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Espedite Camille

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Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Les alienes » de Espedite Camille aux éditions Lc Christophe Lucquin Editeur

    Yv Pol sur Les alienes de Espedite Camille

    Le moins qu'on puisse dire c'est que ce roman n'est point amusant. Si vous recherchez de la détente pure, euh.., passez votre chemin. Mais si vous recherchez un beau texte, un roman original tant dans le fond que dans sa forme, restez ici, ou plutôt courez voir votre libraire pour acheter Les...
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    Le moins qu'on puisse dire c'est que ce roman n'est point amusant. Si vous recherchez de la détente pure, euh.., passez votre chemin. Mais si vous recherchez un beau texte, un roman original tant dans le fond que dans sa forme, restez ici, ou plutôt courez voir votre libraire pour acheter Les aliénés. Les personnages d'Espedite sont hors normes, même ceux qui n'interviennent que très peu sont quand même assez barrés, par exemple Jenny, cette femme âgée démente : "Jenny s'est fait refaire les seins et le visage à soixante-neuf ans, avant d'être frappée par une démence sénile. Le haut de son corps ressemble à la statue de cire d'une bourgeoise de quarante ans, le sourire figé par une peau hyper-tendue dont les rides sont absentes, mais sur laquelle se remarquent de nombreuses tâches de vieillesse. Le décolleté, opulent, tombe sur deux protubérances mammaires en plastique bien rondes qui lui compriment les poumons et l'empêchent visiblement de respirer correctement." (p.59). Imaginez maintenant le bas du corps, comme celui de la femme de presque 70 ans qu'elle est et vous avez une image assez nette. Les portraits des autres personnages ne sont pas mal non plus, Espedite a le sens de la formule et de l'image. Ils sont vraiment barrés, aliénés, doublement à la fois à la drogue, la schizoïne dont ils ne peuvent plus se passer et parce qu'ils sont totalement fous. Kenza se détruit, essaie toute sorte de moyen de s'enlaidir, de disparaître. Dalton et elle recherchent des sensations fortes qu'ils ne trouvent que dans la drogue qui les désinhibe ; ils ne se souviennent que rarement de ce qu'ils ont fait sous l'effet de la schizoïne.

    Un roman dur et violent qu'on ne ressent pas comme tel, sûrement grâce à l'écriture de l'auteur, qui prend des distances, qui use d'humour, de poésie, de détachement et de mélancolie. On peut le lire comme un polar puisqu'il y a des morts, mais sa construction ne permet sans doute pas de le classer comme tel, de ne pas le limiter à ce genre. Espedite révèle des pans de son histoire grâce à des personnages annexes, qui ne restent pas longtemps en scène, une jolie manière de surprendre le lecteur et de le tenir jusqu'aux révélations finales. Les vies de tous les intervenants croiseront à un moment ou un autre celles des deux "héros" Kenza et Dalton, c'est un puzzle qu'il est aisé de construire et surtout particulièrement agréable à suivre.

    Encore un titre fort original et fort bien chez Christophe Lucquin chez qui je trouve toujours des textes forts et qui peut compter sur mon soutien dans des moments difficiles pour sa jeune et fragile maison : une contribution est ouverte sur Ulule.

Bibliographie de Espedite Camille (1)

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