"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nous sommes en décembre. Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. C’est un moment où je ressens l’envie de retrouver mon âme d’enfant. C’est ce que j’ai fait en me plongeant dans le petit livre de Didier Giroud-Piffoz, "Le Mystère du Gué Gorand". Premier titre de la collection Contes et Légendes de Vendée, il a été co-écrit avec sa fille Karine et superbement illustré par Delphine Marchal.
Cela faisait une éternité que je n’avais pas lu de contes et je suis ravie de m’être à nouveau laissée emporter par ce genre littéraire, même s’il me semble davantage destiné à de jeunes ados, voire à des enfants bons lecteurs à partir de 9/10 ans.
Une fois n’est pas coutume, je ne peux m’empêcher de le sous-titrer "Roméo et Juliette en pays vendéen", car il s’agit bien d’une histoire d’amour entre deux personnages : Loëla et Goran, issus de familles ennemies depuis la nuit des temps.
L’écriture est très belle, fluide, élégante, douce et les auteurs ne lésinent pas sur le nombre d’adjectifs recherchés, adaptés, joliment choisis : "La soirée qui se dessine s’annonce calme, belle et douce. Profitant de la brise presque chaude de cet été indien, la petite Maïna s’est endormie. Tout est calme alentour. Quelques pépiements d’oiseaux et, parfois, le petit bruit sec d’une branche impudente craquant sous les roues de la poussette." C’est un plaisir de lecture que je n’ai pas boudé, tant grâce aux personnages, curieux et attachants, qu’aux paysages magnifiquement décrits, mystérieux, énigmatiques. Les elfes, gnomes et autres ondines, ne sont pas étrangers non plus à ce régal.
On y retrouve, naturellement, les points communs à tous les contes : Les héros, leur quête, les méchants prêts à leur barrer la route et les gentils bien décidés à les aider. Mais, je vous laisse lire le récit pour découvrir qui l’emportera.
Un délicieux retour à l’enfance.
https://memo-emoi.fr
C’est par l’intermédiaire de mon blog que Didier Giroud-Piffoz m’a contactée – une première – et m’a proposé, dans un message électronique fort sympathique de me faire parvenir son roman "Ce ne sont pas les mouettes". Je l’en remercie sincèrement ainsi que Ella, sa maison d’éditions.
L’auteur n’en est pas à sa première publication mais il s’est arrêté d’écrire un temps pour laisser place à un combat humanitaire mené en Inde avec sa femme. Depuis vingt-cinq ans, ils y retournent chaque année et travaillent en faveur des lépreux, des enfants handicapés et des aborigènes. Il n’est donc pas étonnant de constater que "Ce ne sont pas les mouettes" prend racine dans ce pays.
Il s’agit d’une histoire d’amour, un amour indicible, profond, incestueux, une passion absolue jusque dans la mort. Le roman tourne autour d’un personnage essentiel, Solène, présente même dans son absence douloureuse. Tellement présente qu’elle en occulte presque le second personnage, son amoureux sans nom, incapable de parler. C’est en effet un tiers – l’auteur ? le lecteur ? – qui prend la parole et utilise la deuxième personne du singulier. Etonnant ce "TU", déroutant même. "La porte à peine entrouverte, l’odeur rance, écœurante, des huiles, des vernis, des siccatifs t’éclate au visage, te suffoque, t’anéantit...Tu te souviens. Solène. Solène ta sœur, ta jumelle…", c’est ainsi que commence le roman.
Mais il met aussi un pays en lumière : l’Inde, sa beauté, ses couleurs, ses parfums, ses mystères et ses plaies. L’écriture est majestueuse, faite de nombre d’adjectifs, d’expressions ajoutées, empilées, assénées qui donnent au texte un rythme saccadé, une respiration haletante, un son incantatoire. Elle traduit parfaitement la difficulté du photographe, le "TU", à reprendre pied dans cette vie de solitude. Il est revenu sur les lieux qu’il a connus à deux dans cette plénitude de l’amour. Il a voulu revoir les paysages flamboyants, mais aussi la misère, les humbles et les malades qu’ils avaient côtoyés. Il a voulu retrouver les sensations partagées mais l’absence de l’autre devient chaque jour plus lourde, plus douloureuse.
J’ai aimé ce texte, simple mais profond. J’ai aimé le soin avec lequel sont décrits, les paysages, les gens, les coutumes d’un pays que je ne connais pas. J’ai aimé la musique des mots et le tempo qui entraîne irrémédiablement vers la fin, vers le drame et la compréhension du titre. J’ai aimé la puissance des sentiments. Et je n’ai pu m’empêcher de penser que l’auteur y avait mis beaucoup de lui, de sa vie et des siens.
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