"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Je suis entrée dans un roman de Pascal Quignard. Je suis entrée dans « Les solidarités mystérieuses » « Le bruit de la liberté » est solstice, merveille et prodige. Un récit essentiel qui octroie la plénitude du miracle d’écriture. Un voile qui s ‘élève subrepticement, langage fécondant. L’heure matrice pour Frédérique Germanaud. Détenir « Le bruit de la liberté » est une chance. Le lire c’est grandir, s’émouvoir, étreindre, s’enchanter d’un langage sève. Le chant est grave mais initiatique. Le chemin : un retour dans les profondeurs, écho d’un silence nourricier. « Tout cela se bouscule dans une chronologie en pagaille ». « Au retour, la table abandonnée, la voiture disparue, l’oiseau envolé. » « Ne plus pouvoir dater l’évènement qui m’a fait quitter la maison et m’a donné la trajectoire, mais savoir encore les motifs d’une couverture sous laquelle je me suis assoupie en plein après-midi. » Emilie, la narratrice vit la houle d’une séparation irrévocable avec son compagnon. Elle va partir, avec sa chienne Tania dans une 4L en périple essentialiste, salvateur. « Les solidarités mystérieuses » de Pascal Quignard, ses œuvres, l’homme et l’écrivain vont être pour la narratrice un pas de côté, de loin ce sublime qui approuve la quête, ce départ. « J’avais allumé la radio. J’avais entendu une voix, hésitante et voilée, dire : on ne sait pas dans quoi on tombe. Ça vaut pour la naissance, la lecture, l’écriture. Je repense à cela en regardant l’eau ruisseler sur la baie vitrée. J’écris à terre. » Emilie est en périple. Défiant les certitudes, touchée en plein cœur par ce criant, cet appel d’air, cette soif d’une littérature gémellaire à ses émois. Voyageuse sans retour, où le hasard n’a aucune place. Assignée aux épreuves risquées. « Les solidarités mystérieuses » sont pour Emilie la carte retournée, l’entre monde, le bruit des essuie-glaces sous une pluie battante, le spartiate, les pommes croquées arrachées de l’arbre qui s’abandonne. Un reste de café, la solitude liane, les mots qui cherchent le passage d’une page à graver. « Je marche, roule, parle à des inconnus, prend des notes. Là, peut-être se fait l’œuvre, dans le presque rien. Restons confiante. » « Le bruit de la liberté » « C’est le craquement des pommes de pin s’ouvrant sous le soleil d’Ischia. » L’écriture est une danse spéculative. Elle accompagne la ferveur, la confiance. Rejoindre la rive des vœux qui adviennent que dans le contre-jour. Frédérique Germanaud est ici. Dans cet axe sublime. Ecrire, se confondre en Emilie et ces autres nommés grands : Ernaud, Duras, Delerm, Quignard son alter-ego. Lire « Le bruit de la liberté » c’est vivre. « Pascal Quignard disait qu’un roman commence par un lieu. Il disait : Je prends un lieu et je le fends. J’installe une ville dans cette fissure, et le récit peut commencer. Je vais pouvoir m’en donner à cœur joie à partir de la fissure dans laquelle je suis tombée. » Emilie s’affronte, déjoue, pourvoit à la sève littéraire. La mère lointaine, coude à coude, front contre front, le puits des rancoeurs, des non-dits, des distances inachevées. L’écriture, la sienne est bâtisseuse, liant et salutaire. Ce récit est épiphanie, chapelle, bruissement d’herbe. Lisez ce grand livre dont on pressent l’humilité, la modestie des grands de ce monde. Merci Madame Frédérique Germanaud pour « Le bruit de la liberté » magistral, culte. Publié par les Editions La clé à molette.
https://unmotpourtouspourunmot.blogspot.com/2020/01/journal-pauvre-de-frederique-germanaud.html
J’aime les lectures qui me mènent à d’autres, qui ouvrent l’immense champ des idées et des envies.
J’aime cette couverture, que j’ai contemplé, touché, comme un ouvrage précieux qui attend le bon moment pour être saisi, compris, méditer.
Ce Journal pauvre contient une philosophie de vie vers laquelle je tends, vers laquelle j’aimerais plonger. Je suis encore retenu par quelques vents contraires apeurés, mais je songe aux changements et le construit au fil de mes lectures, de mes rencontres, de toutes les réflexions qu’elles entraînent.
Et si le règne de la lenteur était la clé suprême pour se sentir complètement vivant, en phase avec la nature et avec soi ? Ré expérimenter l’économie solidaire, alternative, d’échange et de débrouillardise. Observer la nature et les multiples possibles qu’elle met à disposition.
L’ampleur de ce que je ne connais pas m’accable parfois mais me réjouit aussi, parce qu’il est l’espoir d’envisager un jour de faire vraiment ce que j’aime, d’être celle que j’envisage.
L’auteure a passé l’année à tâtons, en phase avec ses facettes créatives. Éloge du lent, du doux, du contemplatif et de la persévérance. Retour à l’essentiel ou essentiel ravivant le minimalisme ? Asservissement consenti vers un mieux vivre ou bannissement de la soumission ? Et s’il suffisait de s’abandonner à l’espoir du petit caillou lancé pour l’apaisement des âmes ? Pour la beauté de l’acte, des mots ? Ecrire pour retrouver la lumière, construire pour contrer le doute.
