"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Depuis La belle Chocolatière j'aime lire les romans de Bernadette Pecassou. Elle entraîne régulièrement ses lecteurs dans ce sud-ouest que j'aime tant. Après Lourdes, Biarritz, Bagnères-de-Bigorre ou le paquebot France, nous voilà de nouveau dans la région pour un voyage dans le temps.
1609, le roi Henri IV, ce huguenot fraîchement converti au catholicisme, va envoyer Pierre de Lancre dans ce Pays-Basque qui pratique toujours les rites anciens. L'inquisition fait encore des ravages de chaque côté des Pyrénées, les horreurs de la saint Barthélémy sont toujours dans les mémoires, et la sorcellerie est le nouveau fléau à éradiquer.
Mais Pierre de Lancre est un passionné, érudit et sûr de son fait, les malheurs qui gangrènent le monde sont le fait du diable, et celle qui en sont les messagères doivent être passées par les flammes.
Le destin de quatre femmes au parcours très différents vont se rejoindre pour le pire plus que pour le meilleur.
Un livre prêté par des amis qui m'ont fait ainsi découvrir la belle écriture de Bernadette Pécassou.
Ashmi est une jeune paysanne que sa famille a envoyée à l'école à Katmandou ; une chance inouïe qu'elle mesure mieux chaque fois qu'elle rentre au village natal. Karan est un jeune français d'origine népalaise, qui revient au pays pour y diriger un journal et retrouver ses racines. La rencontre de ces deux idéalistes, dans un pays devenu "démocratique", provoquera le drame final.
L'histoire de nos deux héros est un excellent prétexte pour nous décrire un Népal à l'opposé des clichés soixante-huitards ou touristiques : un pays où la violence des guérillas entre maoïstes et monarchie a été remplacée par la corruption et la violence de la rue, où la richesse des trekkeurs occulte la misère des paysans, où le régime des castes reste souverain. On souffre pour, et avec, Ashmi, que l'éducation éloigne de ses racines, et Karan, qui ne retrouve pas les siennes, dans un Népal qu'il a idéalisé mais où la réalité est très différente du rêve et où la recherche de la vérité peut tuer.
Bien sûr, nos deux héros ne sont que des condensés de toutes les failles de la modernisation, à marche plus ou moins forcée, d'un univers encore fondamentalement médiéval. Ils incarnent le choc que ressentent les exilés occidentalisés quand ils reviennent, porteurs de la "bonne parole", au pays, et le fossé que créent l'éducation et la culture dans un milieu où seule la valeur travail compte depuis des siècles et de millénaires. Mais on a envie de croire en eux, en leur chance de réussite dans la transformation du pays, en leur bonne étoile, malgré tous les pessimistes qui viennent tempérer leur enthousiasme.
Bernadette Pécassou décrit ses personnages, le pays et le contexte avec une plume qui sait s'adapter aux contours de l'histoire : une plume un peu crue face à la violence et au sordide ; une plume plus élégante et souriante devant les beautés de ce pays, qui en compte aussi ; une plume toujours très directe, qui n'essaie pas de gommer les réalités.
J'ai beaucoup aimé !
Quand j'ai débuté ce livre, j'étais persuadée que j'allais passer un bon moment. Le synopsis promettait une petite intrigue autour du personnage décédé et d'un briquet. Mais voilà qu'en avançant dans ma lecture, j'ai senti l'ennui arriver petit à petit, avec une impression de tourner en rond.
L'histoire en elle-même était intéressante dans le début du roman, mais, pas au point de me tenir en haleine, surtout quand ce fameux briquet est quasiment l'élément principal de cette intrigue. J'ai aimé toutes les questions que se posaient Alice sur son mari décédé et la relation qu'elle entretenait avec ses deux enfants, Paul et Juliette, qui sont loin d'elle. Au fil des pages, on découvre des choses sur son défunt, cet homme qui a décidé de quitter sa campagne pour la Capitale, afin de réaliser ses rêves au goût de luxe. Parfois, exubérant, narcissique, il aimait tout contrôler et surtout avoir le dernier mot. Malgré les gros défauts de monsieur, Alice, est restée à sa place, en femme bien soumise ; celle qui ne dit jamais rien de peur de le contrarier, même si au fond d'elle, pense le contraire. Aujourd'hui, Alice est seule, face à solitude et se ressasse le passé...les anecdotes, les folies de Michel, son mari. Son ancienne vie à sa nouvelle vie tout en faisant passer un certain message bien en phase avec notre monde actuel. Pour ma part, cette lecture n'a pas été convaincante et je le regrette fortement car l'idée de base était assez sympa mais pas palpitante pour en garder un souvenir inoubliable. Je me suis sincèrement ennuyée !
J’ai lu plusieurs romans de Bernadette Pecassou, et en général j’apprécie ses recherches sur le fond historique, régional, ou sur un sujet précis. Ici le thème est le lancement du paquebot France.
L’intrigue est plutôt légère. Peut-être pas assez aboutie, avec des personnages qui ne sont ni particulièrement attachants, ni totalement antipathiques, un peu ambivalents, comme souvent chez cet auteur. Il leur manque peut-être le petit quelque chose en plus qui fait qu’on les aime ? C’est le cas en particulier de Sophie, au caractère peu tranché, que l’on est peu enclin à suivre et à apprécier, même si elle a parfois des élans qui la rendent attachante.
Mais par contre les descriptions du paquebot sont intéressantes. J’avoue que c’est la partie qui m’a le plus intéressée. J’imagine que les recherches faites par l’auteur nous présentent bien le bateau tel qu’il pouvait être. L’animation, le gigantisme, le professionnalisme des employés, le souci du moindre détail, et en même temps l’exigence et l’insouciance de passagers, pour qui tout doit être absolument parfait, se ressentent bien tout au long des pages. Le départ du France, son passage à Southampton, puis son arrivée glorieuse à New York, la traversée, qui se soit d’être fabuleuse pour marquer le destin du bateau et les esprits des passagers, pour ancrer la légende du France dans l’imaginaire de tous, sont particulièrement bien retranscrits par l’auteur.
C’est un livre qui se lit facilement, pour passer un moment.
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