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Très beau texte de Christophe Kauffman aux éditions du Basson sises à Charleroi, Belgique. Les phrases sont bien tournées, parfois avec beaucoup d'humour, parfois avec beaucoup de tendresse, notamment pour Gamine, et parfois les deux ensemble. Par exemple, cette description d'un enterrement : "Fort heureusement, les villages comme La Coulée ont un goût assumé pour les adieux, les derniers mots, les larmes de la fin. Même une Marie-Céleste Bonnehaut, vieille femme peu acharnée au commerce de l'amitié, pouvait trouver dans son dernier trajet quelques accompagnants. La plupart ne la connaissaient pas vraiment, mais pour ces dames [...], l'enterrement d'une autre était une forme de victoire par défaut dans une course contre la montre qu'elles finiraient par perdre, bien sûr, mais une étape est une étape !" (p.28)
Le roman débute comme une chronique douce-amère d'un village reculé qui vivote avec ses vieux qui résistent et qui meurent, ses jeunes qui partent et ses ni-vieux-ni-jeunes qui restent tant bien que mal, qui n'ont pas vraiment choisi d'être là, où alors, il y a longtemps ou alors ils ont oublié. Évidemment, l'on sent bien que le tragique n'est pas loin, avec Gamine qui vit dans un environnement délétère, qui subit les coups... avec son père alcoolique au dernier degré, trafiquant en tout genre.
Et le tragique advient, pas forcément là où on l'attend au départ. A la manière d'un fait divers tragique (cf. Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé, De sel et de sang de Fred Paronuzzi et Vincent Djinda ou certains livres de Jacques Chessex). Christophe Kauffman sait faire monter la tension, son récit devient beaucoup plus grave, exit l'humour. Il poisse davantage, se noircit. Dans ce court roman, il sait tenir et retenir le lecteur, décrire des personnages attachants, parfois naïfs. Ils peuvent aussi, poussés à bout, être prêts à tout pour survivre sans se soucier des autres extérieurs à la famille. Et puis, il y a également les nocifs, les toxiques, ceux qui font le mal pour le mal ou pour le profit. Bref, un roman dense que je trouve assez "dans l'air du temps", qui résonne étrangement -ou pas- avec ce que l'on vit actuellement entre les gilets jaunes, la paupérisation, la hausse des prix, le trou qui croît sans cesse entre les plus riches et les autres, la colère envers les dirigeants qu'ils n'ont sans doute pas mesurée... Qui sait jusqu'où elle peut mener ?
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