"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On est prévenus, chez les Sinclair tout le monde est blanc, blond, beau, intelligent, parfait, et dans cette famille on a la culture de la gagne. En réalité, ils ont la tête dans le sable, ils ne veulent rien savoir, rien voir de la triste réalité. Car oui, chez les familles riches à qui tout a toujours souri, il faut constamment sauver les apparences… parce que chez ces gens-là on ne pleure pas…
En fait ce roman raconte quelque chose de terrible, un état d'esprit dérangeant, une philosophie familiale sectaire et glaçante. Un été, Cadence, la narratrice a un accident, mais quoi ? Ses séquelles sont tellement étranges. Somatisation ? Amnésie traumatique ? Qu'est-il arrivé dans ce paradis estival ?
Les vacances en famille, tous les étés sur leur île à eux, avec leurs quatre maisons. Les menteurs : trois cousins du même âge, Cadence, Johnny, Mirren, plus Gat l'ami de Johnny, la pièce rapportée. Adolescents libres comme l'air, la plage, les baignades, les feux de camp, ça ressemble au bonheur de l'enfance, à la vie facile.
Cependant il y a de la dureté car les parents reproduisent des schémas éducatifs dont ils ont sans doute souffert eux-mêmes, et pourtant immuables. Never complain, Never explain. Un vrai panier de crabes.
Alors je me suis bien laissée embarquer dans cette histoire familiale de vacances, de cousins et cousines, moi qui n'en ai pas, et cette très belle prose, très imagée et poétique, enveloppée dans une ambiance hypnotique. Évidemment j'ai émis des hypothèses quant au mystère qui plane et j'ai été cueillie car je ne l'ai pas vu arriver. En réalité, la fin m'a pétrifiée.
J'ai énormément aimé ce roman jeunesse qui contient beaucoup de beauté mais aussi de laideur. D'un côté l'idéalisme de la jeunesse, les rêves d'avenir et le refus des compromissions de ces adultes hypocrites, de l'autre la cupidité, le pouvoir sur les âmes que parfois confère l'argent, avec un patriarche persuadé que tout s'achète.
J'avais offert ce roman à ma fille car j'avais trouvé la quatrième de couverture très attrayante. Pas étonnant donc que je l'ai apprécié.
Ce livre est un véritable page turner. Et désolée pour les puristes de la langue française, je ne trouve pas de terme plus approprié.
Bienvenue dans la splendide famille Sinclair"
Une famille que les fées ont doté de toutes les qualités au berceau: beauté, intelligence, fortune...
Une famille qui se réunit chaque été sur une île privée au large du Massachussets.
Une famille à qui tout semble réussir. Comme si les chagrins de la vie ne pouvaient pas les abîmer.
Mais voilà, tout tient dans ce "semble ". Car derrière le vernis des apparences, bien des secrets se dissimulent.
C'est Cadence Sinclair Eastman qui va raconter leur histoire.
"J'étais forte autrefois, mais à présent je suis vulnérable."
Cadence qui a eu un grave accident il y a deux ans. Elle a manqué se noyer. Elle a tout oublié des circonstances de cet événement. Et depuis, elle n'est pas retournée dans le lieu paradisiaque de ses étés. Lieu également de ses retrouvailles avec ses cousins et le beau Gat.
Alors, elle espère beaucoup de ce mois de juillet qui se profile. Renouer avec les jeux de l'adolescence. Les grandes tablées.
Pourtant, rien ne se passe comme prévu. Une scission s'est créée. Les Sinclair ont perdu de leur superbe. Et la mémoire de Cadence commence à revenir.
Ce livre a connu un énorme succès aux États-Unis. Je l'avais lu au moment de sa publication en France et je l'ai relu pour un club de lecture pour adolescents.
J'aime ces ouvrages qui interrogent les façades et montrent leurs lézardes. Ici, page après page, c'est la famille Sinclair qui se dévoile. Rivalités, jalousie, peine, rancœur, racisme...
Mais cet ouvrage ne se contente pas de s'attaquer à ce thème. Il propose en contrepoint une intrigue centrée autour de l'amnésie et du retour progressif de souvenirs enfouis.
Ainsi, deux puzzles se recomposent sous nos yeux de lecteurs: l'un autour d'une famille, l'autre autour de l' accident.
L'un des puzzles, je l'ai reconstitué assez vite lors de ma première lecture. Pour autant, lors de ma seconde lecture, j'ai apprécié décortiquer les mécanismes à l'œuvre.
Il se dégage de ces chapitres une ambiance. Un je ne sais quoi qui fait forcément penser à toute cette mythologie des grandes familles américaines. Les Kennedy ou celles véhiculées par les séries. Et je ne peux que reconnaître le talent d'E. Lockhart pour susciter une atmosphère.
Donner une voix aussi. Celle de Cadence qui constitue un beau personnage, plein de failles et de doutes. Avec un regard de narratrice que j'ai suivi avec intérêt.
