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La vie romancée de Michael Sweerts peintre flamand de la renaissance...
C'est le sujet qui m'a fait ouvrir ce livre. J'avais été enthousiasmé par le livre de Dominique Fernandez "La Course à l'AbÎme" racontant la vie du Caravaggio. C'est donc plein d'entrain que j'ai ouvert ce livre espérant revivre la même expérience.
Malheureusement je n'ai pas réussi à "rentrer dedans". Il n'est pas toujours aisé pourquoi on aime ou on n'aime pas un livre. Je crois que c'est tout simplement le style de l'écrivain qui en est la cause puisque le sujet m'intéressait. C'est un style plein de fioritures, avec régulièrement des énumérations. On est loin d'un style simple et direct à la Le Clézio. Et puis la distance prise par l'auteur ("Michael Sweerts a fait ceci", "Michael Sweets a dit cela" etc...) fait qu'au final j'ai moi-même pris de la distance vis-à-vis de ce livre. Au final une déception.
Que sait-on de Michael Sweerts ? Il fut au XVIIe siècle un peintre baroque d’origine brabançonne, et s’inscrivit dans le sillage prestigieux des frères Le Nain, de Vermeer et de Poussin .Dominique Cordellier, dans un style élégant, riche lexicalement, alerte, nous expose avec force détails dans son premier roman « Le peintre disgracié » la vie de Michael Sweerts .On y apprend au fil des pages de ce récit très réussi comment ce peintre concevait son art et quels furent ses certitudes artistiques et picturales .C’est d’abord le partage entre l’ombre et la lumière dont l’importance est d’ores et déjà soulignée : « Michael Sweerts sait déjà l’essentiel :qu’un visage se partage entre ombre et lumière, que l’on monte le clair sur le sombre, que la femme est la lueur de l’homme. »
Mais c’est la rencontre avec Madame de Saint-Sauveur qui imprime à sa vie un tournant décisif ; il éprouve pour elle des sentiments intenses qui le blessent, car ces derniers ne peuvent trouver de réponse .Pourtant, il est habité par cette passion secrète. Lors de son séjour à Rome, il penche pour la peinture des plus modestes : « Dévoué aux amis de Dieu, Michael Sweerts ne les peignait pas ; il peignait des petits pâtres, des païens et des pauvres. Il peignait des pasteurs. ».Notre peintre, comme pour exorciser cette déception sentimentale, voyage beaucoup : Rome ; Amsterdam, la Syrie, la Perse, l’Inde .Et c’est à l’issue de relations épistolaires avec Poussin que nous découvrons, à l’issue du récit, l’une des dernières certitudes esthétiques de Sweerts : « Le gris est le luxe du peintre, sa perle, son orient, son soleil voilé, un argent sans éclat mais sonnant, le camaïeu de l’ivresse. »
Beau roman, d’une très agréable lecture, qui séduira les esthètes et amateurs de peinture.
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