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« La première enquête de Nick Follers », m’a été proposée par Librinova que je remercie d’ors et déjà pour cette lecture. Nick Follers est un personnage récurrent de Lucie Brémeault, puisqu’il apparait dans son roman La seconde vie de Rachel Baker, paru en février 2020 chez Plon.
Juin 1993, deux couples d’amis louent une villa isolée sur la côte de Virginia Beach. Farniente, barbecue et feux d’artifice du 4 Juillet sont au programme de ces deux semaines de vacances d’été qui s’annoncent paradisiaques. Mais au lendemain de la Fête de l’Indépendance, trois des vacanciers sont découverts éventrés. Seule Eva a survécu à ce massacre et est retrouvée sur la plage, choquée et amnésique. L’inspecteur Nick Follers de la brigade criminelle se charge de cette enquête.
Les premiers chapitres sont véritablement intrigants, sombres et bien menés: l’accroche est réussie. L’ambiance entre les deux couples devraient être à la fête mais leurs relations semblent assez complexes. Ted et Mark sont deux amis de longue date que tout oppose: Ted, le compagnon d’Eva vit de petits boulots, est assez frivole, tandis que Mark, en couple avec Helen, est carriériste et travaille au service juridique d’une entreprise d’import-export. C’est d’ailleurs le directeur de cette entreprise, son patron donc, qui lui loue la villa. Ted n’a pas le même niveau de vie que Mark, mais peu importe car leur amitié prévaut sur le reste. Les deux jeunes femmes ne sont pas véritablement amies, mais apprennent à se connaître durant le séjour et finissent par partager des secrets assez intimes, lointains et difficilement supportables. Eva semble vivre une relation toxique avec Ted, un homme manipulateur, qui lui reproche son alcoolisme. Elle confie chaque jour ses pensées à un journal intime, qu’elle dissimule aux autres… L’ambiance est tendue dès le départ, on sent les non-dits, les secrets enfouis, une tension psychologique pesante habite certains personnages. Et puis, un homme rôde sur la côte, avec un cerf-volant, et semble observer la villa…
Nick Follers est un flic désabusé, aigri de ne pas avoir trouvé la femme idéale, l’appartement rêvé et surtout l’affaire de sa carrière. Dépressif, il sombre dans l’engrenage de l’alcoolisme, se fait malmener par ses collègues avec qui il est régulièrement en conflit, mais peut tout de même compter sur le soutien de son supérieur, tant qu’il est capable d’effort pour se raisonner quant à sa consommation d’alcool… Je ne dirai pas que c’est un flic atypique, mais il a quelques caractéristiques qui le sortent du commun des policiers romanesques : il ne quitte jamais sa secrétaire, une vieille Ford dans laquelle, il mange, boit, travaille et dort le plus souvent… C’est le bon flic américain, qui possède ses travers mais qui a du caractère. S’il n’est pas déterminé à stopper la boisson, il est toutefois fermement décidé à mener à bien son enquête, et surtout à ce qu’on ne la lui retire pas en dépit de ses frasques… ça ne fait pas de lui un personnage attachant, pas plus qu’Eva d’ailleurs, par contre le style de l’auteure, particulièrement retors, m’a beaucoup plu : une écriture franche et inventive, une gouaille qui colle tout à fait au genre polar américain, que j’ai apprécié dans la première partie du roman, puis elle se tarie avec la progression de l’enquête et devient plus lisse sur la seconde moitié du livre. Je ne dirai pas que le dénouement m’a convaincu, je m’attendais à un peu plus de complexité mais tout va très vite sur la dernière partie, alors que certains faits auraient mérité d’être approfondis.
Quatre Juillet est donc un roman court et intense, une première moitié passionnante, intrigante, vraiment réussie, un dénouement en demi-teinte, mais un style qui vaut le détour, acharné et vif. Mais ce n’est que mon avis, n’hésitez pas le découvrir!
J'ai reçu ce roman dans le cadre des Explorateurs du Polar Lecteurs.com.
Après lecture, je suis un peu surprise que ce livre soit dans la catégorie Policier.
En effet, il pourrait être placé sur bien d'autres étagères !
C'est un polar mais aussi un roman contemporain sur le thème de la reconstruction, sur l'amour, sur la condition féminine, sur le monde carcéral...
Je ne m'attendais pas à lire ce genre d'histoire en ouvrant ce livre.
Quelle belle surprise !
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Ça parle de quoi ?
Rachel Baker est serveuse dans un petit dîner en Alabama. Un soir, des hommes entrent dans le restaurant et tuent toutes les personnes présentes. Seule Rachel survivra à ce drame.
