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Nathalie Iris, de la librairie Mots en Marge organise chaque année en juin "La Nuit Blanche des Livres" à La Garenne Colombes. Dans ce lieu d'échange, les auteurs viennent à la rencontre de leurs lecteurs pour une grande fête du livre joyeuse et...
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Une librairie éphémère, plus de 40 auteurs, une nuit inoubliable ! La Nuit blanche des Livres.
Autofiction, fiction ou autobiographie ? à quel genre appartient « A pied d’oeuvre ». Sans se tromper, on peut répondre qu’il s’agit d’une autobiographie. Pourtant, face aux anecdotes du quotidien du narrateur, il peut paraitre difficile de digérer tous les avatars d’une longue descente aux enfers.
C’est bien cela que raconte l’auteur. De photographe connu été reconnu et de père de famille heureux, Franck Courtes va tout abandonner pour se consacrer à l’écriture. Déclassé socialement, il va devoir survivre au gré de petits travaux. Il rejoint un sous-prolétariat d’anonymes exploités et gérés par une Plateforme qui leur attribue les différents types de travaux. Les revenus sont dérisoires pour des taches physiquement lourdes et épuisantes.
Solitaire comme écrivain, il le devient également dans son monde de travailleurs sans lien avec les clients, les autres employés ou l’employeur. C’est avec le corps médical qui soigne son corps meurtri qu’il a le plus de rapports.
Franck Courtes a une énorme qualité, sa ténacité. Il fait face malgré sa nouvelle condition de pauvreté extrême, lui qui a connu les milieux bourgeois.
Chaque journée est un combat d’une vie sans loisirs ni perspectives d’amélioration.
Ses fenêtres d’espoir sont l’inattendu RSA et le fait d’être lu par ses enfants.
Face à toutes ces aspérités, Franck Courtes donne sa vie à l’écriture. Au-delà de sa propre décadence, il excelle à nous faire partager sa découverte des invisibles que l’on croise et parfois utilise et qui survivent dans leur anonymat.
Franck Courtes nous offre une histoire vraie sans pathos avec un témoignage infiniment courageux. Son ouvrage illumine les discrets, un monde dont il ignorait les codes pour survivre. Il décrit à fleur de peau les failles d’une société qui ne les comprend pas.
Bouleversant, poignant et riche d’autodérision, « A pied d’œuvre » est une réussite.
Bonjour ,
Je remercie Lecteurs.com de m'avoir permis de découvrir ce très bon roman.Au premier abord je me suis dit : encore un bobo fortuné qui raconte quelques petites galères sur fond reconversion professionnelle.Mais très rapidement , j'ai adhéré à l'histoire, aux déboires de Franck.
Franck Courtès, célèbre photographe, reconnu par ses pairs , décide en 2013 d'écrire un livre, qui connait un petit succès littéraire.Il décide alors, de devenir écrivain et commence pour lui galères et précarité.Il se lève avec l'angoisse de trouver un petit job, quelques heures de manutention pour une quinzaine d'euros.Un vrai parcours du combattant surtout pour une personne n'ayant pas connu les jours difficiles où l'on a même pas de quoi s'acheter une baguette premier prix.
Cinquantenaire , sans qualification autre que photographe, il rivalise avec les sans-papiers, les gars des cités pour des boulots très peu payés , éreintants et même dangereux.Il découvre les plateforme d'offres d'emploi avec la hantise d'être sous-noté , devient servile et malléable.
Cet univers que nous autres, du moins moi , étant fille et épouse d'ouvrier , étant aide-soignante par choix (j'adore mon travail)je connais, j'imagine sans peine la gifle monumentale que cet univers modeste doit être pour une personne ayant connu l'aisance financière.
Bref, j'ai beaucoup aimé les descriptions que fait Franck Courtès de ses compagnons de galère, sa découverte des méandres administratifs pour constituer un dossier d'aides sociales.
Un beau livre, un bel écrivain ,qu'on aimerait rencontrer, réconforter.
Je recommande vivement, on ne tombe pas dans le patho, on vit la vraie vie.
Abandonner un métier coup de coeur lucratif par lassitude, il faut du courage et de la détermination. C'est ce qu'a fait l'auteur, photographe professionnel, pour se consacrer à son autre passion : l'écriture, activité nettement moins lucrative. Et c'est un enchaînement de situations insolites et de déboire pour survivre, petits boulots ingrats, rencontres surprenantes, et découverte d'un milieu précaire où la liberté n'a pas de prix.
Merci à Lecteurs.com pour cette découverte.
Découverte de l’écriture de Franck Courtès au travers de son dernier ouvrage « À pied d’œuvre ».
Photographe reconnu, Franck Courtès choisit d’abandonner un monde qui désormais le rebute pour se consacrer à l’écriture. Mais les économies fondent vite et même en se restreignant sur tout, il va lui falloir trouver un boulot qui lui laisse le temps d’écrire chaque jour. Un de ces « petits boulots » sans qualification qui vont du montage d’étagères au débarras de gravats au cinquième étage d’un immeuble. De ces « petits boulots » non déclarés qui rapportent un billet de vingt euros, parfois de cinquante et plus rarement un pourboire.
Cette descente vers la pauvreté qui aurait pu n’être qu’un long apitoiement sur soi-même se transforme en un récit mêlant lucidité et autodérision. L’auteur épingle l’ubérisation des rapports de travail, l’inanité des discours de gauche sur le « vivre ensemble », l’envers du décor de la bourgeoisie, la marchandisation du corps humain, et décrit avec justesse l’invisibilité de ceux – migrants, personnes sans qualification, accidentés de la vie… – contraints de pratiquer ces « petits boulots ».
On pense bien sûr à Florence Aubenas et son « Quai de Ouistreham », avec cette différence qu’il ne s’agit pas là d’une expérience dont on mesure la durée mais d’un réel choix de vie dont seul le succès littéraire pourrait, peut-être, marquer la fin. Sachant que « Achever un texte ne veut pas dire être publié, être publié ne veut pas dire être lu, être lu ne veut pas dire être aimé, être aimé ne veut pas dire avoir du succès, avoir du succès n’augure aucune fortune. »
Curieusement, l’humour et les déboires de Jean-Paul Dubois dans « Vous plaisantez, monsieur Tanner » m’ont paru soudain indigestes…
« À pied d’œuvre », Franck Courtès, Gallimard, 2023.
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