"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans les années 70, dans l'Ohio des femmes sont enlevées et violées. Billy Milligan est arrêté mais il nie, contre toute évidence. On finit par découvrir qu'il possède une personnalité multiple. En tout vingt-quatre personnalités d'âges, de nationalités, de caractères, et même de sexes différents habitent cet homme, toutes à l'insu de Billy.
C'est terriblement angoissant et je pense que si c'était un roman ça le serait moins. le fait que cet homme existe, que d'autres comme lui existent, c'est terrifiant. Au tout début du livre je me suis demandé si on pouvait guérir de ça, en espérant que je le saurai à la fin.
Tantôt tremblant et le regard dans le vide, tantôt sûr de lui, d'un moment à l'autre, toujours après une sorte de transe, les enquêteurs se retrouvent devant une personne totalement différente de l'instant d'avant. Dorothy Turner, la psychologue, va soudain se trouver devant ce cas incroyable extrêmement déstabilisant. C'est réellement un choc de découvrir qu'elle parle successivement à David puis à Arthur, Christopher, Tommy, Ragen, Allen, Danny, Christine et tous les autres... car Billy dort mais pas les autres.
En réalité Billy est une victime. Il a subi de la maltraitance et s'est réfugié à l'intérieur de lui-même. Tous les autres habitants de son cerveau ont une fonction précise, tous ont pour but de le protéger. C'est fascinant. Et donc, en plus de nous exposer sous toutes les facettes cet incroyable cas on comprend rapidement qu'il est la conséquence de la violence extrême de certains adultes. Ou plutôt la multiplicité des personnes qui l'habitent résulte des sévices qu'il a subi, bien qu'il y ait eu à l'origine, avant même les agressions, quelque chose d'étrange dans la personnalité de Billy, comme une prédisposition.
Daniel Keyes nous convie à des entretiens entre Billy et les psychiatres puis reprend sa vie depuis le début et nous permet d'assister aux métamorphoses qui s'opèrent entre tous les occupants de sa psyché. J'ai trouvé ça très visuel et on en vient à douter de sa raison en croyant qu'une telle chose est possible. L'instinct de survie prend parfois d'étranges chemins pour éviter le suicide ou l'automutilation.
Le cerveau de Billy m'a fait l'effet d'un microcosme, d'une famille nombreuse où il est indispensable d'établir des règles pour éviter de passer pour fou. le pire c'est que je les visualisais, en plein conseil de famille.
J'ai trouvé qu'il y avait un côté science fiction dans cette histoire folle, où les personnages se succèdent sans toujours comprendre où ils sont.
Alors que, s'il s'agissait d'un roman on se dirait que l'auteur exagère et que ce n'est pas crédible du tout, ce qui est totalement stupéfiant c'est que cette histoire est réelle ! Billy Milligan, éclaté en vingt-quatre personnes très différentes les unes des autres, est un personnage réel. Entre Ragen le yougoslave communiste hargneux et Arthur l'anglais hautain et snob, il y a toute une palette de ce que l'humanité peut présenter de caractères différents. Chaque personne qui l'habite est un trait de caractère, comme la colère, la douceur, le cynisme, l'empathie, la naïveté, l'intelligence, l'immoralité, les différents stades de l'enfance... C'est impressionnant ! Mais surtout, comment ne pas devenir complètement fou tant ça semble terrifiant de vivre ça !?
Ce qui saute aux yeux, entre autre, c'est que le tribunal médiatique ne date pas d'aujourd'hui ni des réseaux sociaux.
Bien que ce soit un témoignage, ce parcours de vie est écrit comme un roman, ce qui rend l'histoire d'autant plus immersive. Hélas, j'y ai trouvé quelques longueurs, je me suis parfois ennuyée. Et pourtant, c'est fascinant.
Ce roman est l'un des plus beaux romans à lire.
Charlie est un homme d'une trentaine d'années, arriéré mental, qui subit une opération et dont le cerveau se remet à fonctionner comme tout un chacun, même mieux.
