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L'histoire :
Paris 1652, les désordres de la Fronde n’ont pas empêché Louis XIV de consolider sa place sur le trône, et Mazarin reprend les rênes du pouvoir. Céleste, devenue bourreau de Paris, se trouve dans une situation délicate : elle doit affronter la jalousie de son frère et redoubler de discrétion pour préserver son secret. Seul réconfort au quotidien, les sentiments que lui porte Nicolas, fraîchement nommé surintendant des finances de Sa Majesté.
Mon avis
Au 17ème siècle, les femmes sont systématiquement subordonnées aux hommes. Le roman illustre parfaitement l'ordre patriarcal : femme et enfants vivent dans la soumission au pater familias. Pour la femme, l'exercice d'une profession constitue une forme de déchéance sociale, à l'exception de fonctions religieuses et caritatives. Elles ne sont pas de vrais individus. Rares sont celles qui ont accès à une éducation.
Céleste incarne tout le contraire : déguisée en homme, elle occupe un emploi d'une rare violence (les descriptions des mises à mort sont hyper réalistes) et participe à la mise en place d'un trafic d'opiacés. Elle s'éduque par la lecture et suit des cours particuliers. C'est une héroïne moderne. Autonome financièrement, elle choisi ses ami(e)s, pousse son frère hors du foyer familial et prends un amant en veillant à ne pas tomber enceinte.
Cette saga se lit avec plaisir. On se laisse emporter par le rythme des aventures qui nous plongent de la Cour des miracles à celle du Louvre. Ce récit aux nombreux rebondissements m'a donné l'opportunité de rencontrer une fascinante héroïne à la fois rebelle et audacieuse.
La fille du bourreau de Céline Kindler
1649, période de régence de la reine Anne D’Autriche et le cardinal Mazarin ce que désapprouve le Parlement de Paris. C’est dans un Paris agité, soumis à des révoltes qu’on rencontre la fille du bourreau, Celeste. Pour lui éviter le triste destin d’une fille de bourreau, son père la fait passé pour un garçon depuis son enfance. Tout bascule quand elle sauve un enfant, qui s’avère être le roi qui découvre son secret. Une connaissance non négligeable. Mais cette rencontre va l’amener à s’interroger sur sa mère.
C’est aussi le début d’une double vie pour Céleste qui tout en continuant à aider son père et son frère, va trouver sa propre voie. Le personnage de Céleste est très intéressant et original. C’est une héroïne qui côtoie la souffrance humaine et est habituée aux corps meurtris depuis son enfance mais curieuse de s’accomplir et de sortir du chemin vers lequel devrait mener sa naissance. L’autrice met aussi formidablement en scène Paris qui grouille, qui s’agite à travers le peuple et les rues bruyantes. On est en immersion dans la foule et on s’accroche à Céleste dans sa quête mouvementée avec un style très rythmé et imagé. Un beau début de saga avec un roman d’aventure et un personnage original. Une jeune femme ambitieuse et curieuse que j’ai aimé voir s’élever.
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