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Théo a dix ans et un papa un peu original. Quand son gâteau d’anniversaire est arrivé sur la table, ce dernier a crié : « Y a une bombe. » Tous les adultes ont fait comme si c’était normal et ont désamorcé la situation, un peu comme la bombe en fait, car l’oncle de Théo a expliqué : « Oui, il y a une bombe mais elle est désamorcée. » Bref, Théo a 10 ans depuis trois heures et un papa qui voit des choses qui n’existent pas. Le jeune garçon ne comprend pas que son père est malade, il s’est habitué à ses idées farfelues. Un jour, après avoir rendu visite à son père dans l’hôpital psychiatrique où il a été admis quelques jours, Théo prend une décision : il va prouver à tout le monde que son père a des superpouvoirs qui lui permettent de voir ces choses que les autres ne voient pas. S’il est capable de voir un jaguar au milieu d’une pièce, alors Théo leur prouvera à tous que le jaguar existe vraiment…
Le Jaguar qui miaule est un récit intelligent et sensible sur un sujet finalement assez peu évoqué en littérature de jeunesse, les maladies mentales. Le choix fait par l’autrice d’aborder la maladie du père de Théo sous un angle humoristique et poétique est vraiment très intéressant car non seulement cela dédramatise une situation qui peut être particulièrement difficile à vivre pour un enfant, mais cela permet également d’intéresser le jeune lecteur qui n’aura aucune difficulté à plonger dans l’aventure un peu loufoque orchestrée par Théo. Entre les hallucinations du père et l’imagination du fils, le lecteur sourit beaucoup dans ce roman qui n’est jamais triste. J’ai adoré la spontanéité et la répartie de Théo mais, si on ne m’avait pas donné son âge, je dois dire que je l’aurais pensé plus jeune. J’aurais bien vu pour ce roman une couverture colorée et un peu décalée avec le fameux jaguar car je trouve la couverture choisie un peu terne et peu propice à attirer les jeunes lecteurs. En clair, j’aurais misé sur l’onirisme au lieu du réel.
Quelques gouttes de valériane rapporte le monologue tendu d'une femme qui happe le lecteur au fond d'un gouffre d'amour dans lequel elle a déjà entraîné durant neuf mois son mari. D'un lieu jamais nommé, elle revient sur ces neufs derniers mois, les ressasse à l'envi («Sans cesse je me souviens de ces neuf mois, je me les raconte»), neuf mois de passion extrême où la raison s'éteint, d'étouffement, de (re)naissance ou de mort... Un engagement total et absolu, elle souhaite, exige même, le bonheur, pour eux, pour lui («Je préméditais le bonheur de Marc»), pour elle. Elle ne renoncera pas, elle le protègera contre lui-même, contre les autres, abandonnera temporairement son emploi dans une parapharmacie pour lui, pour leur amour. Écriture clinique, distante, presque froide et pourtant en total symbiose avec ce récit où la passion bascule dans la folie et hélas, elle ne se soigne pas par les plantes !
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