Ecrit avec une grande justesse, Charlie se raconte, il tient un journal. Au début, nous comprenons que c'est fastidieux, puis après l'opération, le personnage découvre un monde, alors qu'il était dans sa bulle jusqu'alors.
Charlie découvre alors la relation sociale entre personne dite normale. Il va de découverte en déconvenue, trouve l'amour...
C'est un récit poignant, plein d'émotions, qui ne laisse pas indifférent, particulièrement l'une des dernières scènes qui est bouleversante.
Ce livre de science fiction nous fait rencontrer Charly, qui a des difficultés cognitives et qui accepte de se soumettre à des expériences comme celles que subit une souris pour effacer son handicap. L’écriture est enlevée, rapide, et en même temps poétique, et quelques fois cruel. Très belle découverte
Quand j'étais adolescente j'ai vu un film, Charly de Ralph Nelson, qui m'avait terriblement bouleversée tant ce qui s'y passait était terrifiant psychologiquement. Or ce film était l'adaptation du roman de Daniel Keyes que j'ai découvert des années plus tard. Alors j'ai eu envie de le lire. L'ennui, c'est que je connaissais l'histoire, et bien sûr la fin. Enfin… je le croyais !
Charlie Gordon a 32 ans, il est attardé et il tient son journal pour le Dr Strauss afin d'être évalué, car on lui a dit que peut-être on pourrait le rendre "un télijan". Charlie écrit comme il parle, pas très bien.
Que c'est difficile de lire un texte bourré de fautes !
Charlie souhaite être opéré, comme Algernon la souris dont l'intelligence a augmenté de façon impressionnante.
Je me suis un peu ennuyée au début, Charlie répète toujours les mêmes choses : il veut devenir intelligent ! Ça m'a semblé tellement long... mais c'est nécessaire au rythme de l'histoire. Car peu à peu, après son opération, on le voit progresser, l-e-n-t-e-m-e-n-t... mais efficacement. Un horizon semble s'ouvrir devant lui, la possibilité de se cultiver, avoir des tas d'amis, la vie tout simplement, ce qu'il désire plus que tout. Car il est persuadé qu'avec l'intelligence viendra le bonheur. Alors qu'en devenant intelligent il découvrira la laideur de son enfance, que les gens se sont toujours moqué de lui, lui l'innocent qui croit que tout le monde est gentil.
À mesure que son intelligence arrive, les rêves et les souvenirs aussi, l'amertume et la colère montent pour Charlie. Il comprend désormais tant de choses et il comprend qu'il qu'il a toujours eu peur, toujours été en manque d'amour.
Tout est extrêmement bien amené au fil de l'histoire. On voit les progrès de Charlie à mesure que les fautes de son journal s'amenuisent et que son vocabulaire s'enrichit. On vit son ouverture d'esprit avec lui, tout doucement, c'est impressionnant.
Mais son évolution intellectuelle est une lame de fond et finit par être une vague scélérate qui semble surprendre tout le monde. On suit ça avec angoisse, inquiétude et commisération. Car que faire quand on devient trop intelligent ? Les souvenirs de la douleur d'être handicapé, le manque d'amour subi alors qu'on en aurait eu tant besoin… c'est déchirant et révoltant.
C'est une belle histoire d'humanité, qui pose beaucoup de questions, notamment de savoir à quel moment est-on un monstre, d'égoïsme, d'intolérance, de prétention, de fatuité, d'imbécilité… et qui sont les monstres dans cette histoire, à supposer qu'il y en ait ?
Une expérience qui, au départ, devait rendre intelligent un homme simplet, tout comme Algernon la souris, part dans des directions totalement inattendues. Car intelligence et subconscient ne marchent pas main dans la main et vouloir tout contrôler est impossible. Les douleurs de l'enfance guettent, tapies dans la nuit brumeuse du passé.
Être ou ne pas être…
Un roman qui se dévore... en apnée !
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