"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un polar frisonnant mais qui tente bien sur à découvrir avec plaisir
Après s’être inspiré des faits divers pour écrire d’excellents polars, Bob Garcia s’attaque à leur analyse à travers ce livre aussi distrayant qu’instructif, particulièrement bien construit et remarquablement fouillé tout en demeurant relativement concis.
S’attaquant d’abord à sa définition pour ensuite relater son histoire, Bob Garcia passe le fait divers au crible, nous en offre une approche sociale et sociétale, culturelle et médiatique, s’appuie sur un remarquable travail de recherche et documentation pour nous livrer de nombreux exemples ainsi qu’une conséquente bibliographie, et envisager son influence au quotidien sur le monde comme le public sans jamais se montrer rébarbatif.
Servie par une écriture fluide et sérieuse sans trop se prendre au sérieux, on se délecte de cette lecture tout à la fois intéressante et pleine d’humour, de laquelle je retiendrai tout spécialement (et sans surprise) son décryptage de l’importance et la place du fait divers dans le processus de création littéraire, résolument fascinant et enrichissant !
(Chronique complète : https://deslivresetmoi7.fr/2021/11/chroniques-2021-anatomie-du-fait-divers-de-bob-garcia.html)
Chicago, début des années 1930. Le Comédia, une boite de jazz, explose. Il cachait le principal arsenal de Al Capone. L'attentat est attribué par Eliot Ness au gang rival ; Capone se venge. Le truand est en affaire avec Bill Penderson, le maire véreux de la ville, et Jim Wesley, un entrepreneur peu scrupuleux : ensemble ils pillent les finances de la ville à grands coups de projets pharaoniques. Mais Ness fait tomber Capone pour fraude fiscale. Puis Wesley est assassiné par sa femme et Ness ferme les yeux après avoir, avec l'aide spirituelle de Sherlock Holmes, élucidé une vielle affaire où l'entrepreneur, alors jeune adolescent, avait assassiné une jeune fille noire.
Pourtant, il reste des zones d'ombre autour de l'attentat du Comédia. Et c'est là que l'Ipotrak noir intervient !
Bob Garcia reprend le personnage d'Eliot Ness, l'Incorruptible et lui fait vivre de bien étranges aventures, dont une improbable rencontre avec Sherlock Holmes. Nous sommes d'évidence face à un polar déjanté, sans être pour autant loufoque. Si bien qu'on se demande en permanence où l'auteur veut nous emmener, et même jusqu'où, puisque l'histoire semble sombrer dans le para-normal... Heureusement, la chute nous fait retomber sur nos pieds... ou juste à côté ?
La fin nous montre donc que l'intrigue est beaucoup mieux construite qu'on ne pourrait le penser. L'histoire est racontée avec beaucoup de rythme et des variations de points de vue. On ne s'ennuie donc pas à la lecture.
Dommage que le style soit un peu trop facile et direct, les personnages sans véritables nuances, et les scènes un peu trop simples. Cela nuit au plaisir de la lecture.
http://michelgiraud.fr/2020/04/29/lipotrak-noir-bob-garcia-e-dite-quand-la-fin-justifie-le-bouquin/
Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Desclée de Brouwer de m'avoir donné la chance de découvrir "Tintin, le Diable et le bon Dieu". Chaque Masse Critique est l'occasion de découvrir de nouveaux auteurs, de nouveaux éditeurs et cette lecture l'a confirmée une fois encore.
"Tintin, le Diable et le bon Dieu" est l'œuvre de Bob Garcia, romancier, essayiste et surtout tintinophile à qui l'on doit rien moins qu'une dizaine d'ouvrages sur le sujet. Bob Garcia est également un grand amateur de Septième Art, un amoureux de Sherlock Holmes et un passionné de Jules Verne et si je vous en parle, c'est parce que cette érudition pour d'autres sujets que le héros de Hergé sert parfois de terreau à son argumentation.
Avant de s'intéresser au contenu, il est important, à mon sens de s'intéresser au contenant et de saluer le joli travail effectué sur la première de couverture. Non seulement ce jaune rayonne et interpelle, mais il met surtout en lumière ce dessin qui illustre à la fois le titre de l'ouvrage tout en faisant référence à plusieurs scènes des aventures de Tintin au cours desquelles Milou est en proie à des pulsions pantagruéliques ou dionysiaques et peine à prendre une décision, un dilemme illustré par cet ange et ce diable qui tentent de l'influencer.
L'autre point fort de ce "Tintin, le Diable et le bon Dieu" est sa structure. Au programme : pages aérées, références accessibles, chapitres courts, thématiques pertinentes et un découpage qui rend la lecture aisée et plaisante. Le fait d'avoir contextualiser chaque album dessiné par Hergé est également une très bonne idée, d'autant plus lorsque l'auteur s'interroge sur les influences cinématographiques d'Hergé, ce que j'ai peu trouvé chez d'autres essayistes en apparence plus érudits sur le sujet.
À vrai dire, j'ai tout bonnement dévoré les cent-vingt premières pages avec très peu de réserves si ce n'est l'impression de survoler les polémiques qui ont secoué la sphère hergéenne, une impression fausse, soit dit en passant, car ces sujets sont abordés plus longuement plus tard. Mes premières réticences sont apparues avec le chapitre IV dans lequel Bob Garcia s'évertue à faire de Tintin un héros aux valeurs catholiques en convoquant quelques grandes figures et mythes bibliques, en s'interrogeant sur le langage, sur les rapports qui régissent les personnages. Plus libre dans sa structure que ses prédécesseurs, ce chapitre questionne la présence avérée des éléments constitutifs du catholicisme dans l'œuvre d'Hergé, mais alterne raisonnements cohérents, références décelables et interprétations douteuses voire même "pirouettées".
Les deux derniers chapitres qui s'intéressent aux autres religions ainsi qu'aux mythes, croyances et superstitions sont plus intéressants même s'ils renforcent l'impression que l'auteur est sur un double-langage. D'un côté, il avance que Tintin a toujours distillé les valeurs de l'Église catholique, mais de l'autre, il argumente qu'Hergé s'en est éloigné pour s'interroger sur les autres religions.
Ces quelques réserves et d'autres qui ne méritent pas d'être développés ici n'ont toutefois pas entaché le plaisir procuré par cette lecture qui m'a apporté un éclairage nouveau sur l'univers d'Hergé. "Tintin, le Diable et le bon Dieu" est un ouvrage passionnant, une belle introduction pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le créateur de Tintin avant d'attaquer des ouvrages plus pointus.
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