Comment continuer à vivre après un tel traumatisme ?
Dès les premières pages, j'ai su que ce roman allait beaucoup me plaire.
J'aime cette limpidité que je ressens en le lisant et j'ai d'autant apprécié après avoir lu avant, plusieurs ouvrages assez denses.
J'aime cette simplicité et cette fluidité dans les mots, dans l’histoire ou encore dans les personnages.
Les scènes m'apparaissant très clairement comme si je regardais un film.
Tous les ingrédients sont là pour passer un excellent moment de lecture ; C'est un récit captivant et touchant qui m'a passionnée de la première à la dernière page.
Il a frôlé le coup de cœur mais la fin m'a laissée un peu sur ma faim, c'est dommage.
Mais cela reste un vrai régal et une très belle découverte.
Un premier roman d'une auteure prometteuse à suivre de très près !
Vivement le prochain...
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2020/08/la-seconde-vie-de-rachel-baker.html
Cela aurait pu être un sanguinolent thriller, des tueurs fous, hallucinés, l’allure stupéfiante, un dinner plein d'habitués, femmes , enfants, vieillards, piliers de bar, du sang partout , des cervelles qui explosent, et Rachel au milieu de tout ça qui s'en sort miraculeusement, maculée de sang, hagarde, perdue...Mais ce livre n'est vraiment pas ça . Chapitre 1.
Cela aurait pu être un road movie, de l'Alabama au Mississipi, les routes poudreuses, les motels miteux, la traque, la peur, perdre son âme quand on n'a plus rien à perdre, sauver ses miches mais à quel prix...Mais ce ne fut pas ça non plus . Chapitre 11. Fin de la première partie .
Non , ce livre est une plongée intime et intimiste dans un univers de femmes. Deuxième partie. L'univers carcéral d'abord où Rachel purge sa peine. Sa peine , c'est bien le mot qu'il faut employer, que de peines, de douleur, de chagrin, de haine et de rage dans ce lieu clos, le coeur, le corps et le cerveau torturé sans cesse. Rachel se transforme, mue, devient une autre et son fauteuil est sa chrysalide. Oui car entre temps, Rachel a perdu l’usage de ses jambes…
La troisième partie est pleine de douceur, Rachel recouvre la liberté, attend Nick dans son dinner préféré, l'Eden, un nom comme un autre car on est loin du paradis promis, attend jusqu'à s'étioler, être forte mais aussi être transparente au monde jusqu'au dénouement ultra romantique .
Ce livre parle de bataille, de lutte, d’idéaux perdus, de destins contrariés, de liberté quand on ne l’a plus, de ligne de vie, et d’amour bien sûr, amour familiale, amours filiales, amours défuntes, amour tout court et le difficile deuil d’une vie ratée.
Ça commence comme un Tarantino et ça se termine à l'eau de rose, loin d'un polar habituel et noir, un polar rose en quelque sorte, j'ai adoré ;-)
Magnifique page-turner. J’ai adoré me plonger dans les aventures de Rachel Baker même si sa vie n’est pas toute rose.
Le roman est divisé en trois parties : le massacre dans un dinner, la prison et la liberté retrouvée.
Durant ces trois phases nous voyons l’évolution d’une femme.
Dans un premier temps, Rachel ne comprend pas le monde dans lequel elle vit. Elle se sent seule, perdue, incomprise et responsable. L’auteure sait nous toucher, nous montrer que notre petite vie tranquille peut basculer du jour au lendemain.
Un homme, Follers, le policier en charge de l’enquête, va percevoir le malaise de la jeune femme et tenter de l’aider.
La relation qu’il entretient avec la jeune femme est empreinte de douceur et de sincérité. J’ai beaucoup aimé l’écriture tout en pudeur de leur rencontre.
Ensuite, Rachel se retrouve en prison. Et là, tout un tas de liens se créent montrant que le monde carcéral n’est pas forcément celui auquel on s’attend. Il y a de la violence bien sûr mais il y a aussi de la souffrance et surtout de l’humanité. On voit très bien que l’auteure remet en cause cette façon hypocrite et illusoire qu’est la réinsertion.
Il y a enfin la libération avec tout ce que cela comporte : la joie d’être libre mêlée à un certain décalage, la sensation de ne plus faire partie du même moule.
Encore une fois, l’auteure sait décrire les sentiments qui animent Rachel, désireuse de retrouver ce qu’elle a quitté.
La fin est toute en délicatesse, en finesse. J’étais réellement pressée de découvrir la fin de cette histoire et je n’ai pas été déçue.
Merci aux éditions Plon et à l’opération des Explorateurs du polar avec lecteurs.com pour la découverte de ce roman.
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