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Certes, le destin de Lucie Dreyfus ne peut qu'inspirer le respect. Sa foi inébranlable en l'innocence de son mari et sa volonté farouche de défendre envers et contre tout les valeurs de la justice et de l'honneur sont exemplaires.
L'ouvrage d'Elisabeth Weissman est extrêmement documenté et précis. Il nous fait suivre les évènement qui entourent cette “Affaire” avec détails et acuité. L'auteur ne manque pas de resituer le contexte social, politique et judiciaire qui entourait les faits de ce qui a été la plus grande erreur judiciaire de la France.
La maîtrise de “la femme du capitaine”, sa retenue, son engagement total, la force de ses sentiments, de son caractère, de son sens du devoir transparaissent dans les pages de ce document.
Le martyre enduré par Alfred Dreyfus est ici bien explicité. La seule “arme” à disposition de sa femme pour tenter de le lui alléger, pour tenter de le maintenir vers la vie, de lui insuffler force et courage aura été son courrier, leur correspondance. Cette relation épistolaire est captivante, par tout ce qu'elle contient et signifie.
Ce livre est instructif, et par bien des aspects, édifiant.
Cela dit, sa forme académique et historique, les longueurs et nombreuses répétitions, les innombrables rappels en bas de page en ont rendu la lecture assez rébarbative et fastidieuse.
C’est avec un a priori que j’ai commencé ce livre. J’appréhendais un livre dense, didactique, regorgeant d’informations, de faits complexes et techniques.
Or, c’est un tout autre type de récit que j’ai découvert : l’auteure a su, tout en nous relatant avec précision et clarté l’Affaire dans son caractère historique et juridique, nous éclairer sur l’aspect humain et mettre en lumière une femme, Lucie. A travers elle, c’est tout un monde que nous découvrons, indissociable de l’époque de la III ème République et de ses méandres et rebondissements. Nous faisons la connaissance d’une femme admirable par son courage et sa dignité, ancrée dans son siècle et dans sa classe avec toutes les contradictions que cela implique.
Son rôle déterminant dans la survie et la réhabilitation de son mari forcent le respect. De par son caractère, elle n’aurait certainement pas jugé opportun d’écrire un livre sur son histoire mais c’est tout de même un très bel hommage qui lui est rendu par cet ouvrage passionnant qui se lit comme un roman. Lucie nous est sympathique et devient au fil des pages une connaissance.
Même s’il aura fallu du temps, elle aussi aura eu droit à sa « réhabilitation » au sein de l’Histoire…
Ouvrage extrêmement bien écrit et maîtrisé, "Lucie Dreyfus, la femme du capitaine" est probablement un des meilleurs livres que j'ai lus ces derniers mois. Si l'affaire Dreyfus est généralement connue de tous, très peu a été écrit sur Lucie et sur son rôle majeur dans le soutien ainsi que la réhabilitation de son époux. Au moment du coup de tonnerre qui va bouleverser à jamais leur vie, le couple Dreyfus a deux jeunes enfants et est installé dans une vie heureuse et apaisée. Lucie est fière de son mari et, à 25 ans, s'épanouit en épouse et mère. A l'annonce de l'arrestation d'Alfred, et tout au long du combat qui s'ensuit, Lucie fera preuve d'une impressionnante force morale et d'une stabilité émotionnelle époustouflante. Le principal apport de l'ouvrage d'Elisabeth Weissman, c'est la mise en avant de la correspondance de Lucie, à la fois des lettres échangées avec son époux mais aussi celles échangées avec son amie fidèle Hélène Naville. Lucie somme son mari, dès le début de l'affaire, de survivre: elle passe un pacte avec lui "Vis pour moi, mon chéri, je t'en conjure". Par les lettres qu'elle lui envoie, elle le met sous perfusion (d'amour, d'énergie, d'espoir), lui enjoignant de vivre quand il dit que ses forces l'abandonnent. Du fond de son île cachot en Guyane, Lucie réussira à lui faire jouer son rôle de père, en l'informant des soucis que lui causent le caractère de leur fils aîné et lui demandant conseil pour corriger son tempérament. Prouesses qui raccrochent Alfred à la vie et lui épargnera la folie qui le guette tant les conditions de son emprisonnement sont dantesques. Mais Lucie œuvre également activement à la réhabilitation de son époux, aux côtés de Mathieu, son beau-frère, et de l'ensemble des "dreyfusards". Elle suit les soubresauts de l'enquête, et est aux premières loges des différents évènements clés de cette affaire qui laissera une tache indélébile sur l'histoire de la IIIe république.
Livre ô combien essentiel de lire, l'ouvrage d'Elisabeth Weissman est une plongée dans l'intime de l'affaire Dreyfus, au ton fort et à l'écriture nerveuse. Chaque page nous fait ressentir l'engagement farouche de l'auteure, dont on ressent l'admiration pour Lucie. Les pages consacrées au cadre politique et sociétal de l'époque sont précieuses et témoignent de l'approche très "complète" menée par l'écrivaine. Lecture chaudement recommandée.
https://lorenaisreadingabook.wordpress.com/
A première vue, c'est une lourde biographie que celle de Lucie Dreyfus.Parce qu'à la « belle Epoque », les femmes n'avaient pas ou peu d'autonomie, et suivaient les conseils des pères et maris.
C'est aussi le cas de Lucie qui fera un mariage d'amour, accepté par sa famille avec Alfred Dreyfus, jeune polytechnicien.Lucie est issue d'une famille de la grande bourgeoisie israélite intellectuele , et se comportera toute sa vie avec dignité, fierté et bienveillance, inculquées dès son enfance.
A la fin du X IXième siècle, l'assimilation des juifs dans la société française, pour réelle qu'elle soit, n'en est pas moins fragile. Or cette fragilité est aussi celle de la IIIième République , qui va laisser perpétrer un crime d'Etat contre Dreyfus.
En effet, le gouvernement va mal, le ministre de la guerre , en difficulté , s'apercevant qu'un traître donne des renseignements à l'Allemagne , choisit , c'est le mot comme coupable A. Dreyfus.
L'affaire commence en décembre 1899 et se terminera par une réhabilitation à minima en 1906.
Et c'est toute cette période qu'Elisabeth Weissman retrace autour de la correspondance de Lucie. Cette jeune femme, effacée mais déterminée,va faire un pacte avec son mari, elle l'abjure de vivre et de supporter les abominables sévices qu 'il devra endurer. Avec ses parents, son beau-frère Matthieu, sans jamais faillir et dans l'ombre ,elle réussira à ce qu'un procès en appel ait lieu, se sera à Rennes ,et le verdict terrible aussi, mais l'ayant sorti de prison, mourant , là aussi sans relâche, elle lui fera reprendre des forces.
Plus tard, avec des moyens conséquents ils reprendront une vie sociale brillante et très cosmopolite.A.Dreyfus meurt en 1938 à l'âge de 75ans , et Lucie , en 1945 en ayant repris le nom d'épouse de sa sœur « Duteil »La guerre n'épargne pas sa famille, jusqu'au bout elle reste digne.
Dans cette bio , fort détaillée, on trouve des photos, des fac-similae des lettres de Lucie. Mais surtout, hormis » l'Affaire » on en apprend beaucoup sur les mœurs domestiques de l'époque et jusqu'où peut aller la démesure humaine, ici contrée par la volonté d'une femme aimante.
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