"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Prenez 4 marins pêcheurs sur Le Fargo, 40 kilos de cocaïne repêchés en pleine mer, 1 mauvaise idée collégiale, 1 équipe de France à 9 jours de devenir championne du monde de football pour la 2e fois, mélangez le tout, vous obtiendrez Marée Blanche, de Gaël Séjourné, qui en est à la fois le scénariste, le dessinateur et le coloriste.
Dans cette histoire classique et macabre à effet papillon, l’auteur nous démontre de façon radicale les méfaits de la drogue, ses ravages collatéraux, les innocents qui trinquent, les vies brisées, les familles détruites. Car il n’y a pas que la consommation de la drogue qui est dévastatrice, il y a aussi l’entourage qui est mis en péril.
Ils s’appelaient Théo, Laurent, Jordan et Paul. Ils ont découvert les ballons de cocaïne, ont décidé de se les partager, par appât du gain, sans rien y connaitre, sans présager des déferlements que cela allait engendrer pour eux et leurs proches.
Un roman graphique de belle taille, découpée en images de bonnes dimensions, avec un texte au cordeau qui maintient le rythme de l’action. L’auteur a pris le parti de faire raconter cette histoire au seul survivant, Paul, capitaine du Fargo, dont la vie a changé. Il s’adresse à un large public, compréhensible aussi bien par des adolescents, de jeunes adultes, que des plus âgés.
Une bande dessinée qui tient ses promesses, et qui se lit comme un page turner, bien rythmée, sans temps morts, avec un graphisme classique mais précis, des couleurs chaudes, une île de Ré magnifiée par les dessins et les couleurs, efficace. Une lecture agréable, prenante, descriptive, ancrée dans le réel.
Pour cet album, Gaël Séjourné s’est inspiré de l’histoire vraie d’un patron de pêche et de ses trois matelots originaires de l’Ile d’Oléron, qui, le 6 juillet 2018 ont remonté à bord de leur chalutier 40 kilos de cocaïne perdus en mer. Partagée en quatre, la drogue aurait pu leur rapporter gros mais ils finirent tous devant la justice, non sans avoir avant été rackettés et menacés par de vrais dealers armés. Alors en quête d’une bonne histoire, c’est par hasard que Gaël Séjourné est tombé sur la descente aux enfers et le destin brisé de ces marins-pêcheurs dont il n’avait jamais entendu parler. Du drame originel, Gaël Séjourné n’a conservé que la trame afin de pouvoir inventer des personnages décalés, tels les jumeaux « les Twin Towers » au phrasé loufoque et aux méthodes pour le moins expéditives.
Lors d’une pêche, les quatre marins du « Fargo », Théo, Laurent, Paul et Jordan, remontent dans leurs filets d’étranges paquets qui se trouvent être des ballots de cocaïne. Ils se retrouvent donc avec quarante kilos de drogue qu’ils se partagent, espérant écouler ce trésor compromettant et faire fortune. Ils se jurent de n’en parler à personne. Mais rien ne va se passer comme prévu et cette pêche miraculeuse va se transformer en cauchemar et ruiner la vie de ces quatre marins peu aguerris au monde des dealers et de la mafia.
Marée blanche nous entraîne dans une aventure « stupéfiante » qui ne ménage aucun de ses protagonistes. Gaël Séjourné est ici scénariste, dessinateur et coloriste. Il surfe sur des faits de société pour créer cette aventure qui nous happe dès les premières vignettes. Les dessins aux traits bien marqués représentent à merveille les visages tannés des marins pêcheurs , leurs expressions traduisent parfaitement les sentiments de surprise, de terreur, de doute, de remords que l’auteur veut nous transmettre. J’avoue avoir eu un faible pour les magnifiques couchers de soleil en mer.
Le dénouement de l’histoire rappelle que le trafic de drogue fait partie d’un monde violent et sans pitié.
Voici une BD créée de A à Z par Gaël Séjourné, seul maître à bord. L’histoire , très contemporaine, est portée par de magnifiques dessins aux couleurs vives et lumineuses. De quoi passer un très agréable moment.
Pêche miraculeuse ou pêche maudite ?
Quatre marins récupèrent 40 kg de cocaïne qui dérivent sur la mer.
Que faut-il en faire ? Cela représente un « paquet de pognon », mais en même temps, c’est bien dangereux…
Finalement, chacun emmène chez lui, 10 kg de coke avec interdiction d’en parler à quiconque…
Sauf que, bien sûr, les langues se délient, sauf que bien sûr, gagner de l’argent aussi facilement est quand même trop séduisant.
Et là, le ton de rigolade du début vire au drame et même à la tragédie.
J’ai bien aimé les dessins avec une mention spéciale sur les expressions, souvent en gros plan, très travaillées.
Les paysages, comme ceux de la page 10 ou de la page 23, sont dépouillés pour laisser le lecteur admirer la beauté de la mer et du littoral. Et c’est réussi !
Un excellent récit d’aventures où la morale de l’histoire pourrait être : « ne s’improvise pas dealer qui veut »….
Instagram : commelaplume
https://commelaplume.blogspot.com/
Quand j'ai reçu cet album, j'ai aussitôt été époustouflée par sa couverture au style hollywoodien vintage. Cette BD est un hommage au cinéma fantastique, les personnages devenant quasiment des alter egos du Dr Frankenstein et de sa créature. Les dessins sont très beaux avec un choix de couleurs rétro, même si je trouve les visages un peu figés (mais la figure monstrueuse d'Harvey est au top). Il faut avouer qu'il s'agit plutôt d'une mise en place de l'histoire, et j'ai l'impression que l'action aura davantage lieu dans le second volume. Mais les thèmes abordés sont très prometteurs : les gueules cassées, les expériences nazies, le show-business, le cinéma et la trahison.
Alors, êtes-vous tentés ?
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