"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comment revisiter l'histoire d'Anne Frank sous la forme de BD ? Ari Folman et Lena Guberman nous proposent un récit où Kitty, l'amie imaginaire d'Anne jaillit de son journal et prend vie à notre époque. Tantôt transparente, tantôt visible, tout semble la condamner comme LA voleuse du Journal d'Anne Frank, véritable patrimoine historique néerlandais.
Les deux auteurs mettent en parallèle l'histoire d'Anne avec celles de jeunes réfugiés à Amsterdam, pour ne pas oublier que l'histoire peut se répéter.
Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire, c'est un peu décousu et déconcertant cette non-visibilité visible de Kitty. J'ai pas adhérer. le graphisme est cependant réussi avec ses illustrations pastels mais c'est loin d'être un coup de coeur.
Sorti à la fin du mois d'octobre, ce nouveau roman graphique d'Ari Folman est un deuxième hommage rendu à Anne Frank et, à travers elle, à toutes les victimes de la Shoah. Cette fois-ci accompagné de la dessinatrice Lena Guberman, Ari Folman nous invite à redécouvrir l'histoire d'Anne Frank en donnant vie à Kitty, l'amie imaginaire à qui elle s'adresse dans les pages de son journal. Ce point de départ est extrêmement intéressant et original car Kitty est une adolescente qui, même si elle naît de la conscience d'Anne Frank, ignore tout de ce qui est arrivé à son amie : elle la cherche dans Amsterdam, n'hésitant pas à interpeller les forces de l'ordre pour signaler sa disparition, elle la trouve, elle l'interroge, elle cherche à comprendre et, de fait, sa démarche pourrait être celle de n'importe quel enfant ou adolescent en quête d'explications et de réponses sur ce qu'il s'est passé durant la Seconde Guerre mondiale. Mais Kitty n'est pas simplement un être d'encre et de papier, sa sensibilité fait d'elle un personnage fort qui, en plus de se confronter à l'horreur qu'elle découvre au fur et à mesure de ses recherches, se heurte à la réalité du monde contemporain, ses injustices et ses souffrances. C'est le pari d'Ari Folman et Lena Guberman : lier le destin d'Anne Frank à celui de migrants qui ont dû fuir leur pays. Pour être honnête, cela m'a déstabilisée, mais comme j'avais déjà lu le roman graphique précédent, j'ai accepté les libertés prises avec l'histoire originale. Mieux, je les ai comprises. La question n'est plus tant de savoir ce qui est arrivé à Anne Frank que de savoir ce qu'il reste d'elle, de son message. Mention spéciale pour les magnifiques illustrations de Lena Guberman et pour ses choix pertinents : la représentation des soldats nazis et les scènes de convois vers les camps vont me hanter longtemps. Deuxième mention spéciale (pourquoi se priver ?) : j'ai vu le film d'animation réalisé par Ari Folman et il vaut vraiment le coup, notamment pour la beauté des images.
Et si l’ami imaginaire d’Anne Frank se réveillait près de 70 après la publication du journal d’Anne ?
Kitty est le nom qu’Anne donna à son amie imaginaire, sa confidente à qui elle s’adresse dans son journal.
Alors que la maison d’Anne ouvre ses portes aux visiteurs, Kitty comprend qu’elle est invisible mais ne comprend pas surtout la présence des gens dans cette maison et se demande où est Anne ?!?
Un récit fantastique de Ari Folman dans la continuité du journal D’Anne, car les recherches de Kitty nous replonge dans l’histoire de l’Allemagne nazie et de la vie d’Anne. Mais si le passé n’est plus, il se répète devant les yeux de Kitty par les événement actuels.
La composition graphique fine et élégante de Léna Guberman relève les émotions et le fantastique avec une beauté sombre par moment et lumineuse.
Entre le réel et l’irréel, un brin poétique, une lecture qui sensibilise sur la condition des enfants qui fuient la guerre tout comme Anne à l’époque.
Impossible de prétendre que l'adaptation qu'ont réalisé Ari Folman et David Polonsky, scénariste et illustrateur, du "Journal d’Anne Frank" puisse se substituer à l'œuvre originale. Néanmoins, il apparaît ,sous cette forme originale, comme une approche intéressante pour un jeune public, voire, pourquoi pas une amorce. Publié en 2017 aux éditions Calmann Lévy, il permet ainsi de rafraîchir et de stimuler son appropriation par la jeune génération, d'une icône de la seconde Guerre Mondiale.
La fondation Anne Frank a estimé qu'il était temps, après 70 ans, de dépoussiérer ce monument en le publiant sous forme de roman graphique.
Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933.
p. 12 : " Persuadé que la Hollande était un pays sûr pour les juifs, mon père est parti à Amsterdam en 1933 pour diriger la société Opekta, qui fabriquait un stabilisant secret pour les confitures. "
À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu’en 1942, malgré la guerre.
Le 6 juillet 1942, les Frank s’installent clandestinement dans « l’Annexe » de l’immeuble du 263, Prinsengracht, où Anne écrit son journal.
p. 9 : " Chère Kitty, je vais pouvoir, j'espère, te confier toutes sortes de choses, comme je n'ai encore pu le faire à personne et, j'espère que tu me seras d'un grand soutien. "
Le 4 août 1944, la famille est arrêtée vraisemblablement sur dénonciation.
p. 85 : " Je ne pas du tout m'imaginer que pour nous le monde redevienne jamais normal. Il m'arrive de parler d' "après la guerre", mais c'est comme si je parlais de châteaux en Espagne, de quelque chose qui ne se réalisera jamais. "
Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur Margot.
Le graphisme, très expressif et vivant, décrit parfaitement l'atmosphère étouffante de l'Annexe et les turbulences intérieures d'Anne. Seul petit bémol, les longues pages de textes peuvent apparaître comme "repoussantes" pour une forme de lecture pourtant volontairement imagée. Je suppose que c'est dans le but de garder intactes certains passages de son Journal, mais plus on avance dans la bande dessinée, plus ces pages sont nombreuses...
Cela étant, ce livre reste malgré tout fidèle au témoignage d'Anne Frank, avec des passages très émouvants.
C'est un roman graphique que je conseille au jeune public en n'omettant pas, bien entendu, de proposer par la suite l'œuvre originale !
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