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L'autobiographie de Benoît Peeters dans un roman graphique... Une lecture très agréable à lire et originale qui retrace sa vie par le prisme de la cuisine. Bien sûr, c'est parcellaire mais très enthousiasmant car les anecdotes liées aux grands restaurants mais aussi à l'écriture sont savoureuses, surtout si, comme moi, on aime cuisiner! J'ai également beaucoup apprécié le dessin d'Aurélia Aurita qui alterne noir et blanc et couleurs mais aussi différentes tailles et formes de vignettes pour une lecture toute en surprises! Lecture à recommander pour les épicuriens gastronomes!
Dès les premières planches, on est touché par la perte soudaine de sa grand-mère. S'en suit, son intrusion discrète et réussie dans l'univers d'un restaurant gastronomique. On ne peut alors que comprendre le lien étroit que l'autrice entretient avec ses papilles gustatives, son coeur et ses souvenirs.
Je me suis plongée dans son monde en me léchant les babines à (presque) chaque page. Sans rien voir venir, on se laisse emporter dans une quête du savoureux, à s'identifier aussi, un peu.
Et là, la courbe d'un sein se dessine, et des angoisses naissent.
Non je reconnais n'avoir rien vu venir, happée par ses pensées, ses souvenirs, ses dessins magnifiques, l'inimaginable n'avait pas sa place.
Et pourtant, si, l'inimaginable existe, beaucoup d'entre nous le savent déjà...
Au travers de mémoires gustatives, olfactives mais surtout sensorielles, Aurélia Aurita nous livre un témoignage d'une grande beauté, son trait aérien, parfois exquissé, nous invite à la rêverie, ajoute un peu de douceur à un quotidien malmené par une dure réalité.
La vie Gourmande c'est une invitation aux rencontres des sens et des saveurs, c'est un hommage aux délices, quels qui soient.
Un hymne à la vie où l'espoir d'en croquer chaque miette peut s'avérer salvateur.
Cet album, récompensé il y a peu par le prix Wolinski, commence par un décès. Celui en octobre 2018 de la grand-mère de l'autrice. 4 jours plus tard, Aurélia Aurita débute un travail d'observation et de dessin dans le restaurant parisien de Pierre Gagnaire. Commence alors une immersion dans une cuisine, le travail précis des cuisiniers, les parfums, les ingrédients... qui la ramènent dans son enfance, aux saveurs que sa grand-mère a fait naître.
Janvier 2019, on diagnostique à l'autrice un cancer du sein. Commence alors un long combat et avec lui la perte du goût, de l'appétit mais aussi l'oubli du corps. Aurélia Aurita aborde tous ces sujets avec simplicité et franchise, adoptant un ton libre pour parler de l'intime: les amours, les amitiés, qui sont restées ou qui ont fui, les moments à l'hôpital... Elle revisite ses rapports amoureux, ses ex, elle raconte les moments qui la nourrissent comme ces balades sur le marché...
Le dessin est noir et blanc, souvent proche du croquis pris sur le vif qui correspond bien à un livre qui oscille entre cahier intime et documentaire. Seuls les aliments sont en couleurs, à l'aquarelle, aux crayons de couleurs et à la peinture japonaise à l'encre. Aurélia Aurita fait passer l'émotion sans pathos, avec courage et nous transmet une leçon de vie.
Car cet album est aussi une ode à la vie et à ses plaisirs, au partage et à la transmission. "La vie gourmande" est une quête épicurienne qui force l'admiration, car quoi qu'il arrive, Aurélia Aurita a réussi à conserver son désir de gourmandise, dans tous les sens du terme. Un livre comme un élan vital !
Voici l’autobiographie dessinée d’Aurelia Aurita (« Fraise et chocolat », « Comme un chef » avec Benoît Peeters…) qui mélange elle aussi plusieurs genres en un seul. Elle choisit de faire débuter son récit au décès de sa grand-mère en octobre 2018. Cette dernière, d'origine cambodgienne était arrivée en France pour fuir l'avancée des khmers rouges. Elle cuisinait des plats de son pays qui ont marqué à jamais Aurélia.
À la même époque, l’autrice débute un travail documentaire chez le chef Pierre Gagnaire Elle est dans les coulisses, le crayon à la main. En cuisine, rien ne lui échappe, elle croque attentivement cette ruche et admire la dextérité quasi sensuelle des cuisiniers tels Désiré tournant des mottes de beurre comme "s'il caressait les seins d'une femme".
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes pour la jeune femme quand, en décembre 2018, on lui diagnostique un cancer du sein triple négatif ( le plus virulent) … Aurélia Aurita raconte alors la chimio épuisante avec, entre autres effets secondaires, le dérèglement du goût, les aversions soudaines pour les mets qu’on affectionnait, le goût de métal dans la bouche, les séjours à l'hôpital. Elle parle sans détour des réactions de ses proches , des lâchetés, des abandons aussi et des soutiens sans faille …
Le fil conducteur de "La vie gourmande", c’est les nourritures : à la fois terrestres et spirituelles. C’est un livre à la fois transparent et sans concessions sur la maladie mais également une ode à la vie qu’on a envie de dévorer, à sa suite, à pleine dents. Le « carpe diem » de l’autrice est contagieux sans être lacrymal et servi par un dessin en noir et blanc qui ne prend des couleurs que lorsqu’il est question de nourriture puis de renaissance. Un livre touchant dans tous les sens du terme !
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