutrice.

    Un livre tout simplement poignant.

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    Couverture du livre « Vie de ma voisine » de Genevieve Brisac aux éditions Grasset

    Amandine Cirez sur Vie de ma voisine de Genevieve Brisac

    Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2017/03/vie-de-ma-voisine-de-genevieve-brisac.html

    A travers ce bouleversant roman, Geneviève Brisac rapporte ses échanges avec Jenny, une force de la nature, une femme engagée politiquement qui n’a jamais renié ni ses origines, ni ses convictions....
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    Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2017/03/vie-de-ma-voisine-de-genevieve-brisac.html

    A travers ce bouleversant roman, Geneviève Brisac rapporte ses échanges avec Jenny, une force de la nature, une femme engagée politiquement qui n’a jamais renié ni ses origines, ni ses convictions.
    Les « je » de l’auteure et de Jenny se confondent en une seule voix, celle du présent et celle du passé. Vie de ma voisine est la traversée du siècle à travers les yeux d’une enfant, les souvenirs d’une vieille dame remplie de vie et d’espoir. De leur arrivée en France, à la montée de l’extrémisme, de leur voyage en Pologne durant l’occupation en passant par la déportation de ses parents, la faim, la misère de deux enfants livrés à eux même. Puis l’après-guerre, Mai 68 et les commémorations, rien n’est laissé au hasard. Tout est inscrit, avec précision et émotion. Emotion qui nous submerge à chaque page grâce à une écriture qui se fait vive, concise, comme pour appuyer sur ces souvenirs qui pourraient à tout moment disparaître.

    Ainsi la plume de Geneviève Brisac se fait l’écho d’une vie mais aussi d’un témoignage collectif.
    Elle dresse le portrait d’une femme rayonnante qui ne manifeste aucune haine ni aucune rancœur et qui aura toute sa vie avancé en écoutant son cœur, qui aura vécu pour transmettre aux autres sans jamais renoncer à ses idéaux.
    Ce livre est un double hommage vibrant : celui d’une femme à sa famille, à une mère déterminée, éprise de liberté, à un père aimant, aux convictions fortes. Et celui d’une voisine à une femme admirable devenue une amie et qui brille par son courage.

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    Couverture du livre « Vie de ma voisine » de Genevieve Brisac aux éditions Grasset

    Joëlle Guinard sur Vie de ma voisine de Genevieve Brisac

    http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/02/vie-de-ma-voisine-de-genevieve-brisac.html

    Geneviève Brisac nous raconte ici la vie de sa voisine. Suite à un déménagement, elle a rencontré cette voisine, "Eugénie, dite Jenny, dite Nini", institutrice de classe préparatoire, née en 1925. Jenny...
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    http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/02/vie-de-ma-voisine-de-genevieve-brisac.html

    Geneviève Brisac nous raconte ici la vie de sa voisine. Suite à un déménagement, elle a rencontré cette voisine, "Eugénie, dite Jenny, dite Nini", institutrice de classe préparatoire, née en 1925. Jenny l'aborde un jour pour lui parler de Charlotte Delbo car elle a entendu Geneviève Brisac parler de cette résistante dans une émission.
    Réunies par l'amour des livres, très vite Geneviève Brisac et Jenny se lient d'amitié. Peu à peu Jenny va lui confier son histoire et Geneviève Brisac va écouter, questionner et accompagner, "elle réinvente le plus loyalement possible la vie de Jenny"

    Dans le récit leurs voix se fondent, " les temporalités et les topographies" se mêlent, aboutissant à un texte serré, haché.

    Les parents de Jenny étaient des émigrés juifs polonais, militants politiques. Son père l'emmenait en manifestation alors qu'elle n'avait que 9 ans, avec ses parents elle a vu arriver les mesures anti-juives en 1936.
    Leur vie bascule le 16 juillet 1942 lorsqu'un ancien voisin policier frappe à leur porte et les arrête. C'est la rafle du Vel d'Hiv...
    Les enfants français sont autorisés à quitter le lieu de regroupement, or Jenny et son frère sont devenus français par déclaration à leur naissance. Leurs parents, contrairement à la plupart des autres parents, font le choix d'indiquer que leurs enfants sont français pour qu'ils échappent à la déportation.

    Commencent alors ce qu'appelle Jenny les deux heures les plus importantes de sa vie au cours desquelles sa mère lui transmet ce qu'une mère se doit de transmettre à sa fille pour l'armer pour la vie.
    Nul besoin d'indiquer que ce passage est fabuleux et vaut à lui seul la lecture de ce roman. La mère de Jenny va lui expliquer tout ce qu'une femme doit savoir pour être libre et indépendante, elle va lui expliquer l'amour, la contraception, l'avortement, le divorce..., elle va lui donner son alliance, sa montre...
    Jenny se remplit alors de la force que ses parents lui transmettent à ce moment là, c'est d'autant plus émouvant que ses parents ont une vision claire de ce qui les attend.

    Jenny et son frère vont ensuite être livrés à eux-mêmes en proie à la faim et à la peur. Le lien avec leurs parents va passer par des lettres où chacun, à coup de mensonges, tente de rassurer l'autre jusqu'à la dernière lettre que Jenny reçoit, un petit bout de papier où son père a écrit cette magnifique phrase "Vivez, espérez.". Elle reçoit ce message un an après que son père l'ait glissé à l'extérieur du train qui l'emportait vers la mort. Un cheminot l'a récupéré et posté.
    Après ces années de survie, ce sera l'engagement politique à gauche, la guerre d'Algérie et Mai 68.

    Geneviève Brisac dresse le magnifique portrait d'une femme qui ne manifeste aucune haine et qui aura toute sa vie la passion de la transmission. Une femme pleine d’énergie, de curiosité et d'amour de la vie qui ne renoncera jamais à ses convictions et à ses idéaux. J'ai trouvé ce court récit très sobre et dense.

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