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Frederic Thomas

Frederic Thomas
Docteur en science politique, chargé d'étude au Centre tricontinental - CETRI (Louvain-la-Neuve), Frédéric Thomas est membre de la revue Dissidences et a reçu le Prix quinquennal de l'essai de la Fédération Wallonie Bruxelles pour Salut et liberté : regards croisés sur Saint-Just et Ri... Voir plus
Docteur en science politique, chargé d'étude au Centre tricontinental - CETRI (Louvain-la-Neuve), Frédéric Thomas est membre de la revue Dissidences et a reçu le Prix quinquennal de l'essai de la Fédération Wallonie Bruxelles pour Salut et liberté : regards croisés sur Saint-Just et Rimbaud.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Haïti : Notre dette » de Frederic Thomas aux éditions Syllepse

    yves MONTMARTIN sur Haïti : Notre dette de Frederic Thomas

    1825. Cela fait vingt et un ans que les troupes napoléoniennes ont été battues et chassées, vingt et un ans que l’île d’Haïti est devenue la première république noire indépendante. Mais les anciens colons français font pression : ils ont perdu leurs propriétés et leurs esclaves. Le roi Charles X...
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    1825. Cela fait vingt et un ans que les troupes napoléoniennes ont été battues et chassées, vingt et un ans que l’île d’Haïti est devenue la première république noire indépendante. Mais les anciens colons français font pression : ils ont perdu leurs propriétés et leurs esclaves. Le roi Charles X fixe par ordonnance le préjudice subi à 150 millions de francs, qu’il réclame à la jeune république, soit l’équivalent de 525 millions d’euros en valeur monétaire actuelle. Sous la menace d’une douzaine de navires de guerre et de leurs cinq cents canons, le président haïtien Jean-Pierre Boyer ne peut qu’accepter ce marché de dupes.

    Frédéric Thomas nous raconte l’histoire d’une dette odieuse et injuste qui, pendant des dizaines d’années, absorbera 19 % des revenus annuels d’Haïti, privant l’île des investissements nécessaires à ses infrastructures. Malgré une renégociation en 1838 qui ramène la dette de 150 à 90 millions, Haïti est contraint de recourir à trois emprunts pour assurer les paiements. La dette s’accroît, le pays s’enfonce dans la pauvreté et l’instabilité. Les divers emprunts et intérêts auprès des banques françaises, puis étasuniennes, pour régler la « dette de l'indépendance » ne seront définitivement soldés qu'en 1952.

    L’auteur analyse avec précision les origines des maux dont souffre l’île aujourd’hui : la mise en place, dès l’indépendance, d’une élite cherchant à tirer profit de l’exploitation du travail des anciens esclaves devenus métayers. En une génération, une oligarchie s’est installée, dirigée par des hommes ne voyant pas plus loin que leurs intérêts immédiats. Face à l’effondrement du cours du café, ils accélèrent l’exportation de bois précieux, aggravant ainsi le déboisement.

    En 2025, Haïti est une des nations les plus inégalitaires au monde. Sur fond de catastrophes naturelles, d’instabilité politique et de pauvreté, les chocs se répètent, se conjuguent et cumulent leurs effets. Haïti s’enfonce dans la nuit noire de la terreur.

    Frédéric Thomas nous interroge sur le rôle des humanitaires : leur prétendue neutralité occulte la situation et dédouane les véritables responsables. L’auteur dénonce avec vigueur une communauté internationale qui a toujours soutenu un pouvoir corrompu et qui s’accommode de la mainmise des gangs.

    Un éclairage passionnant sur cette île autrefois surnommée « La perle des Antilles », mais c’était il y a bien longtemps…