Bref, vous l'aurez compris: même s'il n'a pas été un coup de cœur, je vous conseille ce titre. Pour ses mystères. Pour son côté American dream écorné. Et je compte lire prochainement Famille de menteurs, son prequel.
Suite de Nous les menteurs, mais en réalité préquel à ne surtout pas lire avant car il dévoile des choses... Et comme j'ai lu le premier tome récemment et qu'il faut battre le fer tant qu'il est chaud, autant ne pas laisser passer trop de temps entre la lecture du premier tome et celui-ci.
Donc on prend les mêmes et on recommence. Enfin, presque car ici il s'agit de la génération qui précède celle du premier opus. Mais même éducation "Never complain, never explain", donc des gens qui ne savent pas témoigner leurs sentiments, leurs douleurs, leurs peines, même lorsqu'il s'agit d'un deuil. Dans ce cas on fait comme si la personne n'avait jamais existé. C'est terrifiant la capacité de cette famille à occulter…
Carrie nous raconte. Son fils est mort, il avait quinze ans. Elle le voit la nuit, quand elle n'arrive pas à dormir et qu'elle descend boire un whisky, il est là. Il lui demande de lui raconter la famille. Alors elle revient en arrière, l'année de ses dix-sept ans en 1987. Le sida, des inondations, des manifestations. Et toujours les vacances dans leur île privée à l'écart du monde, avec ses sœurs et ses cousins, et des amis de sa cousine. L'origine de la fortune de sa famille, argent en partie sale. Un peu de cynisme de la part de certains membres, de la vanité souvent, et beaucoup de mépris de classe, un peu d'antisémitisme, un peu d'homophobie. Un peu anti tout ce qui n'est pas WASP en fait.
Étrange famille que celle-ci, qui élude les malheurs pour ne garder que le bon en croyant que ça fonctionne, qu'on peut ainsi éviter d'être malheureux.
Une famille avec des zones d'ombre et des mensonges, évidemment. Et une drôle de petite personne... L'ambiance vacances, avec les parents, les cousines, les copains, les flirts, l'alcool, l'insouciance, du moins en apparence.
J'ai bien aimé ce deuxième tome, qui nous assène des révélations, comme ça, en passant, parfois l'air de rien, parfois comme une énorme baffe... Les Sinclair sont des gens très étranges et pas forcément très sympathiques ni recommandables. Ce livre m'a fait l'effet d'une vitrine de la riche famille américaine type. Belle table, mets à profusion, hôtesse parfaite et mère idéale, puis le père fort et viril qui pourvoit à tout, et les enfants bien élevés qui iront tous à l'université, et dans le cas des filles, ce sera pour trouver un bon parti et être une épouse dévouée et cultivée. Quel cauchemar !!
Quelques anachronismes m'ont un peu gênée, comme "en mode…" ou encore "genre, elle conserve cette photo…" qui sont des expressions qu'on entend tout le temps actuellement, ce qui n'était pas le cas dans les années 90. Ou alors je vivais dans une grotte et je ne me suis rendue compte de rien…
Même si l'intérêt pour les personnages et l'histoire ont mis plus de temps à s'installer que dans le premier opus, je me suis laissé embarquer par un suspense qui arrive tout doucement mais qui m'a tenue en haleine jusqu'à la fin. Après un été de l'adolescence des enfants, celui de l'adolescence de leurs parents, tout s'imbrique, la boucle est bouclée.
Je pourrais presque mettre un 5 étoiles à cette histoire qui est une petite perle, on ne va pas se mentir (sans mauvais jeux de mots).
Nous les menteurs raconte l'histoire de Cadence, une jeune adolescente amnésique à la suite d'un accident sur l'île des Sinclair, où la famille a l'habitude de se retrouver chaque été. Deux ans après l'incident, elle retourne sur cette île et y retrouve ses proches, mais surtout sa bande de menteurs : Johnny, Mirren et Gat, son Gat. Son Gat qui ne lui a pas envoyé un seul message depuis tout ce temps. Pourquoi ? Que s'est-il donc passé l'été de ses 15 ans ? Cadence se donne 4 semaines, le temps de son séjour sur l'île, pour se rappeler des événements.
Tout d'abord, la plume de l'auteur. Si celle-ci peut paraître banale la plupart du temps, elle devient délicieuse quand elle nous montre son talent : celui des métaphores. J'adore l'imagerie que nous propose l'auteure, notamment pour les maux de tête de Cadence.
Ensuite, à travers la famille Sinclair, très conservatrice et aisée, l'auteure développe des thèmes comme le deuil, l'héritage, le capitalisme et le matérialisme. On voit les filles du doyen se déchirer et se planter des coups de couteaux dans le dos des unes et des autres, utiliser leurs enfants pour obtenir la plus grosse part de l'héritage. Cela enclenche alors le rejet total des petits-enfants et bien tant de drames.
La fin...La fin est inimaginable, imprévisible. Tragique, terriblement dure. J'ai ressenti énormément de peine.
Je vous donne en détail mon avis sur ce roman dans ma nouvelle vidéo, disponible sur ma chaîne Youtube (@revues_livresques).
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