"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un court récit. Basé sur des faits réels : la mort sur la table d’opération de Frounzé, commandant de l’armée rouge en 1925. Une mort très suspecte car « ordonnée » en haut lieu. Une opération à laquelle s’opposait le patient. Une façon de se débarrasser d’un homme populaire, le tuer tout en lui rendant hommage.
Cependant, Boris Pilniak se défendit d’une telle intention. Il aurait bien du mal à faire autrement : publié en 1926 dans un journal, ce récit fera scandale et tous les exemplaires seront recherchés et, pour beaucoup, détruits. Il vaudra l’opprobre à son auteur qui finira fusillé en 1938.
Cela tient du miracle que des exemplaires aient survécu à la purge.
Ce conte est frappant par son style, fait de répétitions, de coupures, d’une originalité frappante ne pouvant laisser le lecteur indifférent. Le ton est halluciné, oppressant.
À l’image d’un régime qui, tel Chronos, dévore ses propres enfants. Une inhumanité tellement installée que même la future victime ne se rebelle pas, se résigne à sa mort décidée sur une table d’opération. Lui, qui ne voulait pas de l’opération, s’y résigne lorsqu’il comprend que c’est sa mort qui se décide.
Une très belle découverte pour laquelle il faut saluer les éditions interférences, avec leur catalogue regorgeant de pépites méconnues et dont le travail editorial est très soigné.
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