Balbutiante, la lenteur rayonnant à la recherche des silences. Les siens, les nôtres. Un joli voyage initiatique.
Solaire, puissant, intime, ciselé dans un noble d’ouverture, « Journal pauvre » est atypique. Il ne craint pas le froid, le manque, attise la gourmandise d’une lecture prometteuse. Ingénieux, sa sagacité étincelle dans les lignes dévoreuses de sens et de confidences. Frédérique Germanaud repliée dans l’oasis verbal, en contre-jour, dans un lieu spartiate, écrit ce que le repli du jour lui indique du regard. L’hédonisme est flamboyant. Il étire ses ailes et l’aura devient source vive. Frédérique Germanaud trouve dans le silence, dans ce peu et le changement de vie, la sagesse qui octroie les plus beaux passages d’une vraie littérature. Son journal est à mille, mille de « L’Ere des Petits Riens » à l’instar de Delerm. Ici la glaise se façonne en vertueuses syllabes. Ce ne sont pas les choses manquantes qui sont ici importantes mais la goutte de rosée qui subrepticement enchante les vitraux grammaticaux. Le fil rouge cher à l’Algérie est une quête existentielle pour l’auteure. « Aujourd’hui, il pleut à Oran, ici le ciel tout est bleu. Je ne veux pas abuser ma famille, les rapatriés, ceux qui ont vécu ces années dans la douleur. L’enjeu finalement va au-delà de la littérature. Pour la première fois je suis confrontée à ce genre de difficulté. » « Ilanit Illouy a entrepris son travail plastique sur le camp du Grand Arénas à partir d’un mot de sa mère qui l’intriguait « le gymnase» Sa mère disait qu’enfant, quittant l’Algérie à destination d’Israël, elle et sa famille avaient été accueillies dans un gymnase. ….. Ni l’une ni l’autre ne cherchons une vérité historique ou sociologique, mais des traces demeurant dans le paysage, les êtres, les mémoires. » Frédérique Germanaud écrit une mine d’informations sur les auteurs, les grands textes qui sont pour cette dernière, lianes, encre et espoirs. »Golovanov fait l’éloge de la fuite : Les éternels fugitifs du XXè siècle paraîtront peut-être étranges aux hommes du XXIè siècle tout simplement parce qu’il n’y aura plus aucun lieu pour fuir. » Elle puise en eux la force vitale pour survivre. « Journal pauvre » est un éclat dans la nuit. « Il y aurait tant de choses à écrire, à retenir dans les pages d’un cahier. Tant de choses qui s’échappent. En cela aussi, le journal peut être dit pauvre. »La preuve que le Tout est dans l’invisible, dans la fragilité matérielle, dans Ce vouloir pauvre, le spéculatif est le regain littéraire. A lire en pleine solitude. Brillant. Publié par Les Editions La clé à molette, « Journal pauvre » est en lice pour le Prix Hors Concours 2019 Gaëlle Bohé. C’est une grande chance.
L’écriture de « Courir à l’aube » est une plume qui vole au vent. Aérienne, volontaire, transcendante, elle transperce les flots des nuages et immortalise le mot en magie verbale. « Je sais qu’il n’y a aucun ordre à espérer du monde et qu’il est inutile de se hâter ou de tenter de rebrousser son chemin. »Cette rareté accentue la beauté jusqu’au paroxysme de ses splendeurs. On est en vie dans ce récit qui ose la contemporanéité jusqu’au bout de chaque point magnifié. On devient osmose avec la narratrice qui cherche l’issue après les bouleversements quasi métaphysiques du monde. Elle se tient malgré tout dans cette assise où le mot devient l’utile outil, levier lucide et porteur. Ce récit puissant, majeur, dévoré de douleurs et de gloire, est une aube en devenir. Il tient à lui seul les cartes pour œuvrer à sa propre reconstruction. De convictions, de force, il touche du bout des doigts ce que la profondeur du mot consent à offrir lorsque l’on voit son reflet dans les myriades de l’intériorité. Bouleversant, « Courir à l’aube »de Frédérique Germanaud est une merveille née, du courage et l’alliance au mot juste. « Il faut être apaisé pour souhaiter la nuit et le désordre de ses pensées. » Ce récit qui court à pas lents, puis vifs, qui creuse les sillons et efface toute trêve est une bataille contre les affres de la vie, contre les courants d’air et les disparitions qui donnent le vertige pour l’infini. Frédérique Germanaud sait. Son regard enchante cette écriture divine qui se multiplie en paraboles symboliquement belles. L’art est en filigrane, majestueux et grandiose. L’ère où l’œuvre se métamorphose en poétique ferveur du don. En lice pour le Prix Hors Concours 2017 des librairies indépendantes, « Courir à l’aube » est un chef d’œuvre magistral. Emouvant, pur, vrai, il devient la septième vague, l’unique, qui arrive après l’aube naissante. Une rédemption à ciel ouvert, une rareté littéraire, un partage unique pour le lecteur qui prend chaque mot en brassée livresque jusqu’à la fin de la course symbiose de vie. Ce roman, futur incontournable, est dans la cour des grands. Merci aux éditions « La clé à molette » pour la mise au monde de « Courir à l’aube ». Roman de haute voltige. A lire d’urgence
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